13-Novembre : les terroristes, les juges et les victimes
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Historique. C’est le qualificatif qui revient le plus souvent lorsqu’on évoque le procès des attentats du 13-Novembre qui s’ouvre ce mercredi et doit se tenir pendant près de neuf mois devant la cour d'assises spéciale. Historique par l'ampleur des attaques, qui ont fait 130 morts et des centaines de blessés le soir du 13 novembre 2015 - les plus meurtrières jamais commises en France. Historique également par l'organisation hors norme des audiences et des enjeux qu’elles soulèvent.
Pour accueillir près de 1 800 parties civiles, plus de 300 avocats et des centaines de journalistes accrédités, une cour d’assises spéciale a été créée dans l'ancien Palais de justice de Paris. La salle mesure 45 mètres de long, 15 de large et peut accueillir 500 personnes. Parmi les témoins qui défileront à la barre, l'ancien chef de l’État François Hollande, l'ancien ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve ou François Molins, ex-procureur de la République.
Comme pour l’attentat de Charlie Hebdo, ce procès hors norme va être intégralement filmé au titre des Archives audiovisuelles de la justice. Une webradio va également être mise en place pour les parties civiles qui ne pourront assister à l’audience. Un dispositif de soutien psychologique pour les victimes mais aussi les greffiers, magistrats et journalistes présents est par ailleurs prévu pour leur venir en aide durant ces longs mois.
Le procès des attentats de Toulouse-Montauban commis en 2012 par Mohamed Merah avait mis en lumière la difficulté à gérer les tensions, les douleurs et les émotions. Un procès lui-aussi hors norme par le temps de l’instruction, par la durée des débats, par le nombre de parties civiles et d’avocats. Mais aussi parce que ceux qui étaient dans le box des accusés n’étaient pas ceux que l’on aurait voulu y voir. Mohamed Merah est mort, tout comme la plupart des terroristes qui sont passés à l’acte en novembre 2015. Dès lors, ce ne sont plus les responsables directs des attentats qui sont jugés dans ces procès, à la fois indispensables pour les familles et la société, mais sans doute aussi frustrants, du fait de cette absence.
Sur le banc des accusés, cette fois, il y aura Salah Abdeslam. Seul survivant des commandos terroristes, il est très peu bavard depuis son arrestation en mars 2016. À ses côtés, treize co-accusés, dix dans le box et trois restés libres. De nationalité française, belge, algérienne, suédoise ou pakistanaise, vingt personnes au total doivent être jugées dans ce dossier tentaculaire, dont six d’entre elles le seront par défaut. Elles sont poursuivies pour leur implication – à des degrés divers – dans la préparation et la commission des attentats. Le verdict devrait être rendu fin mai 2022.
Alors comment juger le terrorisme ? Quels sont les principaux enseignements du procès Merah ? Que peuvent attendre les victimes, leurs proches et la société entière de ces neuf mois d’audience ? Enfin quel est l’état de la menace terroriste en France ?
Invités :
- Christophe Barbier, éditorialiste politique
- Mathieu Delahousse, Grand reporter à L’Obs
- Charlotte Piret, journaliste France Inter, spécialiste des questions de terrorisme
- Évelyne Sire-Marin, magistrate honoraire
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé