Régionales : tensions et crises de nerfs
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A trois jours du second tour des élections départementales et régionales, l’enjeu majeur du scrutin semble de faire reculer l’abstention colossale enregistrée dimanche dernier. Lors du premier tour, elle a en effet atteint 66,7% des inscrits, record absolu de la Vème République, tous scrutins confondus. Autre enjeu, plus inattendu : faire en sorte de bien organiser la distribution des programmes et professions de foi aux citoyens. Dimanche dernier, au moment de voter, des millions de Français n’avaient tout simplement rien reçu. Une vive polémique s’en est suivi. L’opposition a fustigé le gouvernement, qui a lui imputé ce dysfonctionnement à Adrexo, société privée qui était chargée d’opérer à la diffusion de ces documents de campagne. Conséquence immédiate : La Poste va reprendre la distribution de 5 millions de plis de propagande électorale confiés à l'origine à Adrexo.
Les résultats du premier tour ont laissé des traces et ont été source tension au sein du gouvernement et dans les rangs du parti présidentiel. Pour preuve, l'atmosphère particulièrement lourde lors du Conseil des ministres qui s'est tenu ce mercredi. En cause : le soutien ouvert apporté la veille par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, à la liste proposée par Xavier Bertrand, candidat de droite dans les Hauts-de-France. Pas du goût du ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, qui faisait partie de la liste éliminée menée par le candidat de La République En Marche, Laurent Pietraszewski.
La tension est également palpable en région Paca. Le président LR sortant Renaud Muselier et son challenger du RN Thierry Mariani se livrent un combat particulièrement virulent depuis le début de la campagne. Ils se rendent coup pour coup, comme lors d’un débat diffusé ce matin sur RMC et BFMTV, lors duquel les deux candidats ont passé 25 minutes à s’écharper personnellement.
A l’issue du premier tour, la droite semble en tout bien embarquée pour conserver les régions qu’elle dirige. La gauche de son côté n’a également pas manqué son coup. En Île-de-France, les trois listes de gauche qualifiées pour le second tour, menées respectivement par Julien Bayou (EELV), Audrey Pulvar (PS) et Clémentine Autain (LFI), ont choisi l’union pour tenter de l’emporter face à la sortante de droite (ex-LR) Valérie Pécresse. De son coté, cette dernière s'est montrée, ce lundi, particulièrement offensive contre cette union. Elle a ainsi appelé à "tout faire pour faire barrage à cette alliance qui a perdu sa boussole républicaine". Elle a accusé la composante FI de la liste de ses rivaux d’avoir "dépassé le pacte républicain". Dénonçant une "gauche sectaire et radicale", elle a lancé : "Ils provoqueraient une faillite économique et républicaine dans la région." Valérie Pécresse tente donc de faire planer le spectre de l’extrême gauche pour rallier des plus modérés à voter pour sa liste.
C’est que la présidente sortante de la région Île-de-France doit absolument l’emporter pour pouvoir prétendre à un match à droite en vue de l’élection présidentielle de 2022, vers laquelle tous les regards vont se tourner une fois ce scrutin passé. Ce combat en vue de la présidentielle est d’ores et déjà lancé. Xavier Bertrand, 41,4% de suffrages exprimés dans les Hauts-de-France, et Laurent Wauquiez, 43,8% en Auvergne-Rhône-Alpes (meilleur score à droite), se voient pour l’heure tous les deux en "grands gagnants" du premier tour. Les présidentiables de droite tireront de leur probable réélection dans leur région des arguments pour s’afficher comme le champion de leur camp pour l’Elysée. Ils font déjà valoir leurs points forts.
Est-il encore possible de faire significativement reculer l’abstention dimanche ? L’union de la gauche suffira-t-elle pour remporter la région Île-de-France aux dépens de Valérie Pécresse ? La droite se dirige-t-elle vers une nouvelle "guerre des chefs" ?
Invités :
- Pascal Perrineau, politologue - Professeur des universités à Sciences Po
- Bruno Jeudy, rédacteur en chef du service politique - Paris Match
- Sophie de Ravinel, Grand reporter politique - Le Figaro
- Marie Gariazzo, directrice adjointe du département Opinion de l’IFOP
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé