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Poutine s'offre le Kremlin... jusqu'en 2036 !
C dans l'air- 1 h 6 min
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Le président russe montre une fois de plus sa détermination à ne pas lâcher le pouvoir. Vladimir Poutine, 68 ans, a signé, lundi 5 avril, la loi lui permettant de se présenter pour deux nouveaux mandats présidentiels. Un acte ouvrant la voie à son maintien au Kremlin jusqu’en 2036. Cette loi, publiée sur le portail officiel russe, avait été définitivement adoptée par le Parlement en mars, après un référendum constitutionnel organisé à l’été 2020. Aux commandes du pays depuis 2000, Vladimir Poutine a, en deux décennies, éliminé toute réelle concurrence politique en Russie, jugulant l’opposition et les médias indépendants. Principal opposant au maître du Kremlin, Alexeï Navalny a ainsi été arrêté à son retour en Russie en janvier dernier, après avoir été soigné pour un empoisonnement en Allemagne. Un mois plus tard, l'ennemi de Vladimir Poutine était condamné à deux ans et demi de prison pour fraude dans une affaire remontant à 2014, qu'il dénonce comme politiquement motivée. Incarcéré depuis dans la colonie pénitentiaire de Pokrov, réputée l'une des plus dures de Russie, il a entamé la semaine dernière une grève de la faim pour dénoncer les tortures. Mais sa santé semble se dégrader. Pas de quoi néanmoins faire infléchir le Kremlin qui se montre intraitable malgré les appels de la communauté internationale. À la tête du pays depuis vingt ans, Vladimir Poutine aurait dû normalement se retirer à la fin de son mandat en 2024, la législation russe n’autorisant pas un président à faire plus de deux mandats consécutifs. Mais, selon le texte adopté lundi par les députés et les sénateurs, "cette restriction ne s’applique pas à ceux qui occupaient le poste de chef de l’État avant l’entrée en vigueur des amendements à la Constitution", approuvés par référendum en 2020. La révision constitutionnelle, votée l’an dernier, donne aussi une immunité à vie garantie aux présidents russes, même une fois qu’ils ont quitté leurs fonctions. En 2036, nouvelle date théorique à laquelle il devra quitter le Kremlin, Vladimir Poutine aura entre 83 et 84 ans. D’ici là, le président russe entend bien poursuivre son bras de fer avec l’Occident. Dossiers Alexeï Navalny, gazoduc Nord Stream 2, Syrie… Les relations entre Russes et Occidentaux sont au plus bas depuis la fin de la Guerre Froide, et sur fond d’escalade verbale entre Vladimir Poutine et Joe Biden, la situation se tend à nouveau à l’Est. Files de véhicules blindés, ballets d'hélicoptères et trains transportant des chars... Depuis quelques jours, les mouvements de troupes russes s'intensifient à la frontière ukrainienne, en Crimée et dans les régions de Krasnodar et de Rostov. Le 2 avril, l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a enregistré 225 violations du cessez-le-feu, tandis que quatre soldats ukrainiens ont été tués le 26 mars dans des combats. Parallèlement, Moscou met en avant son vaccin Spoutnik V pour redorer la fierté nationale face à des pays qui n’ont pas réussi à développer leur vaccin. Mais c’est aussi pour le chef du Kremlin un outil diplomatique et un sujet de division de l’Union européenne en général et des anciens pays du bloc de l’Est en particulier. Le vaccin russe est déjà utilisé dans plusieurs pays dans le monde, mais n’a pas encore été approuvé par l’Agence européenne des médicaments (AEM). Certains anciens pays communistes, membres de l’UE (la Hongrie, la Slovaquie et la République Tchèque) envisagent de l’utiliser, quitte à provoquer des crises politiques comme en Slovaquie. Le Premier ministre slovaque Igor Matovic a ainsi été forcé de démissionner après avoir importé 200 000 doses de vaccin russe sans l’accord de sa coalition gouvernementale… Mais l’Autriche envisage, elle aussi, de commander la semaine prochaine un million de doses du vaccin russe. En France la question fait également débat. Le maire LR de Nice a confié à demi-mot ces derniers jours avoir passé des accords pour acheter des doses du vaccin russe, autorisé ni en Europe, ni en France. Mais en a-t-il le droit ? Que sait-on vraiment du vaccin Spoutnik V ? Quelle est la stratégie de Vladimir Poutine face aux États-Unis et à l’Europe ? Va-t-il relancer la guerre en Ukraine ? Invités : - François Clémenceau, rédacteur en chef international - Le Journal du Dimanche - Clémentine Fauconnier, politologue, spécialiste de la Russie - Isabelle Mandraud, cheffe adjointe du service international – Le Monde, auteure de "Poutine, la stratégie du désordre" - Pierre Servent, expert en stratégie militaire
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Le président russe montre une fois de plus sa détermination à ne pas lâcher le pouvoir. Vladimir Poutine, 68 ans, a signé, lundi 5 avril, la loi lui permettant de se présenter pour deux nouveaux mandats présidentiels. Un acte ouvrant la voie à son maintien au Kremlin jusqu’en 2036. Cette loi, publiée sur le portail officiel russe, avait été définitivement adoptée par le Parlement en mars, après un référendum constitutionnel organisé à l’été 2020.
Aux commandes du pays depuis 2000, Vladimir Poutine a, en deux décennies, éliminé toute réelle concurrence politique en Russie, jugulant l’opposition et les médias indépendants. Principal opposant au maître du Kremlin, Alexeï Navalny a ainsi été arrêté à son retour en Russie en janvier dernier, après avoir été soigné pour un empoisonnement en Allemagne. Un mois plus tard, l'ennemi de Vladimir Poutine était condamné à deux ans et demi de prison pour fraude dans une affaire remontant à 2014, qu'il dénonce comme politiquement motivée. Incarcéré depuis dans la colonie pénitentiaire de Pokrov, réputée l'une des plus dures de Russie, il a entamé la semaine dernière une grève de la faim pour dénoncer les tortures. Mais sa santé semble se dégrader. Pas de quoi néanmoins faire infléchir le Kremlin qui se montre intraitable malgré les appels de la communauté internationale.
À la tête du pays depuis vingt ans, Vladimir Poutine aurait dû normalement se retirer à la fin de son mandat en 2024, la législation russe n’autorisant pas un président à faire plus de deux mandats consécutifs. Mais, selon le texte adopté lundi par les députés et les sénateurs, "cette restriction ne s’applique pas à ceux qui occupaient le poste de chef de l’État avant l’entrée en vigueur des amendements à la Constitution", approuvés par référendum en 2020. La révision constitutionnelle, votée l’an dernier, donne aussi une immunité à vie garantie aux présidents russes, même une fois qu’ils ont quitté leurs fonctions.
En 2036, nouvelle date théorique à laquelle il devra quitter le Kremlin, Vladimir Poutine aura entre 83 et 84 ans. D’ici là, le président russe entend bien poursuivre son bras de fer avec l’Occident. Dossiers Alexeï Navalny, gazoduc Nord Stream 2, Syrie… Les relations entre Russes et Occidentaux sont au plus bas depuis la fin de la Guerre Froide, et sur fond d’escalade verbale entre Vladimir Poutine et Joe Biden, la situation se tend à nouveau à l’Est. Files de véhicules blindés, ballets d'hélicoptères et trains transportant des chars... Depuis quelques jours, les mouvements de troupes russes s'intensifient à la frontière ukrainienne, en Crimée et dans les régions de Krasnodar et de Rostov. Le 2 avril, l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a enregistré 225 violations du cessez-le-feu, tandis que quatre soldats ukrainiens ont été tués le 26 mars dans des combats.
Parallèlement, Moscou met en avant son vaccin Spoutnik V pour redorer la fierté nationale face à des pays qui n’ont pas réussi à développer leur vaccin. Mais c’est aussi pour le chef du Kremlin un outil diplomatique et un sujet de division de l’Union européenne en général et des anciens pays du bloc de l’Est en particulier.
Le vaccin russe est déjà utilisé dans plusieurs pays dans le monde, mais n’a pas encore été approuvé par l’Agence européenne des médicaments (AEM). Certains anciens pays communistes, membres de l’UE (la Hongrie, la Slovaquie et la République Tchèque) envisagent de l’utiliser, quitte à provoquer des crises politiques comme en Slovaquie. Le Premier ministre slovaque Igor Matovic a ainsi été forcé de démissionner après avoir importé 200 000 doses de vaccin russe sans l’accord de sa coalition gouvernementale… Mais l’Autriche envisage, elle aussi, de commander la semaine prochaine un million de doses du vaccin russe.
En France la question fait également débat. Le maire LR de Nice a confié à demi-mot ces derniers jours avoir passé des accords pour acheter des doses du vaccin russe, autorisé ni en Europe, ni en France. Mais en a-t-il le droit ? Que sait-on vraiment du vaccin Spoutnik V ? Quelle est la stratégie de Vladimir Poutine face aux États-Unis et à l’Europe ? Va-t-il relancer la guerre en Ukraine ?
Invités :
- François Clémenceau, rédacteur en chef international - Le Journal du Dimanche
- Clémentine Fauconnier, politologue, spécialiste de la Russie
- Isabelle Mandraud, cheffe adjointe du service international – Le Monde, auteure de "Poutine, la stratégie du désordre"
- Pierre Servent, expert en stratégie militaire
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé