Covid, scandales… Boris Johnson contre-attaque
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Boris Johnson a surpris mercredi en annonçant mettre fin la semaine prochaine à l'essentiel des restrictions anti-Covid imposées pour lutter contre le variant Omicron. Ainsi à partir de jeudi 27 janvier en Angleterre, le port du masque ne sera plus légalement obligatoire, le télétravail ne sera plus recommandé officiellement et un passe sanitaire ne sera plus imposé pour l'accès aux boîtes de nuit et certains grands rassemblements.
"Alors que le Covid devient endémique, nous devons remplacer les obligations légales par des conseils et des recommandations", a déclaré le dirigeant conservateur au Parlement. Il a également indiqué qu’il ne comptait pas prolonger la règle imposant l’isolement pour les personnes diagnostiquées positives à son expiration, le 24 mars. Cette date pourrait même être avancée alors que le nombre de cas de Covid-19 est en forte baisse outre-Manche, après un pic de contaminations début janvier.
Au Royaume-Uni, les dernières données disponibles montrent une chute de près de 40 % du nombre de nouveaux cas hebdomadaires, tandis que le nombre de patients hospitalisés s'est stabilisé. Le nombre de patients en soins intensifs, resté faible pendant la vague Omicron, diminue également. Mais le pic des hospitalisations ne semble pas encore être passé, et malgré ces données encourageantes, certains scientifiques pointent du doigt une décision risquée prise par Boris Johnson dans un moment politique complexe.
Pris depuis des semaines dans un tourbillon de révélations sur des fêtes organisées à Downing Street alors que le Royaume-Uni vivait sous de strictes contraintes sanitaires, le Premier ministre britannique traverse actuellement sa pire crise politique depuis son arrivée au pouvoir en 2019. Son mea culpa et ses excuses au Parlement et à la télévision, n'ont pas suffi. Sa popularité s’est effondrée et les appels à la démission se sont multipliés, jusqu'au sein de sa majorité. De là à s'avouer vaincu, il y a toutefois un pas que le bouillonnant leader n'est pas prêt à franchir. Pour se sortir de la tourmente, le gouvernement de Boris Johnson a ainsi prévu une ces derniers jours série d’annonces choc aux accents populistes surnommées dans la presse "Opération os à ronger" : recours à l'armée pour bloquer les arrivées de migrants par la Manche, gel puis abolition envisagée de la redevance audiovisuelle finançant la BBC…. Et désormais annonce de la levée des restrictions sanitaires.
Autant de déclarations qui passent pour une diversion auprès d'une partie des Anglais, afin que le Premier ministre qui a refusé de démissionner mercredi, redore son image et rehausse sa cote de popularité, au moment où il est menacé par un vote de défiance au Parlement. Pour cela, il faut au préalable que 54 des 360 députés conservateurs adressent une lettre au président du "Comité de 1922", un groupe parlementaire des Tories à la Chambre des communes. Or, selon la presse britannique, ce scénario pourrait se réaliser : une trentaine de députés élus pour la première fois en 2019 auraient l'intention de lancer cette démarche.
Invités :
- Florentin Collomp, journaliste, spécialiste Europe et ex-correspondant à Londres - Le Figaro
- Philip Turle, journaliste britannique, chroniqueur international - France 24
- Catherine Mathieu, économiste à l’OFCE, spécialiste du Royaume-Uni et des questions européennes
- Camille Neveux, grand reporter au service international - Le Journal du Dimanche
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé