Sécurité : quand les politiques... manifestent !
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"Payés pour servir, pas pour mourir". Plusieurs milliers de policiers se sont rassemblés ce mercredi après-midi face à la banderole déployée sur un podium devant l’Assemblée nationale. L’événement était ouvert à tous dans l’objectif "d’exprimer le soutien de la population à sa police républicaine" après le meurtre du policier Eric Masson, sur un lieu de deal à Avignon, le 5 mai dernier. Un drame qui a ébranlé la police, déjà marquée par l'assassinat le 23 avril de l'agente administrative Stéphanie Monfermé, au sein même du commissariat de Rambouillet dans les Yvelines.
Caractère exceptionnel de la situation, de nombreuses élus et personnalités de tous bords étaient présents, alors que la sécurité s’impose comme l’un des principaux thèmes de campagne des régionales dans un mois et de la présidentielle dans un an.
Même le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a décidé de venir "saluer" les manifestants. Interrogé ce matin sur France Inter sur sa participation, il l’a défendue, assurant que "ce n’est pas baroque, c’est normal. J’apporte mon soutien aux policiers et aux gendarmes chaque jour depuis que je suis ministre de l’Intérieur et même avant. Je vais aller les saluer avec une partie de la classe politique, […] témoigner de mon amour et mon soutien."
Mais le fait que le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, se rende dans une manifestation syndicale, une "première" de mémoire de policiers, fait polémique. L’eurodéputé LR François-Xavier Bellamy a ainsi raillé un ministre qui manifeste "contre sa propre inaction". "Son rôle est d’agir, pas de manifester", a aussi estimé Damien Abad, le patron des députés LR, dont "la quasi-totalité" sera présente.
Le numéro deux du Rassemblement national, Jordan Bardella, a également annoncé sa venue, avec "beaucoup d’élus" du parti. Tout comme le journaliste et essayiste Eric Zemmour, dont il se murmure qu’il pourrait être candidat à l’élection présidentielle de 2022. A gauche, les chefs du Parti socialiste, Olivier Faure, et du Parti communiste, Fabien Roussel, seront présents, ainsi que l’écologiste Yannick Jadot. Seule exception, La France insoumise, qui a décidé de ne pas participer "à l’ambiance générale de surenchère sécuritaire".
Une affluence politique rare qui avait poussé l’intersyndicale à publier lundi un communiqué. "Chacun est libre de participer, mais nul ne confisquera la parole des policiers ni des citoyens. Nous rappelons qu’aucun responsable politique ne pourra accéder à la tribune demain, ni s’y exprimer", avaient tenu à rappeler les syndicats de policiers. Ces derniers entendaient éviter "toute récupération politique" qui pourrait brouiller le message qu’ils veulent faire passer : exprimer leur colère et réclamer une plus grande sévérité dans la réponse pénale.
Le Premier ministre s’est déjà engagé le 10 mai dernier à étendre de 22 à 30 ans la période de sûreté pour les personnes condamnées à perpétuité pour un crime contre un policier ou un gendarme. Et à limiter les possibilités de réduction des peines pour ceux qui s’attaquent aux forces de sécurité. Les rappels à la loi sont également supprimés et remplacés par des travaux d’intérêt général ou des amendes forfaitaires. Jean Castex avait également annoncé la mise en place au 1er juillet de "l’observatoire de la réponse pénale" pour recenser les sanctions appliquées parmi celles prononcées par la justice.
Insuffisant néanmoins pour certains syndicats de police qui demandent l’instauration de peines minimales pour leurs agresseurs. "Tous les jours les policiers subissent des agressions, sont pris dans des guet-apens ou visés par des projectiles", pointent les organisations syndicales, même désormais dans des zones plus rurales ou périurbaines où les violences ont augmenté de 8 % en 2020 selon les chiffres du ministère de l’Intérieur.
Alors quelles sont les revendications des syndicats de police ? La présence du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, à cette manifestation de policiers fait débat. Pourquoi s’y est-il rendu ? Outre le ministre de l’Intérieur, de nombreux responsables politiques ont répondu présents pour cette manifestation. Qu'est-ce que cela dit du rapport de la classe politique à la police ? Comment lutter contre l'insécurité et la délinquance ?
Invités :
- Nathalie Saint-Cricq, éditorialiste politique à France Télévisions
- Brice Teinturier, directeur Délégué de l’institut de sondages IPSOS
- Alain Bauer, professeur de criminologie
- Sarah Belouezzane, journaliste politique au Monde
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé