Boris Johnson : ses excuses suffiront-elles ?
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Boris Johnson aborde très mal 2022, rattrapé une nouvelle fois par les scandales. Devant une chambre des Communes surchauffée, le chef du parti conservateur a ainsi dû présenter hier ses excuses après avoir admis sa présence à une fête à Downing Street en plein confinement en 2020. Période où les règles de distanciation sociale imposaient aux Britanniques de ne voir qu’une seule personne à la fois et à plus de deux mètres de distance. Cet évènement, où auraient été invitées plus de cent personnes avec comme consigne "d’apporter à boire" selon un mail publié lundi par les médias britanniques, vient s’ajouter à plusieurs révélations au cours des derniers mois sur des fêtes organisées dans les cercles du pouvoir au mépris des règles sanitaires.
Visiblement embarrassé, Boris Johnson a expliqué qu’il croyait "implicitement" qu’il s’agissait d’une réunion de travail, ce qui pouvait "techniquement" être considéré comme rentrant dans les règles, mais la perception des Britanniques, empêchés de rencontrer leurs proches, pouvait être tout autre. "Je présente mes excuses du fond du cœur", a-t-il lancé. Il a également affirmé prendre la "responsabilité des erreurs" qui ont été commises.
Accusant Boris Johnson de "mentir comme un arracheur de dents", le chef de l’opposition travailliste Keir Starmer a jugé la défense du Premier ministre "tellement ridicule" qu’elle en est "insultante" pour les Britanniques. "Aura-t-il maintenant la décence de démissionner ?" a-t-il lancé. Les indépendantistes écossais du SNP et les libéraux-démocrates ont également demandé son départ. Et dans les rangs du parti conservateur au pouvoir, la colère gronde de plus en plus fort.
Embourbé depuis plusieurs mois dans de multiples scandales, le dirigeant sur qui les affaires glissaient jusqu’alors sans trop de dommages voit sa cote de popularité s’effondrer et son autorité remise en question par ses troupes. Au plus bas dans les sondages, le Premier ministre a déjà connu le mois dernier une fronde dans son propre camp au Parlement, un fiasco électoral dans l’un des bastions du Parti conservateur et la démission surprise de son ministre du Brexit. Avec cette nouvelle affaire, Boris Johnson apparaît de plus en plus lâché par son parti. Plusieurs élus conservateurs demandent sa démission et dans la presse, les rumeurs galopent sur le nom de son éventuel remplaçant alors que le pays est durement touché par Omicron et que les conséquences du Brexit se font sentir dans le quotidien des Britanniques.
Même le Guardian pose la question de qui pourrait prendre la tête du pays en cas de démission. Chez les conservateurs, le nom le plus cité est celui de la très libérale ministre des Affaires étrangères et nouvelle "Madame Brexit" Liz Truss, qui depuis des semaines déjà soigne son image de nouvelle dame de fer. Ainsi on l'a vu récemment poser devant les photographes officiels juchée sur un char d'assaut, une posture rendue iconique en 1986 par une certaine Margaret Thatcher.
Alors Boris Johnson parviendra-t-il cette fois à sauver sa peau ? L’Europe peut-elle espérer un nouveau départ avec la nouvelle "Madame Brexit" Liz Truss ? Enfin pourquoi l’Estonie attire-t-elle tant de "réfugiés du Brexit" ?
Invités :
- Anne-Elisabeth Moutet, éditorialiste - Le Daily Telegraph
- Florentin Collomp, journaliste - Le Figaro, spécialiste Europe, ex-correspondant à Londres
- Catherine Marshall, professeur d’histoire et de civilisation britannique -Université Cergy Paris
- Sophie Pedder, cheffe du bureau parisien - The Economist
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé