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Drogue, sécurité... les armes de Macron
C dans l'air- 1 h 6 min
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Tous les regards sont aujourd'hui tournés vers Marseille, dans les Bouches-du-Rhône, à l’occasion de la venue d’Emmanuel Macron, accompagné de plusieurs ministres. Le chef de l’Etat entreprend une visite de trois jours, la plus longue dans un seul lieu depuis le début du quinquennat. Sécurité, école, logement, transports… l’Elysée prévoit des mesures "d’urgence" et d’autres "de fond, sur le long terme". Car la liste des problèmes qui existent dans la cité phocéenne est longue et les réponses de l'Etat sont très attendues par les habitants. Le président de la République doit détailler la mise en place de ce plan, en trois volets. Le premier devrait se concentrer sur l'éducation, avec un plan de rénovation de centaines d'écoles. Sur les 500 que compte la ville, près de 200 sont en effet dans un état de délabrement avancé. Le deuxième volet du plan concerne la rénovation urbaine. Si les quartiers Nord devraient logiquement être ciblés par ces travaux, le centre-ville ne serait pas oublié. Dans la ligne de mire des autorités locales, les immeubles vétustes, voire insalubres, dont certains se sont purement et simplement effondrés rue d'Aubagne, occasionnant la mort de plusieurs habitants. Enfin, le troisième volet du plan s'attaque aux transports dans la ville, deux fois et demie plus grande que Paris et cinq fois plus que Lyon, dont le système actuel est limité et plus que vieillissant. Bien qu'aucune annonce majeure ne devrait être faite sur ce thème, l'insécurité sera également au cœur des discussions. Car les dernières semaines ont été éprouvantes pour la ville. Lors d'une conférence de presse donnée la semaine passée, la procureure de la République Dominique Laurens a déploré "une explosion" du nombre de règlements de compte, en majorité liés aux trafics de drogue, en l'espace de seulement "deux mois". Depuis le début de l'année, 15 morts ont en effet été recensés dans la cité phocéenne. Ces trafics de drogue sont un fléau. Ils gangrènent la vie de nombreux quartiers, à Marseille comme ailleurs dans le pays. La France, qui dispose déjà de la législation la plus répressive d'Europe, semble pourtant incapable d'enrayer consommation et trafics. Quelle réponse peut-elle alors être apportée ? Faut-il ou non légaliser l'usage récréatif du cannabis, comme de nombreux pays l'ont déjà fait ? C'est en tout cas ce que prône Jean-Baptiste Moreau, député LREM de la Creuse et rapporteur de la mission parlementaire sur l'usage du cannabis. Il rappelle que la France est le plus gros consommateur en Europe, avec 5 millions d'usagers annuels et 900 000 fumeurs quotidiens. La consommation des mineurs, notamment, reste deux fois supérieure à la moyenne européenne. "Les politiques publiques sont en échec depuis 40 ans. On a sans cesse augmenté la consommation de cannabis et les trafics malgré les moyens toujours plus colossaux mis en place. Il faut changer de paradigme, pour faire ce qu'a pu faire le Canada, qui a légalisé il y a 2 ans, et où la consommation chez les mineurs a baissé et le marché noir s'est réduit de 40%." Mais chez certains la remise en question du modèle tout-répressif ne semble pas à l'ordre du jour. À droite et au Rassemblement National, hors de question d'ouvrir une discussion sur ce sujet. Un récent sondage Ifop pour CBD-grams.com indique pourtant que 51% des Français sont désormais "plutôt favorables" à la dépénalisation du cannabis. Une première depuis les années 1970. Ils étaient 43% en 2017, 32% en 1997 et 27% en 1977, précise l'Ifop. La question de la drogue tourne encore souvent autour des seuls aspects de sécurité. La sécurité, un thème à propos duquel la gauche ne semble pas toujours savoir sur quel pied danser. Alors que ces questions devraient occuper une partie des débats de l'élection présidentielle, les partis de gauche sont encore et toujours divisés. Entre défendre un impératif moral et risquer les procès en "angélisme" ou assumer une ligne plus ferme sur le régalien, les réponses varient. La participation de plusieurs responsables de gauche à la manifestation des policiers devant l'Assemblée nationale le 19 mai dernier avait suscité beaucoup d'émoi. Olivier Faure du Parti socialiste, Yannick Jadot d'Europe Écologie Les Verts ou encore Fabien Roussel du Parti Communiste avaient marqué les esprits par leur présence et leur prise de parole. Le premier secrétaire du PCF assume pour sa part un discours ferme sur ces questions, quitte à irriter un peu sa base militante. À la France insoumise, c'est le sujet des violences policières qui retient plus l'attention. Marseille va-t-elle changer de visage ? Où en est-on du débat sur la légalisation du cannabis en France ? Est-ce un bon calcul pour les partis de gauche de porter un discours plus ferme sur la sécurité ? Invités : - Alain Bauer, professeur de criminologie - Jérôme Pierrat, journaliste et spécialiste du crime organisé - Carl Meeus, rédacteur en chef Figaro magazine - Béatrice Brugère, secrétaire générale du syndicat Unité-Magistrats FO
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Tous les regards sont aujourd'hui tournés vers Marseille, dans les Bouches-du-Rhône, à l’occasion de la venue d’Emmanuel Macron, accompagné de plusieurs ministres. Le chef de l’Etat entreprend une visite de trois jours, la plus longue dans un seul lieu depuis le début du quinquennat. Sécurité, école, logement, transports… l’Elysée prévoit des mesures "d’urgence" et d’autres "de fond, sur le long terme". Car la liste des problèmes qui existent dans la cité phocéenne est longue et les réponses de l'Etat sont très attendues par les habitants.
Le président de la République doit détailler la mise en place de ce plan, en trois volets. Le premier devrait se concentrer sur l'éducation, avec un plan de rénovation de centaines d'écoles. Sur les 500 que compte la ville, près de 200 sont en effet dans un état de délabrement avancé. Le deuxième volet du plan concerne la rénovation urbaine. Si les quartiers Nord devraient logiquement être ciblés par ces travaux, le centre-ville ne serait pas oublié. Dans la ligne de mire des autorités locales, les immeubles vétustes, voire insalubres, dont certains se sont purement et simplement effondrés rue d'Aubagne, occasionnant la mort de plusieurs habitants. Enfin, le troisième volet du plan s'attaque aux transports dans la ville, deux fois et demie plus grande que Paris et cinq fois plus que Lyon, dont le système actuel est limité et plus que vieillissant.
Bien qu'aucune annonce majeure ne devrait être faite sur ce thème, l'insécurité sera également au cœur des discussions.
Car les dernières semaines ont été éprouvantes pour la ville. Lors d'une conférence de presse donnée la semaine passée, la procureure de la République Dominique Laurens a déploré "une explosion" du nombre de règlements de compte, en majorité liés aux trafics de drogue, en l'espace de seulement "deux mois". Depuis le début de l'année, 15 morts ont en effet été recensés dans la cité phocéenne.
Ces trafics de drogue sont un fléau. Ils gangrènent la vie de nombreux quartiers, à Marseille comme ailleurs dans le pays. La France, qui dispose déjà de la législation la plus répressive d'Europe, semble pourtant incapable d'enrayer consommation et trafics. Quelle réponse peut-elle alors être apportée ? Faut-il ou non légaliser l'usage récréatif du cannabis, comme de nombreux pays l'ont déjà fait ? C'est en tout cas ce que prône Jean-Baptiste Moreau, député LREM de la Creuse et rapporteur de la mission parlementaire sur l'usage du cannabis. Il rappelle que la France est le plus gros consommateur en Europe, avec 5 millions d'usagers annuels et 900 000 fumeurs quotidiens. La consommation des mineurs, notamment, reste deux fois supérieure à la moyenne européenne. "Les politiques publiques sont en échec depuis 40 ans. On a sans cesse augmenté la consommation de cannabis et les trafics malgré les moyens toujours plus colossaux mis en place. Il faut changer de paradigme, pour faire ce qu'a pu faire le Canada, qui a légalisé il y a 2 ans, et où la consommation chez les mineurs a baissé et le marché noir s'est réduit de 40%."
Mais chez certains la remise en question du modèle tout-répressif ne semble pas à l'ordre du jour. À droite et au Rassemblement National, hors de question d'ouvrir une discussion sur ce sujet. Un récent sondage Ifop pour CBD-grams.com indique pourtant que 51% des Français sont désormais "plutôt favorables" à la dépénalisation du cannabis. Une première depuis les années 1970. Ils étaient 43% en 2017, 32% en 1997 et 27% en 1977, précise l'Ifop.
La question de la drogue tourne encore souvent autour des seuls aspects de sécurité.
La sécurité, un thème à propos duquel la gauche ne semble pas toujours savoir sur quel pied danser. Alors que ces questions devraient occuper une partie des débats de l'élection présidentielle, les partis de gauche sont encore et toujours divisés. Entre défendre un impératif moral et risquer les procès en "angélisme" ou assumer une ligne plus ferme sur le régalien, les réponses varient. La participation de plusieurs responsables de gauche à la manifestation des policiers devant l'Assemblée nationale le 19 mai dernier avait suscité beaucoup d'émoi. Olivier Faure du Parti socialiste, Yannick Jadot d'Europe Écologie Les Verts ou encore Fabien Roussel du Parti Communiste avaient marqué les esprits par leur présence et leur prise de parole. Le premier secrétaire du PCF assume pour sa part un discours ferme sur ces questions, quitte à irriter un peu sa base militante. À la France insoumise, c'est le sujet des violences policières qui retient plus l'attention.
Marseille va-t-elle changer de visage ?
Où en est-on du débat sur la légalisation du cannabis en France ?
Est-ce un bon calcul pour les partis de gauche de porter un discours plus ferme sur la sécurité ?
Invités :
- Alain Bauer, professeur de criminologie
- Jérôme Pierrat, journaliste et spécialiste du crime organisé
- Carl Meeus, rédacteur en chef Figaro magazine
- Béatrice Brugère, secrétaire générale du syndicat Unité-Magistrats FO
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé