Attentats à Kaboul : le piège djihadiste
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Une véritable course contre la montre est engagée en Afghanistan. Des dizaines de milliers de personnes veulent toujours fuir le pays, tombé aux mains des talibans. La tension n'en finit pas de grimper. Plusieurs diplomaties occidentales s’inquiètent de risques sécuritaires. Le Royaume-Uni prévient même d’une "menace imminente et grave" d’attentat à l’aéroport de Kaboul, porte de sortie du pays. Les Etats-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni ont ainsi appelé leurs ressortissants à s’éloigner au plus vite de la zone, en raison de menaces "terroristes", alors que des milliers de personnes s’y massent toujours. Les trois pays ont émis simultanément des mises en garde très précises et quasi identiques dans la nuit de mercredi à jeudi. La menace pourrait venir de la centaine de fidèles d’ISIS-Khorasan, la branche pakistano-afghane de Daech, que les talibans ont combattus et privés d’une vraie base territoriale.
Le Premier ministre Jean Castex a, pour sa part, annoncé ce matin sur RTL que les opérations françaises d'évacuation depuis Kaboul s'achèveront totalement demain soir. Les dernières heures de la présence française dans le pays serviront au départ des militaires et des services de l’ambassade. Environ 2 500 personnes ont été évacuées depuis la prise de pouvoir des talibans, selon lui. Le Président américain Joe Biden a également tranché : les troupes américaines quitterons l'Afghanistan au plus tard mardi 31 août, comme initialement prévu dans l'accord passé avec les talibans. Les 6 000 soldats américains cesseront alors de sécuriser l'aéroport de Kaboul et de superviser les opérations d'évacuation.
Alors que ces évacuations se poursuivent dans une atmosphère chaotique, les talibans ont annoncé dimanche le lancement d'une offensive d'envergure contre la seule zone qui leur résiste encore : la vallée du Pandjchir. "Des centaines de moudjahidines de l'Émirat islamique se dirigent vers l'État du Panjshir pour le contrôler, après que des responsables locaux ont refusé de le remettre de façon pacifique", ont-ils indiqué sur Twitter.
Une poche de résistance armée s'est en effet formée dans cette vallée située au nord-est de Kaboul, longtemps connue comme un bastion anti-talibans. Elle se prépare à "un conflit de longue durée" si elle ne parvient pas à la négociation avec les talibans, a déclaré son porte-parole. Cette lutte est notamment emmenée par Ahmad Massoud, fils du célèbre commandant Ahmed Shah Massoud, assassiné en 2001 par al-Qaïda. Il bénéficie de nombreux soutiens parmi la communauté internationale et en France. Dans une lettre initiée par Éric Ciotti et adressée mercredi au président de la République, plusieurs parlementaires demandent ainsi le déploiement "d'armes" et de "munitions" pour contrer le retour des talibans. Pour soutenir la résistance, ils insistent : "Leur appel à l'aide et leur demande d'armes, de munitions et de soutien logistique doivent être entendus par la France".
Aux États-Unis, les répercussions politiques de la situation en Afghanistan sont importantes. Le président des États-Unis affronte la première grave crise politique de son mandat. En plus de faire face à des alliés amers, le président américain est en effet confronté à la déception de ses compatriotes. Les images représentant des civils paniqués se pressant devant les grilles d'entrées ou tentant de s'accrocher aux avions qui allaient décoller ont choqué l'opinion américaine, pourtant largement favorable au retrait des troupes jusqu'à cette semaine. Et si les évacuations ont fini par s’organiser tant bien que mal, Joe Biden recule fortement dans les sondages. Il y a, pour la première fois de son mandat, autant d’Américains satisfaits par sa politique que de mécontents. Et bien que le retrait des troupes américaines ait été négocié par Donald Trump, trois Américains sur quatre critiquent la gestion de son administration, selon un sondage publié par CBS le week-end dernier. Parmi les acteurs politiques, l'opposition républicaine tance le président. Mais parmi les élus démocrates la déception se fait également ressentir.
Invités :
- Frrançois Clemenceau, rédacteur en chef international pour Le Journal du Dimanche
- Vincent Hugeux, grand reporter, spécialiste du Moyen-Orient et de l’Afrique
- Laurence Nardon, responsable du Programme États-Unis à l’Institut français des relations internationales
- Anne Chaon, journaliste, ancienne correspondante à Kaboul pour l'AFP
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé