Pourquoi Macron veut sacrifier l'ENA ?
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À un an de l’élection, c’est l’heure des choix pour Emmanuel Macron dont le quinquennat est bousculé depuis un an par la gestion de la crise sanitaire. Et il semblerait que le chef de l’État ait décidé de reprendre la main en jouant désormais sur deux tableaux : engager une vaccination de masse au plus vite et revenir sur le terrain des réformes.
Ainsi une promesse faite il y a quelques mois ressurgit : la suppression de l’École Nationale d’Administration, lieu de formation des élites devenu pour certains le symbole de l’élitisme. Emmanuel Macron doit confirmer cet après-midi son souhait de la remplacer par une autre école au concours plus ouvert. Il s’agit là d’un des points de la réforme de l’État et de la fonction publique voulue par le président, qui prévoit également une évaluation et une sélection des 5 000 hauts fonctionnaires non plus en fonction du classement de sortie d’école mais selon le profil et les compétences.
Ces annonces arrivent alors que démarre aujourd’hui une grande consultation citoyenne sur les discriminations, promesse d’Emmanuel Macron lors de son interview sur Brut en décembre dernier, et qu’une autre mesure controversée sur une "fin de vie libre et choisie" est discutée aujourd’hui à l’Assemblée. Pour la première fois, le sujet de l’euthanasie a été adopté en commission et arrive devant l’ensemble des députés. La proposition ne devrait néanmoins pas aboutir faute de temps : plus de 3 000 amendements ont été déposés alors que le texte doit être adopté avant la fin de la journée. Mais le sujet hautement sensible de l’euthanasie promet de vifs débats dans l’hémicycle et pourrait laisser des traces au sein de la majorité très divisée sur la question.
Autre sujet explosif : la réforme de l’assurance-chômage. Repoussée une première fois, car jugée inopportune en période de pandémie, cette réforme, qui durcira les critères requis pour l’ouverture des droits, rendra dégressives les allocations versées aux cadres et réduira de 20 % le montant de l’indemnité versée à 40 % des ayants droit, devrait sauf coup de théâtre entrer en vigueur à partir du 1er juillet prochain. Car, sur ce dossier, le gouvernement fait preuve d’une détermination sans faille, malgré les plans sociaux qui s’accumulent et les incertitudes qui planent sur la reprise économique, malgré les critiques exprimées par les syndicats et de nombreux économistes, y compris parmi ceux ayant soutenu Emmanuel Macron en 2017, qui y voient une réforme "dangereuse", "injuste", "aberrante" et "risquée".
Alors pourquoi l’exécutif tient-il autant à mener cette réforme alors que d’autres projets emblématiques sont reportés sine die ? Quels sont les dossiers qu’Emmanuel Macron entend mener à terme avant la présidentielle ? Et surtout, par temps de Covid, peut-on réformer comme avant ? La question divise la société française mais aussi le gouvernement et le parti présidentiel où le doute gagne. Cinq ans après sa création, le parti LREM peine en effet à définir son rôle aux côtés de la majorité et du gouvernement. Déçue, une quarantaine de députés ont même déjà claqué la porte.
Invités :
- Roland Cayrol, politologue et directeur du Centre d’études et d’analyses (Cetan)
- Anne Rosencher, directrice déléguée de la rédaction de L’Express
- Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion de l’institut de sondages IFOP
- Astrid De Villaines, cheffe du service politique à l'Huffington Post
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé