Ces réseaux sociaux qui nous rendent fous !
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Après une panne mondiale du groupe Facebook lundi 4 octobre au soir, qui a fait perdre à Mark Zuckerberg près de 7 milliards de dollars en quelques heures, un nouveau scandale ternit l'image du géant américain : les "Facebook Files" ("dossiers de Facebook"). Une ancienne employée, Frances Haugen, accuse l’entreprise de faire du profit sur la désinformation et le mal-être de ses utilisateurs. Pour étayer ses allégations, cette ingénieure informaticienne s'appuie sur son expérience pendant deux ans en tant que cheffe de produit chez Facebook de mi 2019 à mi 2021 et sur des milliers de documents qu'elle a emportés avec elle au printemps dernier, et qu’elle a transmis au Wall Street Journal en septembre dernier mais également aux régulateurs américains.
Mardi, elle a témoigné devant la Commission du commerce du Sénat sur l'impact du réseau social créé par Mark Zuckerberg et d'Instagram sur leurs jeunes utilisateurs. Elle a expliqué qu’il n’y a "pas d'entreprise aussi puissante qui soit contrôlée de manière aussi unilatérale. Mark Zuckerberg ne rend de comptes à personne. Il est, dans les faits, le concepteur en chef des algorithmes". Parmi les dérives du groupe dénoncées par l’ancienne employée : les méthodes qui poussent les adolescents à utiliser Instagram à haute dose au point de tomber pour certains dans l’addiction. La lanceuse d’alerte affirme également que Facebook a supprimé, après l'élection présidentielle américaine de 2020, des filtres contre les fake-news pour favoriser une augmentation de la fréquentation de ses plateformes. "L'entreprise s'est rendu compte qu'en changeant l'algorithme pour plus de sécurité, les utilisateurs passaient moins de temps sur la plateforme, cliquaient sur moins de publicités, et eux, gagnaient moins d'argent", a-t-elle expliqué. Enfin les Facebook Files ont révélé l’existence d’un programme qui permettrait à certaines célébrités, responsables politiques et internautes de ne pas avoir à obéir aux mêmes règles sur la modération des contenus que le reste des utilisateurs.
"Nous avons encore le temps d'agir. Mais il faut le faire maintenant", a lancé Frances Haugen devant les élus américains. La data scientist a aussi déposé plainte auprès de la Securities & Exchange Commission (SEC), c'est-à-dire l'autorité de contrôle des marchés financiers, parce que ces documents montrent, selon elle, que Facebook a menti à ses investisseurs. La lanceuse d'alerte sera également reçue par la Commission européenne en novembre.
De son côté, le patron du groupe Facebook s’est défendu dans un long billet publié sur le réseau social et a évoqué la nécessité d’un meilleur encadrement d'Internet. «Au cœur de ces accusations réside l’idée que nous privilégions les profits plutôt que la sécurité et le bien-être. Ce n’est tout simplement pas vrai » a ainsi écrit Mark Zuckerberg, ajoutant plus loin : "je ne crois pas que les entreprises privées devraient prendre toutes les décisions par elles-mêmes. C’est pourquoi nous préconisons la mise à jour des règlements sur Internet depuis plusieurs années maintenant". Le cofondateur du réseau social en appelle ainsi aux élus : "Nous nous engageons à faire du mieux que nous pouvons, mais à un certain point, la bonne entité pour évaluer les compromis entre les équités sociales est notre Congrès démocratiquement élu".
Alors se dirige-t-on vers une plus grande régulation des réseaux sociaux ? En France, à l’heure où Twitter, Facebook, Instagram, TikTok et YouTube sont désormais des relais indispensables pour les candidats à l’élection présidentielle, beaucoup s’interrogent : quel sera l’impact des réseaux sociaux sur la campagne ? Peut-elle échapper aux tentatives d’influences étrangères venues de Russie, de Chine ou d’ailleurs via des campagnes sur les réseaux sociaux, comme on a pu le constater lors de l’élection présidentielle américaine en 2016, lors du Brexit, ou encore lors des élections européennes de 2019 ? Comment lutter contre les fake-news ? Enfin qui sont ces hackers éthiques, ces professionnels de la cybersécurité, dont les profils sont de plus en plus recherchés ?
Invités :
- Dominique Reynié, directeur général de Fondapol, la Fondation pour l’innovation politique
- François Saltiel, journaliste et producteur à France Culture sur "Le Meilleur des mondes", une émission spécialisée dans les nouvelles technologiques. Son dernier livre s’intitule "La société du sans contact, selfie d’un monde en chute "édité chez Flammarion.
- Rayna Stamboliyska, experte en cybersécurité et auteur de "La face cachée d'Internet", publié chez Larousse
- Véronique Reille Soult, Backbone Consulting, spécialiste de l'opinion et de la communication de crise.
- Sonia Dridi, correspondante aux États-Unis – France 24 et Europe 1, auteure de "Joe Biden, le pari de l’Amérique anti-Trump", publié aux éditions du Rocher
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé