Bidenmania... ça se complique ?
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Après un début de mandat sans accroc, l'équation se complique pour Joe Biden et son administration vient de reconnaître un important revers sur la question de la fiscalité internationale. La semaine dernière, Washington avait pourtant déjà fait un pas en arrière dans ce dossier, indiquant qu’il acceptait un taux plancher de taxation des multinationales à 15 %. Un objectif moins ambitieux que celui de 21 % présenté en avril dernier, sur lequel néanmoins un consensus commençait à se dessiner au sein du G7. Mais c’était sans compter sur l’Irlande qui hier a jeté un froid en rejetant la proposition américaine. Car si le pays ne fait pas partie du G7, avec un taux d’imposition à 12,5 %, il attire de nombreuses grandes entreprises du monde entier, et est un acteur-clé dans les négociations qui se déroulent actuellement sous l'égide de l'Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE).
Parallèlement le conflit israélo-palestinien est venu bousculer la stratégie du président américain qui voulait concentrer ses forces sur la principale menace, la Chine, et se tenir prudemment en retrait des dossiers sur lesquels butent les États-Unis depuis des années : Afghanistan, dénucléarisation de la Corée du Nord, résolution du conflit israélo-palestinien. Mais, suite à la montée dramatique des violences entre l'Etat hébreu et le Hamas, qui contrôle Gaza, ces dernières semaines, Joe Biden est pressé par l’aile progressiste du parti démocrate de revoir la politique traditionnelle de soutien des États-Unis à Israël pour prendre plus en considération la cause palestinienne.
Sur le front intérieur, face à l’opposition du camp républicain, le président américain a également dû lâcher du lest et présenter un plan d’infrastructures raboté de 600 milliards de dollars pour rallier des sénateurs républicains à sa cause. Néanmoins le nouveau locataire de la Maison-Blanche jouit toujours d’une excellente popularité, en hausse de 2 % par rapport à fin mars, à 63 %. Par ailleurs, 96 % des démocrates seraient satisfaits de ses actions. Et sur la question de la gestion de la pandémie, c’est même un véritable plébiscite puisque 71 % des sondés estiment que le pays tient le bon bout grâce notamment à la politique menée par son administration.
Pour autant, de nouveaux défis s’annoncent. Le taux de vaccination, s’il est plutôt haut, ralentit dans le pays. Beaucoup d’Américains aujourd’hui s’interrogent ou semblent encore hésitants. De même, la question du retour au travail se pose, alors que le pays semble sur le point de s’ouvrir. Enfin, la question des violences policières, très clivante aux États-Unis, reste au cœur du débat.
Mardi, la famille de George Floyd a appelé le Congrès américain à voter une vaste loi sur la réforme de la police pour "protéger les personnes de couleur", à l’issue d’une rencontre hautement symbolique à la Maison-Blanche avec Joe Biden, un an après la mort du quadragénaire afro-américain sous le genou d’un policier blanc. "Si vous pouvez faire une loi fédérale pour protéger un oiseau, le pygargue à tête blanche, vous pouvez faire une loi fédérale pour protéger les personnes de couleur", a lancé l’un de ses frères, Philonise Floyd, en référence à l’aigle mascotte des États-Unis. Mr. Biden "veut que la loi soit juste, qu’elle ait du sens et qu’elle garde intact l’héritage de George", a assuré le neveu de George Floyd, Brandon Williams. Mais pour l’instant, le texte soutenu par le président américain, déjà voté par la Chambre basse, reste bloqué au Sénat. Néanmoins Joe Biden s’est dit "optimiste" sur la possibilité d’aboutir prochainement à un accord.
Invités :
- Corentin Sellin, historien-spécialiste des États-Unis, chroniqueur - Les Jours
- Nicole Bacharan, politologue-spécialiste des États-Unis
- Sonia Dridi, Correspondante aux États-Unis, auteure de "Joe Biden, le pari de l’Amérique anti-Trump"
- Pierre LE Manh, directeur général Ipsos Amérique du Nord
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé