La reine, Bojo : coup de fatigue et scandales en série
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Boris Johnson a toujours eu un tempérament optimiste et il n’est pas question que les problèmes du moment perturbent ces bonnes dispositions. Pour autant, les conséquences de la sortie de l’UE le rattrapent et les nuages s’accumulent sur le Royaume-Uni. Les pénuries d’essence, problèmes d’approvisionnement dans les supermarchés ou les usines, manques de main d’œuvre ont impacté pendant de longues semaines le quotidien et le pouvoir d’achat des Britanniques de plus en plus inquiets sur l’avenir. D’autant que d’autres turbulences viennent s’ajouter.
Le Royaume-Uni a dû relever lundi le niveau de la menace terroriste à "grave", au lendemain de l’explosion d’un taxi devant un hôpital de Liverpool, qualifiée d'"acte terroriste" par la police. L'attaque, qui a fait un mort – l'auteur – et un blessé, est survenue dimanche matin, au moment même où le pays commémorait les victimes des guerres, à l'occasion du "Dimanche du souvenir".
Une cérémonie à laquelle la reine Elizabeth II devait participer après avoir annulé sa présence à de nombreux évènements depuis son hospitalisation en octobre dernier. Mais le palais de Buckingham a finalement annoncé que sa Majesté ne pourrait pas se rendre à cette cérémonie pour des raisons de santé, ravivant les inquiétudes de ses sujets. Pour tenter de rassurer les Britanniques, le Premier ministre a une nouvelle fois donné des nouvelles de la monarque de 95 ans. "Je sais que tout le monde envoie ses meilleurs vœux à Sa Majesté, la Reine. Je veux juste rassurer tout le monde. J'ai vu la Reine mercredi dernier à Windsor et elle va très bien. Je ne devrais pas avoir à le dire, mais je voulais vous le dire tout de même", a déclaré dans le Daily Mail un Boris Johnson aujourd’hui dans une situation particulièrement délicate.
Depuis plusieurs semaines, en effet, les révélations de corruption, de favoritisme et de lobbying mal placé s’accumulent à l’encontre du parti conservateur et plusieurs de ses membres. La plus parlante d’entre elles concerne Owen Paterson, député conservateur et ancien secrétaire d’État. Comme l’a dévoilé le Guardian, il a été payé par deux entreprises (en tout, plus de 500 000 livres, soit environ 585 000 euros) pour un rôle de consultant. Le problème, c’est qu’il est accusé d’avoir profité de sa position de député pour plaider leur cause auprès du gouvernement - ce qui est totalement interdit -, l’une d’elles ayant même réussi à décrocher un gros marché pendant la crise sanitaire. Or, pour tenter de protéger Owen Paterson d’une suspension, les députés conservateurs - soutenu par Boris Johnson - ont déposé mercredi un amendement visant non seulement à réexaminer le cas du député mis en cause mais même, carrément, à revoir le système de règles encadrant les parlementaires. Face au tollé, le Premier ministre britannique a dû faire marche arrière jeudi, espérant préserver une image d’intégrité en pleine COP26 déjà bien chaotique.
Mais finalement ce rétropédalage n’a pas mis fin au scandale. Son protégé a été contraint de démissionner. Et si jusqu'ici, Boris Johnson résistait bien dans les sondages malgré l'accumulation des difficultés socio-économiques, cette nouvelle crise, qui cette fois porte atteinte à sa probité, a fait décrocher le niveau de satisfaction de 7 points dans les sondages. Fragilisé, le Premier ministre est également critiqué outre-Manche pour avoir été vu sans masque dans un hôpital anglais alors que le Royaume-Uni fait face depuis plusieurs semaines à un rebond des contaminations de Covid-19.
Invités :
- Anne-Elisabeth Moutet, éditorialiste - The Daily Telegraph
- Marion L’Hour, journaliste – France Inter. Ancienne correspondante en Grande Bretagne
- Christian Roudaut, journaliste. Ancien correspondant en Grande-Bretagne pour Radio France
- Marie-claire Considère Charon, professeur honoraire de l’université de Franche-Comté. Auteure de "Irlande. Une singulière intégration européenne"
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé