Macron, Le Pen... c'est pas gagné
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Les résultats sont tombés, et ont déjoué les prédictions sondagières. Le premier tour des élections régionales a eu lieu ce dimanche 20 juin, et les scores ont surpris de chaque côté de l'échiquier politique. À l'extrême droite tout d'abord, le Rassemblement National donné largement vainqueur il y a quelques jours encore, obtient des résultats plus décevants que prévus. Le parti de Marine Le Pen n'arrive en tête qu'en Provence-Alpes-Côte d'Azur, où Thierry Mariani devance de 6 points Renaud Muselier (LR) avec 36,38% des voix.
Autre enseignement de ce premier tour : la prime aux sortants. En effet, à droite comme à gauche, les présidents de régions portés candidats à leur réélection sont ceux qui s'en sortent le mieux. Les exemples sont multiples chez Les Républicains, avec Xavier Bertrand, Laurent Wauquiez ou Valérie Pécresse, chacun largement en tête dans leur région respective. Un constat similaire à gauche, notamment avec les bons scores hier soir de Carole Delga en Occitanie, ou Marie-Guite Dufay en Bourgogne-Franche-Comté.
Les partis traditionnels sont donc renforcés au lendemain de ce premier tour, et le clivage gauche-droite se redessine alors que La République en marche cherche à le brouiller depuis 2016. Peu ancré localement, le parti présidentiel est le grand perdant de ce premier tour où plusieurs candidats ne sont pas parvenus à se maintenir au second tour, comme Laurent Pietraszewski dans les Hauts-de-France.
Mais c'est l'abstention qui a marqué les esprits hier soir. Avec 66,7% des inscrits ayant boudé les urnes, c'est la première fois qu'autant de Français font l'impasse sur un scrutin d'élections régionales. Entre le déconfinement et l'incompréhension de beaucoup, les raisons étaient nombreuses pour ne pas se déplacer dans les bureaux de vote. C'est surtout le désintérêt des Français pour les partis politiques qui est apparu au grand jour. Considéré comme une catastrophe pour la démocratie, ce phénomène risque d'avoir impacté les résultats, notamment du côté du RN où 71% des électeurs du parti se seraient abstenus.
Enfin, une région est aujourd'hui sous les feux des projecteurs : la région Sud, qui apparaît la seule gagnable par le RN. Si le duel Mariani-Muselier a repris dès ce matin sur le Vieux-Port de Marseille, le troisième homme, Jean-Laurent Felizia, tête de liste de la liste du "Rassemblement écologiste et social", a déclaré un temps vouloir se maintenir. Une position vivement critiquée par les instances nationales des Verts et du Parti socialiste, qui ont fait pression pour qu'il retire sa liste.
Alors, la force du rassemblement national a-t-il vraiment été surévaluée ? Le jeu de cartes est-il rebattu pour la présidentielle ? Comment faire face à l'abstention ?
Invités :
- Roland Cayrol, politologue et directeur du Centre d’études et d’analyses (Cetan) - Auteur de “Le Président sur la corde raide”
- Yves Thréard, éditorialiste et directeur adjoint de la rédaction du Figaro
- Nathalie Mauret, journaliste politique au groupe de presse régionale Ebra
- Brice Teinturier, directeur général délégué de l'institut de sondages Ipsos
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé