Énergie : les hausses, le bouclier et la présidentielle
C dans l'air- 1 h 4 min
- indisponible
- tous publics
Du même programme
- C dans l'air C dans l'air Les Jeux polémiques de Paris 2024 diffusé le 18/05 | 1 h 4 min
- C dans l'air C dans l'air Spécial Iran diffusé le 26/05 | 2 h 17 min
- C dans l'air C dans l'air Edition spéciale Etats-Unis diffusé le 13/10 | 2 h 20 min
- C dans l'air plus que 1j C dans l'air Communes : le retour de la taxe d'habitation ? diffusé le 23/10 | 1 h 5 min
À six mois de la présidentielle, la flambée des prix de l’énergie est un sujet sensible pour le gouvernement, qui a décidé de réagir. Face à l’envolée actuelle des cours du gaz et future de l’électricité, le Premier ministre Jean Castex a annoncé hier soir la mise en œuvre d’un "bouclier tarifaire" pour "prémunir" les Français contre les "hausses de tarifs".
Concrètement pour les abonnés du gaz, dont les tarifs ont bondi de près de 60 % sur un an, avec encore une hausse supplémentaire de 12,6 % ce vendredi 1er octobre, le Tarif régulé de vente (TRV) proposé par Engie va être gelé jusqu’au printemps. En clair, l’augmentation record de ce mois octobre sera la dernière, ensuite pendant les mois d’hivers où l’on se chauffe le plus, le prix réglementé du gaz restera stable. Mais attention, la protection ne sera que temporaire, du moins tant que les marchés ne se seront pas calmés. Et en échange, la baisse des tarifs, attendue à partir du mois d’avril, sera moins rapide pour les consommateurs. Une période de "rattrapage" qui pourrait être comprise entre 12 et 18 mois pour permettre au distributeur Engie, qui aura continué entretemps à acheter du gaz à prix fort, d’être progressivement remboursé sur cette avance de trésorerie.
Concernant les prix de l’électricité, dont une hausse de 12 % était évoquée pour le mois de février 2022, le gouvernement a décidé d’utiliser l’arme fiscale. En baissant la Taxe intérieure sur la consommation finale d’électricité (TICFE), qui finance notamment l’essor des énergies renouvelables, il compte plafonner à 4 % maximum la hausse des tarifs, au moins jusqu’au prochain mouvement tarifaire, prévu au mois d’août 2022.
D’ici là une clause de revoyure est prévue en mars ou avril pour s’assurer que l’accalmie des prix sera bien au rendez-vous. Mais "si les baisses des marchés ne se produisaient pas, nous pourrons prendre des mesures complémentaires de baisse de taxes", a déjà prévenu Jean Castex. Ainsi, le chef du gouvernement n’écarte pas une réévaluation du chèque énergie au printemps 2022, si nécessaire, qui bénéficie aux 5,8 millions de foyers les plus précaires. Une baisse de la TVA sur le gaz pourrait aussi être envisagée.
Pas de quoi satisfaire les oppositions qui multiplient depuis hier soir les critiques. "Mesurettes électoralistes" selon l’ancienne présidente du RN Marine Le Pen, "vous payez d'abord, ensuite vous paierez encore pareil", a réagi le leader de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon. "Le gouvernement propose un bouclier tarifaire pour le gaz jusqu’en avril, c'est-à-dire jusqu'à la présidentielle". "Les augmentations, ça sera pour après !", a raillé de son côté de Bruno Retailleau, le président du groupe Les Républicains au Sénat.
Alors en quoi consiste le "bouclier tarifaire" du gouvernement ? Pourquoi les prix de l’énergie flambent-ils ? Derrière l’incroyable hausse des tarifs du gaz qui sévit en France et en Europe, plusieurs experts pointent le rôle de la Russie de Vladimir Poutine. Pourquoi ? Comment le marché de l’énergie européen est-il régulé ? Enfin qu’est-ce que la méthanisation ? Est-ce une fausse bonne solution ?
Invités :
- Fanny Guinochet, journaliste économique – La Tribune et éditorialiste sur France Info
- Erwan Benezet, journaliste en charge de l’énergie – Le Parisien – Aujourd’hui en France
- Mathieu Plane, économiste, directeur adjoint au Département Analyse et Prévision à l'OFCE
- Gaëlle Macke, directrice déléguée de la rédaction de Challenges
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé