Le Pen se lance, Zemmour s'avance
C dans l'air- 1 h 4 min
- indisponible
- tous publics
Du même programme
- C dans l'air C dans l'air Les Jeux polémiques de Paris 2024 diffusé le 18/05 | 1 h 4 min
- C dans l'air C dans l'air Spécial Iran diffusé le 26/05 | 2 h 17 min
- C dans l'air C dans l'air Edition spéciale Etats-Unis diffusé le 13/10 | 2 h 20 min
- C dans l'air plus que 1j C dans l'air Communes : le retour de la taxe d'habitation ? diffusé le 23/10 | 1 h 5 min
"Le temps est venu". À sept mois de l’élection suprême, le grand raout de rentrée du Rassemblement national qui s’est déroulé ce week-end, à Fréjus dans le Var, a servi de lancement à la troisième campagne présidentielle de Marine Le Pen, qui en a profité pour se mettre en retrait de la présidence de son mouvement. Le temps de la campagne, Marine Le Pen a laissé à Jordan Bardella, son fidèle lieutenant et vice-président, les clés du parti, dans l’espoir de mieux le dépasser.
Pour cela, la candidate a choisi la "liberté" pour thème de campagne. Un mot qui a été prononcé 85 fois en quarante-trois minutes, et que l’on retrouve dans son slogan – "Libertés, libertés chéries ! " puisé dans La Marseillaise. Des libertés qui ne sont ni "publiques" ni "fondamentales", mais " françaises " a alerté la députée du Pas-de-Calais avant de décliner à loisir celles, selon elle, à sauvegarder : politique, syndicale, d’expression, d’enseignement, intellectuelle, de circuler… "Je serai la présidente des libertés françaises, et croyez-moi, ça changera tout !" a lancé la chef nationaliste, engagée une nouvelle fois dans la bataille du premier tour et bien décidée en cette rentrée à accélérer.
En plus de la privatisation de l’audiovisuel public et de la nationalisation des autoroutes, déjà dévoilées dans un entretien au Figaro jeudi dernier, Marine Le Pen s’est ainsi engagée à changer la Constitution pour "graver qu’aucune décision internationale ou étrangère ne pourra imposer aux Français des mesures contraires à leur volonté souveraine". Et à faire sortir la France du commandement intégré de l’Otan. Sur la sécurité, l’ancienne présidente du RN évoque" l’éradication" des bandes, des mafias, des islamistes et prévient : "les délinquants français en prison, les étrangers, dans l’avion !". La candidate promet également de faire des harcèlements de rue à connotation sexuelle des délits et d’inscrire leurs auteurs au fichier des criminels et délinquants sexuels. Enfin, Marine Le Pen est revenu à ses grands classiques comme l’organisation d'un référendum sur l'immigration ou encore l'instauration de la proportionnelle.
"2022 sera davantage qu’un vote", "ce sera un choix historique ; […] un choix de civilisation" a prévenu Marine Le Pen. "Nous serons à la croisée des chemins", a-t-elle résumé, dans une discrète allusion au nom du site d’Éric Zemmour, qui ne l’épargne pas depuis plusieurs semaines et dont les ambitions n’auront cessé d’occuper les discussions tout le week-end durant.
Car s’il n'est pas encore officiellement candidat à l'élection présidentielle, l’essayiste cristallise déjà toutes les inquiétudes, notamment à l'extrême droite. Et pour cause, le polémiste a beau n'être qu'à 8 % dans les sondages et la candidature du RN systématiquement au second tour, sa probable candidature à la présidentielle est un vrai handicap. Alors en coulisses, on s'active. Le vice-président du RN, Louis Aliot a par exemple appelé Éric Zemmour à se retirer au profit de Marine Le Pen sur BFMTV. Robert Ménard, lui, s'est dit prêt à organiser un rendez-vous entre les deux personnalités - sans succès pour l'instant. Et hier soir sur TF1, Marine Le Pen a réitéré sa volonté de ne pas traiter Éric Zemmour d’ennemi alors que ce dernier avait expliqué la veille sur France 2 pourquoi il n'envisageait pas un rapprochement avec le RN pour 2022 : Marine Le Pen "ne gagnera jamais" après son échec aux régionales.
Écarté ce lundi de l'antenne de CNews après la décision du CSA, Éric Zemmour vient de débuter une tournée promotionnelle pour son livre, La France n'a pas dit son dernier mot, tandis que ses équipes courtisent élus et militants chez Les Républicains. Alors se présentera, ne se présentera pas ? Pourquoi l’hypothèse inquiète-t-elle à droite et à l’extrême droite ?
Invités :
- Dominique Reynié, directeur général de Fondation pour l’innovation politique
- Neïla Latrous, journaliste politique- France Info
- Raphaëlle Bacqué, grand reporter - Le Monde
- Jérôme Fourquet, directeur du pôle "Opinion et stratégies d’entreprise"
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé