Il, elle, "iel" : que cache la polémique ?
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La langue française et ses nouveaux usages ont une fois de plus été la source d’une polémique très vite devenue politique. A l’origine de la discorde : la décision des éditions Le Robert d’ajouter à la version en ligne de leur prestigieux dictionnaire français le pronom "iel", permettant d'éviter une distinction de genre.
Une décision qui n'a pas manqué de soulever de nombreuses critiques. Dès mardi 16 novembre, le député LREM François Jolivet a adressé une lettre ouverte à l’Académie française, dans laquelle il se dit "stupéfait de cette initiative". Il trouve très vite un soutien de poids au sein du gouvernement, avec Jean-Michel Blanquer. "Quand un dictionnaire est un dictionnaire de référence - y compris pour nos enfants - on ne peut pas se permettre d'être dans une espèce d'inventivité qui n'a rien à voir avec ce qui est la langue, tout simplement", a déclaré sur LCI le ministre de l’Éducation nationale.
Face à cette levée de boucliers de la part de ceux qui y voit une fronde militante, l’éditeur s’est défendu dans un communiqué : "La mission du Robert est d’observer l’évolution d’une langue française en mouvement, diverse, et d’en rendre compte".
"Iel", contraction d’"il" et d’"elle", est un "pronom personnel sujet de la troisième personne du singulier et du pluriel, employé pour évoquer une personne quel que soit son genre", justifient les documentalistes du Robert. Ils précisent que si son usage est encore "faible", il est de plus en plus fréquent chez des personnes qui ne s’identifient ni comme homme, ni comme femme, soit "non-binaires".
Au sein du gouvernement tous ne se sont pas rangés derrière Jean-Michel Blanquer. Elisabeth Moreno, ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, a ainsi jugé qu’il s’agissait d’un "progrès pour les personnes qui ont envie de se reconnaître dans ce pronom".
Car si le vocabulaire de la non-binarité est récent, pour autant le sentiment de non-binarité n'est lui pas nouveau. Et si le pronom "iel" fait polémique, il décrit une réalité vécue par de nombreuses personnes. Celles-ci peuvent choisir d'adopter des pronoms personnels différents pour se désigner, changer de prénom, adopter une expression de genre différente de celle de leur sexe biologique. Parmi elles, Otto, 25 ans. Son histoire est celle d’une transition du féminin vers le masculin. Le parcours de ce comédien de théâtre nous raconte le regard des autres, l’image que la société nous renvoie de nous-même. Les difficultés rencontrées avec les précédentes générations.
Alors que cette polémique battait son plein cette semaine, de nombreux jeunes, eux, était en campagne en vue de l’élection présidentielle d’avril prochain. Chez Les Républicains, les écologistes, ou encore les soutiens d’Éric Zemmour, la jeunesse s’implique et milite pour défendre ses idées.
Que signifie "iel" ? Pourquoi l’entrée de ce pronom dans le Robert fait polémique ? Qu'est-ce qu'une personne non-binaire ?
Les invité.e.s :
- Astrid De Villaines, cheffe du service politique - Huffington Post
- Isabelle De Gaulmyn, rédactrice en chef – La Croix
- Christophe Nick, producteur du documentaire "Génération quoi ?"
- Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion - Institut de sondages IFOP Auteur de "La France sous nos yeux"
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé