Macron reconfine, le débat s'enflamme !
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On ferme à nouveau tout, ou presque, partout dans l’Hexagone ! Pour tenter de freiner la troisième vague de Covid-19 et faire face la saturation des services dans les hôpitaux, le président de la République a annoncé hier soir, lors d’une l’allocution télévisée, un nouveau confinement national. Les restrictions en vigueur depuis la mi-mars dans 19 départements vont donc être étendues à l’ensemble du territoire pour quatre semaines à partir de ce samedi et les établissements scolaires vont être fermés pendant trois à quatre semaines.
Concrètement, le couvre-feu à 19 heures va devenir la règle en France métropolitaine. Les commerces non essentiels vont devoir fermer. Les déplacements interrégionaux seront également interdits sauf ce week-end de Pâques pour ceux qui voudront "changer de région pour s'isoler".
Emmanuel Macron a en revanche écarté le "retour généralisé de l'attestation", comme en mars 2020. "Nous faisons le choix de la responsabilité et, si je puis dire, de la respiration." L'attestation ne sera obligatoire que pour les déplacements au-delà d'un rayon de 10 kilomètres du domicile.
Enfin contrairement à ce qui avait été décidé lors du deuxième confinement à l’automne, et martelé par le ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer, les crèches, les écoles, collèges et lycées vont fermer leurs portes dans toute la France à partir de lundi soir. Les élèves auront alors une semaine de cours à distance puis deux semaines de vacances communes. Ensuite retour à l’école pour les primaires et une semaine de plus à la maison pour les collégiens et les lycéens. Les parents qui devront garder leurs enfants sans télétravailler toucheront le chômage partiel.
Le chef de l’État a demandé hier soir aux Français "de fournir un effort supplémentaire" mais il a aussi évoqué, non pas cette fois le retour des jours heureux, mais le "bout du tunnel" grâce à une stratégie en forme d’outil : la tenaille. "Les efforts d’avril d’une part et le déploiement de la vaccination d’autre part, c’est cette tenaille qui va nous permettre de contenir progressivement ce nouveau virus. Cette tenaille qui va nous permettre à partir de la mi-mai de commencer à rouvrir progressivement le pays", a-t-il dit.
Ces nouvelles mesures sont "nécessaires pour nous permettre de franchir un cap, espérons-le un dernier cap, dans la perspective du déploiement massif de la vaccination et d’un retour à une vie normale", a de son côté expliqué ce jeudi le chef du gouvernement dans un discours à l’Assemblée nationale, avant un vote qui a largement été boycotté par l’opposition.
Au Palais Bourbon, aucun des groupes d’opposition n’a en effet pris part à ce vote qui n’engageait pas la responsabilité du gouvernement, le chef de file LR Damien Abad refusant d'"adouber la parole jupitérienne" , celui de LFI Jean-Luc Mélenchon disant son "exaspération" de "voir l’Assemblée exclue de la stratégie" sanitaire. La patronne des députés PS Valérie Rabault n’a également pas voulu "cautionner la manière" dont l’exécutif gère la crise. Et le dirigeant du groupe communiste André Chassaigne a vu dans ce débat en application de l’article 50-1 de la Constitution "un hochet tiré du coffre à jouets pour faire comme si on était une démocratie".
La présidente du RN Marine Le Pen, qui ne dispose pas d’un groupe à l’Assemblée, a ciblé ses critiques sur le fond des mesures, prises par Emmanuel Macron avec "peu de convictions, et beaucoup d’indécision", selon elle. La députée du Pas-de-Calais a exposé la politique sanitaire qu’elle privilégierait, d’un confinement "territorialisé" à un "moratoire sur la réduction des capacités hospitalières".
Le Sénat à majorité de droite doit se prononcer à son tour dans l'après-midi et le même scénario d'un boycott massif se profile.
Pendant ce temps, dans le pays, l’heure est à l’organisation pour les familles, les entreprises mais aussi les hôpitaux à qui l’on a demandé de repousser encore les murs. Pour cela des "renforts supplémentaires" devraient être déployés ces prochains jours pour monter à 10.000 lits de réanimation dans l'Hexagone. D’autre part, il est prévu de recourir davantage à l’oxygénothérapie à domicile. 60.000 personnes se sont vu administrer de l'oxygène à domicile depuis un an. Mais la pratique fait débat pour les cas les plus graves.
Alors l’oxygénothérapie à domicile, qu’est-ce que c’est ? Comment vont s’organiser les prochaines semaines dans les familles, les entreprises et les hôpitaux ? Les mesures annoncées par le chef de l’État seront-elles suffisantes pour faire face à la vague du variant britannique ?
Invités :
Cécile Cornudet, éditorialiste politique aux Échos
Vincent Marechal, professeur de virologie à Sorbonne Université
Antoine Flahault, épidémiologiste, directeur de l’Institut de santé globale de l’Université de Genève
Fanny Guinochet, journaliste spécialiste des questions économiques et sociales, chroniqueuse à France Info
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé