Covid : droit dans le mur ?
C dans l'air- 1 h 4 min
- indisponible
- tous publics
Du même programme
- C dans l'air C dans l'air Les Jeux polémiques de Paris 2024 diffusé le 18/05 | 1 h 4 min
- C dans l'air C dans l'air Spécial Iran diffusé le 26/05 | 2 h 17 min
- C dans l'air C dans l'air Edition spéciale Etats-Unis diffusé le 13/10 | 2 h 20 min
- C dans l'air plus que 1j C dans l'air Communes : le retour de la taxe d'habitation ? diffusé le 23/10 | 1 h 5 min
Les voyants sanitaires virent au rouge écarlate en Île-de-France et les professionnels de santé tirent la sonnette d’alarme. "En région parisienne, l’épidémie s’emballe, tous les indicateurs progressent de façon violente. Il faut qu’on arrive à casser ces courbes, pour reprendre le contrôle" de la pandémie, alerte Aurélien Rousseau, le directeur de l’agence régionale de santé d’Île-de-France. "On est au bord de la rupture", s’inquiète Frédéric Valletoux, le président de la Fédération hospitalière de France, qui craint une déferlante de patients Covid-19 dans les hôpitaux d'ici à quelques semaines. L’épidémiologiste Dominique Costagliola, qui préside le comité scientifique consultatif mis en place par la maire de Paris, partage la même angoisse : "Les chiffres font peur, il devient urgent de freiner. Et pas seulement en Île-de-France, mais tout le pays, sauf peut-être en Corse !"
Dans les derniers bilans publiés par Santé publique France, la hausse la plus spectaculaire est sans doute celle des contaminations. En moyenne, dans la région, le nombre de nouveaux cas diagnostiqués de Covid-19 atteint désormais 549 pour 100 000 habitants. Il y a deux semaines, ce même taux était à 350 – et déjà proche du seuil d’alerte renforcée. Pire encore, en Seine-Saint-Denis, le département le plus gravement touché par l’épidémie en France, ce taux d’incidence décolle à 683 cas.
Du côté des services hospitaliers, c’est la saturation. Après avoir demandé la déprogrammation de 40 % des interventions et des soins n’ayant rien à voir avec le Covid-19, le directeur de l’ARS estime qu’il faut aller plus loin et déprogrammer 80 % des soins pour ouvrir des lits de réanimation. À cette heure, 1 325 patients Covid-19 sont hospitalisés dans les unités de soins critiques de la région. Mais les hôpitaux franciliens s’attendent dans les prochains jours à un afflux d’au moins 1 530 malades du Covid-19 et davantage encore au cours des quinze jours qui arrivent, du fait de la flambée des contaminations.
Alors, dans les établissements de santé, c’est le branle-bas de combat pour trouver du personnel et accroître le nombre de lits de réanimation. Mais les formations express des soignants ont eu beau se multiplier cette dernière année, le personnel en réanimation manque toujours et l’inquiétude grandit : "Nous avons de grosses difficultés à prendre de nouveaux patients. À ce rythme-là, on va droit dans le mur", alerte Jean-François Timsit, chef du service de réanimation de l’hôpital Bichat à Paris. "Ce qui a été décidé ces derniers jours n’a aucune chance de casser l’épidémie", ajoute le pneumologue, qui craint de devoir proposer sous peu une réanimation "dégradée".
Face à la flambée épidémique, le gouvernement a décidé de resserrer les boulons : le Rhône, l’Aube et la Nièvre devraient rejoindre la liste des 16 départements aux magasins fermés et aux déplacements limités. Et partout en France un rappel : les rassemblements de plus de six personnes en extérieur vont être verbalisés.
Mais faut-il aller plus loin et fermer les écoles ? Alors que la courbe des contaminations grimpe en flèche au sein des écoles, collèges et lycées, des enseignants et des médecins le demandent. Ils sont rejoints par la présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse, qui propose d’avancer les vacances scolaires de deux semaines afin de mettre un "vrai coup d’arrêt à la pandémie". Une proposition qui selon le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal "aura un impact et des difficultés pour les familles en termes d’organisation" et reste "un ultime recours".
Mais est-ce tenable ? Quelle est la situation dans les hôpitaux et les services de réanimation ? Quel est le profil des patients de cette vague du variant britannique ? Va-t-on dans le mur ?
Invités :
- Dr. Patrick Pelloux, médecin urgentiste au Samu de Paris, auteur de “Urgences de vivre”
- Soazig Quemener, rédactrice en chef du service politique - Marianne
- Pr. Bertrand Guidet, chef du service de réanimation - Hôpital Saint-Antoine
- Pr. Antoine Flahault, épidémiologiste - auteur de “Covid, le bal masqué”
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé