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Variant brésilien : ce qui inquiète la France
C dans l'air- 1 h 8 min
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Si elle est encore très peu présente en France, la souche brésilienne du coronavirus inquiète de nombreux soignants et spécialistes. Ils appellent à prendre des mesures drastiques pour les personnes revenant du Brésil, un pays où les morts se comptent par milliers chaque jour à cause du variant local, le variant P1, plus dangereux, résistant et contaminant, selon plusieurs études. Alors faut-il couper les ponts avec le Brésil ? La France vient de suspendre ses vols en provenance du Brésil, suivant ainsi l'exemple du Portugal mais aussi de la Grande-Bretagne. Et ce alors que médecins et scientifiques demandent depuis plusieurs jours la mise en place d’une quarantaine contraignante à l’échelle européenne. Pourquoi ? "À Vancouver, en Colombie-Britannique, ils ont le variant P1 depuis un peu plus d'un mois et il commence à avoir une croissance exponentielle. Ils commencent également à l'observer aux États-Unis, dans l'État du Massachusetts et en Floride. Il faut prendre le maximum de mesures pour limiter son arrivée en Europe" explique au micro de France Inter le Pr. Rémi Salomon, président de la commission médicale d’établissement de l’AP-HP. Or, "ne le faire qu'en France n'aurait pas de sens parce que les gens circulent à l'intérieur de l'Europe. D'ailleurs, le premier cas détecté en France, dans le Var, c'est une personne qui venait de Manaus et qui a pris l'avion jusqu'à San Paolo, puis vers Francfort et Marseille. Si l'on veut limiter l'arrivée du variant en France, il faut que les différents États européens se coordonnent pour prendre des mesures. Et donc je pense que la mesure la plus efficace, compte tenu du fait que le test PCR peut être pris en défaut, c'est de faire une quarantaine, c'est à dire un isolement d'une dizaine de jours à l'arrivée du voyageur, et de refaire un test à la fin de cette période d'isolement". Un point de vue partagé par nombre de spécialistes en France mais aussi à l’étranger. Selon le neuroscientifique brésilien, Miguel Nicolelis, il ne faut pas "sous-estimer" la "gravité" du variant brésilien, qui pourrait "saper les efforts" de la lutte anti-Covid. "Vous devriez être inquiets", prévient-il. "Car de ce qu'on sait, ce variant est le plus contagieux, deux fois et demie plus contagieux que la première souche qui est arrivée ici au Brésil. Cela cause de gigantesques dégâts ici, car c'est devenu le variant dominant notamment chez les jeunes". En effet aujourd’hui au Brésil, l’épidémie de Covid est totalement hors de contrôle. Avec toujours plus de cas, plus de 4 000 décès par jour et un nombre impressionnant de variants détectés sur son territoire, la situation sanitaire de ce vaste pays d’Amérique du Sud, second pays le plus endeuillé par la pandémie, interpelle le monde scientifique. D’autant que si le président d’extrême droite Jair Bolsonaro s’est décidé à porter un masque de protection, il se refuse toujours à adopter des mesures nationales pour lutter contre la pandémie. Ce alors que les hôpitaux sont débordés et que plus de la moitié des personnes aujourd’hui en réanimation a désormais moins de 40 ans. Alors que sait-on du variant P1 ? La France en fait-elle suffisamment face au variant brésilien ? Faut-il mettre en place une quarantaine contraignante à l’échelle européenne ? Invités : - Pr. Anne-Claude Cremieux, rofesseure en maladies infectieuses - Hôpital Saint-Louis - Bruno Jeudy, rédacteur en chef du service politique de Paris Match - Pr. Antoine Flahault, épidémiologiste, auteur de "Covid, le bal masqué" - Christine Rouziou, virologue, membre de l’académie de médecine et de pharmacie
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Si elle est encore très peu présente en France, la souche brésilienne du coronavirus inquiète de nombreux soignants et spécialistes. Ils appellent à prendre des mesures drastiques pour les personnes revenant du Brésil, un pays où les morts se comptent par milliers chaque jour à cause du variant local, le variant P1, plus dangereux, résistant et contaminant, selon plusieurs études.
Alors faut-il couper les ponts avec le Brésil ? La France vient de suspendre ses vols en provenance du Brésil, suivant ainsi l'exemple du Portugal mais aussi de la Grande-Bretagne. Et ce alors que médecins et scientifiques demandent depuis plusieurs jours la mise en place d’une quarantaine contraignante à l’échelle européenne.
Pourquoi ? "À Vancouver, en Colombie-Britannique, ils ont le variant P1 depuis un peu plus d'un mois et il commence à avoir une croissance exponentielle. Ils commencent également à l'observer aux États-Unis, dans l'État du Massachusetts et en Floride. Il faut prendre le maximum de mesures pour limiter son arrivée en Europe" explique au micro de France Inter le Pr. Rémi Salomon, président de la commission médicale d’établissement de l’AP-HP. Or, "ne le faire qu'en France n'aurait pas de sens parce que les gens circulent à l'intérieur de l'Europe. D'ailleurs, le premier cas détecté en France, dans le Var, c'est une personne qui venait de Manaus et qui a pris l'avion jusqu'à San Paolo, puis vers Francfort et Marseille. Si l'on veut limiter l'arrivée du variant en France, il faut que les différents États européens se coordonnent pour prendre des mesures. Et donc je pense que la mesure la plus efficace, compte tenu du fait que le test PCR peut être pris en défaut, c'est de faire une quarantaine, c'est à dire un isolement d'une dizaine de jours à l'arrivée du voyageur, et de refaire un test à la fin de cette période d'isolement".
Un point de vue partagé par nombre de spécialistes en France mais aussi à l’étranger. Selon le neuroscientifique brésilien, Miguel Nicolelis, il ne faut pas "sous-estimer" la "gravité" du variant brésilien, qui pourrait "saper les efforts" de la lutte anti-Covid. "Vous devriez être inquiets", prévient-il. "Car de ce qu'on sait, ce variant est le plus contagieux, deux fois et demie plus contagieux que la première souche qui est arrivée ici au Brésil. Cela cause de gigantesques dégâts ici, car c'est devenu le variant dominant notamment chez les jeunes".
En effet aujourd’hui au Brésil, l’épidémie de Covid est totalement hors de contrôle. Avec toujours plus de cas, plus de 4 000 décès par jour et un nombre impressionnant de variants détectés sur son territoire, la situation sanitaire de ce vaste pays d’Amérique du Sud, second pays le plus endeuillé par la pandémie, interpelle le monde scientifique. D’autant que si le président d’extrême droite Jair Bolsonaro s’est décidé à porter un masque de protection, il se refuse toujours à adopter des mesures nationales pour lutter contre la pandémie. Ce alors que les hôpitaux sont débordés et que plus de la moitié des personnes aujourd’hui en réanimation a désormais moins de 40 ans.
Alors que sait-on du variant P1 ? La France en fait-elle suffisamment face au variant brésilien ? Faut-il mettre en place une quarantaine contraignante à l’échelle européenne ?
Invités :
- Pr. Anne-Claude Cremieux, rofesseure en maladies infectieuses - Hôpital Saint-Louis
- Bruno Jeudy, rédacteur en chef du service politique de Paris Match
- Pr. Antoine Flahault, épidémiologiste, auteur de "Covid, le bal masqué"
- Christine Rouziou, virologue, membre de l’académie de médecine et de pharmacie
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé