Peut-on parler avec les talibans ?
C dans l'air- 1 h 4 min
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L'aéroport de Kaboul à nouveau la cible d’une attaque. Des roquettes ont été tirées très tôt ce lundi matin au-dessus de la capitale afghane. Ces tirs ont été interceptés par le système de défense antimissile américain. C'est dans ce contexte de forte tension que les évacuations se poursuivent. A moins de 48 heures de la date butoir du retrait américain, il reste tout au plus 300 Américains à évacuer du pays, selon le secrétaire d'Etat des Etats-Unis Antony Blinken. "Nous travaillons sans relâche pour les sortir de là", a-t-il affirmé.
A l’autre bout du monde, le sujet mobilise tout autant les esprits. Une réunion des membres permanents du Conseil de sécurité se tient aujourd'hui à l'ONU, à New York. La France et le Royaume-Uni vont y plaider la proposition du président français Emmanuel Macron de créer à Kaboul une "zone protégée" afin d’y mener des opérations humanitaires. Cette zone pourrait permettre à de nombreux Afghans toujours candidats au départ de quitter le pays. Si le Kremlin a accueilli favorablement cette proposition, elle a en revanche d'ores et déjà été rejetée par un porte-parole des talibans.
Car les talibans, qui ont repris le pouvoir mi-août, après avoir déjà dirigé le pays entre 1996 et 2001, n’entendent pas se laisser dicter la marche à suivre en Afghanistan. Fondé en 1994, ce groupe islamiste fondamentaliste est issu d’école coraniques. Il s’agit à l’origine d’étudiants en théologie (talib signifiant "étudiant"), sunnites, qui ont combattu les Soviétiques en tant que moudjahidines (combattants pour le jihad) durant la guerre contre l'URSS, entre 1979 et 1989. Le mouvement est au départ essentiellement constitué de Pachtounes, l’ethnie majoritaire du pays. Férocement nationaliste, il a fait de la lutte contre l’envahisseur étranger l’une de ses principales sources de légitimité. Après avoir été longtemps dirigé par le tout puissant mollah Omar, mort aujourd’hui, le groupe est désormais structuré autour de plusieurs leaders. Parmi eux, le chef se nomme Haibatullah Akhundzada. Il a obtenu une promesse de loyauté de la part du le chef de l'organisation terroriste Al-Qaïda, ce qui lui apporte une grande légitimité. Mais il doit aussi compter avec Sirajuddin Haqqani, ou encore Abdul Ghani Baradar, cofondateur du mouvement aux côtés du mollah Omar.
Au temps où ils régnaient sur le pays, les talibans ont imposé un islam très dur, avec une application rigoriste de la charia. Ils disent avoir changé. Mais difficile de les croire au regard, par exemple, de l’effacement des portraits de femmes dans les rues des villes.
Emmanuel Macron était ce week-end en visite en Irak, où il s’est notamment rendu à Mossoul, au milieu des ruines de l'ancien bastion de l'organisation État islamique. Sur place, le chef de l’Etat a affiché sa volonté de maintenir une présence militaire française, si les Irakiens en exprimait le besoin. Et ce, y compris après le départ définitif des troupes américaines prévu le 31 décembre prochain. Il a promis que les forces spéciales resteraient pour lutter contre les terroristes. Au même moment, la France amorce le retrait partiel de ses forces au Sahel, alors que la force Takuba, coalition de forces spéciales européennes mise en place en juillet 2020, devrait prendre le relais.
Comment se déroule les dernières opérations d’évacuation à l’aéroport de Kaboul ?
Qui sont les talibans ? Ont-ils vraiment changé ? Qui sont leurs dirigeants ?
Après le retrait américain, la présence française en Irak suffira-t-elle pour faire face à la menace terroriste dans le pays ?
Invités :
- Armelle Charrier, éditorialiste en politique internationale à France 24
- Pascal Boniface, directeur de l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS)
- Dominique Trinquand, ancien chef de la mission militaire auprès de l’ONU
- Solène Chalvon-Fioroti, grand reporter, autrice du documentaire “Afghanistan : vivre en pays taliban”
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé