Régionales et grandes manœuvres
C dans l'air- 1 h 6 min
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Maintien ou report des élections régionales ? Les 35 000 maires de France avaient jusqu’à ce lundi 12 avril, midi, pour répondre par oui ou par non à la consultation lancée par le gouvernement: un sondage géant pour savoir s'ils estiment possible de LES tenir les 13 et 20 juin prochains, avant l'ouverture d'un débat au Parlement, mardi 13 avril, sur l'éventualité d'un report pour des raisons sanitaires liées à la crise du Covid. Manoeuvre politique aux yeux de la droite, qui n'a pas manqué de faire réagir : "L'objectif, c'est de priver les Français de leur droit de vote", a dénoncé Valérie Pécresse, présidente (Libres!) de la région Ile-de-France sur franceinfo. "On ne confine pas la démocratie. On doit pouvoir tenir ces échéances électorales. Si le gouvernement venait à demander le report de ces élections, alors je saisirais le Conseil constitutionnel", a prévenu le président du Sénat Gérard Larcher sur LCI ce dimanche. "On ne va pas nous faire les différences entre les élections essentielles et celles qui ne le sont pas. À partir du moment où il y a un protocole sanitaire qui est défini, on ne joue pas avec la date des élections", a réagi Xavier Bertrand sur BFMTV. "Si tout rouvre on peut donc tenir les élections", a-t-il poursuivi. Une bataille bien engagée alors que l’exécutif tente de garder la main sur la situation sanitaire du pays, notamment en accélérant la vaccination. Le ministre de la Santé Olivier Véran a d’ailleurs annoncé l’ouverture des vaccins aux plus de 55 ans dès ce lundi.
Dans le même temps, la présidente du RN Marine Le Pen poursuit son ascension. Un sondage, publié par le Journal du dimanche, la place en tête du scrutin contre Emmanuel Macron dans six scénarios sur dix, même si l’écart reste serré. L'électorat de la présidente du RN est évalué entre 25% et 27%, celui du chef de l’État se situe entre 23% et 28%. Ils font jeu égal dans trois hypothèses, révèle le JDD. La candidate déclarée à l'élection présidentielle de 2022 était d’ailleurs aux côtés de Sébastien Chenu, tête de liste de son parti aux élections régionales dans les Hauts-de-France, ce vendredi 9 avril à Avesnes-sur-Helpe (Nord) et au Quesnoy (Nord). Elle poursuit son travail de dédiabolisation du parti et son opération séduction auprès des électeurs, de gauche comme de droite.
Et à gauche, les temps sont durs. Aucun des représentants de la gauche ne se qualifierait pour le second tour, à ce stade, précise le JDD dans ce même sondage publié dimanche 11 avril. L’Insoumis Jean-Luc Mélenchon ne remporterait que 13,5 % des voix dans la plus favorable des configurations alors qu’Anne Hidalgo (PS) stagne à 7% et Yannick Jadot (EELV) plafonne à 6%. Pire encore, en cas d’union de la gauche, l’heureux(se) élu(e) comptabiliserait à peine 9 à 10% des suffrages. Certains candidats n’ont même pas encore été désignés que la gauche, profondément divisée, est déjà à la peine.
Les élections régionales de juin prochain vont-elles être reportées en raison de la crise sanitaire ? Comment Marine Le Pen arrive-t-elle à séduire de plus en plus d’électeurs, notamment à droite ? La gauche va-t-elle pouvoir rebondir malgré des prédictions plutôt mauvaises ?
Invités :
- Dominique Reynie, directeur général de la Fondation pour l’Iinnovation politique (Fondapol).
- Soazig Quemener, rédactrice en chef du service politique - Marianne
- Yaël Goosz, chef du service politique - Franceinter
- Bernard Sananes, politologue – Président de l’institut de sondages Elabe
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé