Grand froid : gare à la facture d'électricité !
C dans l'air- 1 h 7 min
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-10, -12, -16°... Les températures glaciales ressenties depuis quelques jours dans le nord de la France ont pris tout le monde de court. Une vague de froid exceptionnelle, la pire depuis celle de 2012, et pourtant ces périodes sont de plus en plus fréquentes... Avec des telles températures, les chauffages carburent et la consommation en électricité s'envole : +42% depuis le début de la semaine. Les centrales électriques, de leur côté, tournent à plein régime, mais pour l'instant le réseau tient : pas de black-out, pas de coupures, même localisées. Pourtant, avec le bouleversement du planning de maintenance dû à l'épidémie de Covid-19, onze réacteurs sont actuellement à l'arrêt sur 56. La vague de froid arrive donc dans une période où le réseau est particulièrement vulnérable.
Ce climat polaire arrive aussi dans le contexte houleux du projet de réorganisation mené par EDF. Nommé Hercule, celui-ci viserait à scinder en trois entités le groupe français. Une entreprise publique chapeauterait les centrales et le réseau de transport, une autre les activités commerciales, la distribution et les énergies renouvelables, et une dernière s'occuperait des barrages hydroélectriques. Vent debout, les syndicats se mobilisent contre ce qu'ils estiment être "l'acte final d'un long démantèlement du service public", pointant notamment du doigt l'entrée de capitaux privés dans l'entreprise.
Pour les usagers, EDF signifie surtout "factures". Et celles-ci ont grimpées depuis quinze ans, avec des prix qui ont augmentés de près de 50%. Pourtant, l'ouverture en 2007 à la concurrence du marché de l'électricité et du gaz laissait présager l'inverse. Aujourd'hui, sur une facture annuelle de 1000 euros, passer à la concurrence ne ferait gagner que 7 à 10% d'économies. Cette augmentation constante du coût de l'électricité quelques que soit le fournisseur s'expliquerait par les taxes et le coût d'acheminement de l'électricité.
Les Français recherchent alors des solutions pour baisser leurs frais mais certains sont confrontés au problème d'isolation de leur logement. Ces habitations vétustes, ces "passoires thermiques", on en compterait 4,8 millions en France selon le gouvernement. 17% des habitations sont donc énergivores et la loi "énergie-climat" votée en 2019 a pour objectif de les rénover en totalité sur dix ans et par étapes. Pourtant certaines associations fustigent une loi pas assez acérée pour répondre aux objectifs en matière de rénovation. Les méthodes de calcul utilisées pour recenser ces logements sont notamment critiquées.
Alors, la France peut-elle craindre des coupures d'électricité si la vague de froid venait à durer ou réapparaître ? Que faire pour combattre la hausse infernale des prix de l'électricité ? La loi "énergie-climat" est-elle vraiment efficace pour endiguer les passoires thermiques ?
Invités :
- Jean-Marc Daniel, économiste, professeur émérite à l'ESCP Business School
- Sharon Wajsbrot, journaliste énergie - Les Échoc
- Christine Kerdellant, directrice de la rédaction de l’Usine Nouvelle
- Cédric Musso, directeur de l’action politique à l’UFC - Que Choisir
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé