Chine/Europe : le torchon brûle
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Rien ne va plus entre l'Europe et la Chine. Depuis l'annonce, lundi, de sanctions à l'encontre de quatre hauts fonctionnaires chinois engagés dans la répression de la minorité musulmane des Ouïghours du Xinjiang, la réponse de Pékin est très virulente : quatre organisations et dix Européens ont été sanctionnés. Parmi eux, des chercheurs, des responsables politiques et des eurodéputés, dont le Français Raphaël Glucksmann. A cela s’ajoute un ballet de convocations d’ambassadeurs que se livrent les différentes chancelleries.
A la suite des sanctions européennes, l'ambassadeur de l'UE à Pékin, Nicolas Chapuis, a été convoqué en pleine nuit au ministère des Affaires étrangères pour se faire sermonner par le numéro 2 de la diplomatie chinoise. Et, quelques heures plus tard, le ministre des Affaires étrangères chinois, Wang Yi, est monté au créneau pour dénoncer les "mensonges" d'une "minorité de puissances occidentales" cherchant à s'"ingérer dans les affaires intérieures de la Chine".
En Europe, la réponse ne s’est pas fait attendre : les ambassadeurs chinois ont été convoqués en Belgique, en Allemagne et en France, où le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a dénoncé des propos "inacceptables" du premier diplomate chinois dans le pays. L’ambassadeur chinois s’en était pris sur Twitter au chercheur français Antoine Bondaz, en le qualifiant entre autres de "hyène folle" et de "petite frappe".
Une escalade verbale et des tensions qui s’inscrivent dans une confrontation de plus en plus visible entre la Chine et l’Occident. La première rencontre sino-américaine avec l'administration Biden a été glaciale le week-end dernier en Alaska. Et, lundi, Pékin a fait face aux sanctions de l'UE mais aussi du Royaume-Uni, du Canada et des États-Unis. Un premier signe de la volonté du nouveau président des États-Unis de renouer avec une politique d’alliances pour contrer les ambitions de la Chine, qui a réussi à tirer son épingle du jeu durant cette pandémie mondiale.
Après avoir déployé une diplomatie des masques, puis des technologies et des vaccins (dons et ventes d’équipements de protection, tests, caméras thermiques, systèmes de vidéoconférence, etc.) à destination d’un nombre important de pays, la diplomatie chinoise a redoublé d’activisme pour signer des accords bilatéraux et multilatéraux. Mi-novembre, quatorze pays de la région Asie-Pacifique ont signé avec la Chine un Partenariat régional économique global (RCEP). Fin décembre, un accord de principe sur les investissements a été signé entre la Chine et l’Union européenne (CAI). Et, ces derniers jours, les Chinois ont mis en scène une rencontre avec le ministre russe des Affaires étrangères. Avec, au menu des discussions, une question : comment se passer du dollar ?
La confrontation entre les deux puissances pour le leadership mondial se poursuit et les Européens se retrouvent entraînés à choisir un camp. L'accord sur les investissements, finalisé en décembre, pourrait-il en faire les frais ? Jusqu’où ira l’escalade des tensions entre la Chine et l’Occident ? Quelle place pour l'Europe dans la rivalité sino-américaine ?
Invités :
- Philippe Dessertine, directeur de l’Institut de Haute Finance
- Agnès Gaudu, cheffe du service Chine-Taïwan-Singapour - Courrier international
- Valérie Niquet, responsable du pôle Asie à la Fondation pour la recherche stratégique et auteure de "La puissance chinoise en 100 questions"
- Pierre Haski, chroniqueur international - France Inter et L’Obs
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé