Macron dévoile sa campagne
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Serait-ce une campagne qui ne dit pas son nom ? En déplacement à Marseille pour trois jours, le président Emmanuel Macron semble candidat sans le dire. Quoi qu'il en soit, pendant qu'il laboure le terrain, dans son camp, on fourbit ses armes. Dès la semaine prochaine à Paris, puis dans 80 autres villes à partir du 10 septembre, 50 000 affiches seront placardées en faveur du président sortant, pas encore officiellement candidat mais déjà clairement descendu dans l’arène.
Cette opération, validée en haut lieu, est-on ne peut plus explicite. Les affiches sont siglées “avril 2022-Macron”. Le style se veut à contre-pied des codes classiques. Le président y apparaît en héros d’une série. La typographie et le code couleur noir et rouge sont empruntés à la plate-forme de vidéos Netflix. Le slogan est dans le même registre : “Vivement qu’on signe pour 5 saisons de plus”. C'est l'électorat jeune qui est ciblé. L’offensive de cette rentrée s’étalera jusqu’à début octobre avec en clôture un meeting sur la jeunesse, avec des ministres et des membres de la société civile, le 2 octobre à Avignon.
Pour l'heure, au deuxième jour de sa visite à Marseille, Emmanuel Macron campe sa posture de chef d'État, abordant les sujets régaliens de la justice et de sécurité.
Mais si ces thèmes sont chers à l'aile droite de son électorat, dans cette campagne, il ne va pas falloir qu'il néglige son aile gauche. Et la tâche ne s'annonce pas si simple. Car les enquêtes d'opinion se suivent et se ressemblent pour indiquer que les questions relatives à l'environnement s'imposent comme une préoccupation majeure de Français. Or, en la matière, son bilan est jugé avec une certaine sévérité. Et la démission fracassante de son populaire ministre Nicolas Hulot est restée dans les esprits.
Sur le front social également, il n faudra rien négliger pour celui qui a longtemps eu l'étiquette de "président des riches". En la matière, Jean Castex est à la manœuvre. Le Premier ministre reçoit à partir d'aujourd'hui et jusqu'à vendredi les partenaires sociaux en entretiens bilatéraux pour évoquer les sujets d’actualité. Il tient à afficher une "posture d’écoute" qui laisse dans le flou les intentions de l’exécutif, notamment sur l'explosif sujet des retraites. C'est contre cette réforme des retraites et celle de l’assurance-chômage, qu'étudiants et salariés manifesteront le 5 octobre, à l’appel d’une intersyndicale réunissant la CGT, FO, la FSU, Solidaires et des organisations de jeunesse.
Pendant ce temps-là, où en sont les oppositions ? Certains, comme à EELV, sont au stade d'une primaire interne et n'ont donc pas encore désigné leur candidat. A droite, le parti LR n'a lui-même pas encore choisi quel serait le mode de désignation de son candidat. Chez les socialistes, si Anne Hidalgo est pressentie pour se voir octroyer l'investiture du parti, deux anciens ministres n'ont pas dit leur dernier mot. Stéphane Le Foll, qui réclame encore une primaire, et Arnaud Montebourg pourraient venir jouer les trouble-fêtes. D'autres se disent que dans toute cette confusion, il y a des places à prendre pour une candidature hors de tout parti. C'est notamment le cas du polémiste Éric Zemmour. Il a annoncé hier qu'il ne tiendrait plus sa chronique hebdomadaire dans Le Figaro le temps de la promotion de son prochain livre. Ce qui ressemble fort au lancement en bonne et due forme d'une campagne politique. Il égratigne d'ailleurs déjà Xavier Bertrand et Marine Le Pen dans ses prises de paroles publiques.
Emmanuel Macron a-t-il déjà lancé sa campagne ?
Peut-il garder avec lui un électorat de gauche qui lui a été essentiel en 2017 ?
Éric Zemmour peut-il vraiment profiter de la cacophonie à droite pour trouver un espace politique ?
Invités :
- Yves Thréard, éditorialiste et directeur adjoint de la rédaction - Le Figaro
- Soazig Quéméner, rédactrice en chef du service politique - Marianne
- Isabelle Ficek, journaliste politique - Les Échos
- Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion - Institut de sondages IFOP
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé