Vaccins : les labos vont-ils lâcher leurs brevets ?
C dans l'air- 1 h 6 min
- indisponible
- tous publics
Du même programme
- C dans l'air C dans l'air Les Jeux polémiques de Paris 2024 diffusé le 18/05 | 1 h 4 min
- C dans l'air C dans l'air Spécial Iran diffusé le 26/05 | 2 h 17 min
- C dans l'air C dans l'air Edition spéciale Etats-Unis diffusé le 13/10 | 2 h 20 min
- C dans l'air plus que 1j C dans l'air Communes : le retour de la taxe d'habitation ? diffusé le 23/10 | 1 h 5 min
À "circonstances exceptionnelles, mesures exceptionnelles". Washington s’est dit favorable mercredi à la levée des brevets sur les vaccins anti-Covid-19. L’Organisation mondiale de la Santé a salué une "décision historique" alors que la pandémie continue de progresser dans le monde notamment en Inde où plus de 4 000 morts du Covid-19 ont été dénombrés en vingt-quatre heures et que le manque de vaccins menace de faire sombrer d’autres pays dans le chaos pandémique.
Johnson &Johnson, Moderna, Pfizer... Pour l'heure, les brevets sont détenus essentiellement par des laboratoires américains qui sont globalement opposés à leur levée. "Une fausse bonne idée" selon eux qui les priverait d’une manne financière pour des innovations coûteuses. Pour l’année 2021, les entreprises Pfizer et Moderna prévoyaient d’engranger respectivement 26 milliards et 18 milliards de dollars grâce à leurs vaccins à ARN messager. Mais suite à l’annonce des États-Unis, leurs actions ont chuté.
En suspendant les brevets, Joe Biden espère donner un coup d'accélérateur à la production et la distribution mondiale de vaccins, et réduire les inégalités d'accès aux vaccins entre pays riches et pauvres. Une levée réclamée notamment par l’Inde et l’Afrique du Sud alors que la plupart des pays riches y étaient jusqu’à présent opposés.
Les choses pourraient-elles désormais bouger ? Ce jeudi le président russe Vladimir Poutine s’est dit favorable à la levée des brevets sur les vaccins. L’Union européenne s’était dite "prête à discuter". En France, Emmanuel Macron - qui s’y était jusque-là opposé malgré les appels de l’opposition - s’y est également montré favorable. Il a néanmoins cité des "goulots d’étranglement", dont celui, aujourd’hui du "transfert de technologie" et de "la capacité à produire", et a estimé que les dons de vaccins aux pays les plus pauvres devaient être la priorité à court terme. Le président de la République qui entend également accélérer la campagne de vaccination en France a annoncé qu’elle serait ouverte "sans limite d’âge" à partir de mercredi prochain 12 mai quand il reste des doses disponibles. Par ailleurs le chef de l’Etat a décidé d’avancer la vaccination des plus de 50 ans au 10 mai, au lieu du 15, précisant que les rendez-vous pourront être pris dès ce vendredi.
Hier, les pays riches du G7 s’étaient, eux, engagés à soutenir financièrement le système de partage des vaccins anti-Covid "pour permettre un déploiement rapide et équitable" des doses, mais sans annoncer d’aide supplémentaire. Pour l’heure le système Covax, qui se fournit principalement en sérums d’AstraZeneca, patine : il n’a livré que 49 millions de doses dans 121 pays et territoires, contre un objectif de deux milliards en 2021.
Invités :
- Dominique Seux, directeur délégué de la rédaction - Les Echos
- Nicolas Bouzou, économiste – Directeur du cabinet de conseil Asterès
- Pr. Philippe Amouyel, épidémiologiste et professeur de santé publique - Université de Lille
- Sylvie Matelly, directrice adjointe de l’IRIS
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé