Entreprises : quand les aides s'arrêteront...
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L'année 2020 a été celle d'une récession record pour la France depuis la Seconde Guerre mondiale. Le produit intérieur brut (PIB) a plongé de 8,3 % l’an dernier, après une croissance de 1,5 % en 2019, selon une première estimation publiée par l'Insee. C'est un peu mieux que les -9 % qu'anticipaient jusqu'ici l'institut et la Banque de France. Et bien moins mauvais que les -11 % prévus par le gouvernement, qui jugeait toutefois cette prévision prudente. "La France a connu un choc économique sans précédent mais elle a montré aussi une vraie capacité de rebond en fin d'année", a réagi le ministre de l’Économie Bruno Le Maire. L'économie a en effet mieux résisté au deuxième confinement de novembre, avec un PIB en recul de 1,3 % au quatrième trimestre, quand le consensus des économistes se situait plutôt autour de -4 %.
Malgré tout, l'économie française a connu un choc inédit avec une mise en hibernation d'un certain nombre de secteurs majeurs de son activité. Ainsi le tourisme qui représente deux millions d'emplois et 8 % du produit intérieur brut de la richesse française connait la plus grave crise de son histoire. Autre poids lourd de l’économie tricolore, la culture fait également partie des secteurs les plus frappés par l'épidémie. De même pour la filière aéronautique, "l’un des secteurs les plus touchés par la crise du Covid-19, une crise comparable à celle de 29" selon le ministre de l’Économie Bruno le Maire et qui entraîne de nombreux plans sociaux.
Mais la crise sanitaire sert aussi de prétexte à des restructurations prévues de longue date, dénoncent certains syndicats, notamment la coordination CGT de l’aéronautique. Sans nier la crise du transport aérien, le syndicat estime que celle-ci ne justifie en rien la multiplication et l’ampleur des plans sociaux en cours dans l’aéronautique. Il en veut pour preuve le carnet de commandes encore bien rempli du géant mondial Airbus.
Alors les entreprises profitent-t-elle de la crise sanitaire pour licencier plus que d’ordinaire ? Et quelle est la situation sur le front de l’emploi ? Publié tous les quinze jours depuis le début de la crise sanitaire, le "tableau de bord" du marché du travail révèle une hausse constante du nombre de plans sociaux, une forte prédominance du chômage partiel dans les secteurs de l’hôtellerie-restauration et du commerce, ainsi qu'une reprise insuffisante de l’embauche des moins de 26 ans, particulièrement impactés depuis le début de la crise sanitaire.
Étudiants dépourvus de petits boulots ou privés de premier emploi, intérimaires brutalement remerciés… Les jeunes qui affluent dans les files d’attente des banques alimentaires, sont désormais considérés comme victimes à part entière. La crise a pesé deux fois plus sur le revenu des 20-25 ans, qui a chuté de 5 % à 10 % depuis l’été 2020, que sur celui du reste de la population française (+/- 0 % à -5 %), alertait ainsi une étude du Conseil d’analyse économique publiée fin janvier. Dans ce contexte, gouvernement et oppositions cherchent à promouvoir des mécanismes de revenu garanti, sans pour autant renoncer à ramener vers l’emploi cette "génération sacrifiée". Et une idée fait son retour dans le débat : un "revenu universel" afin de lutter contre la précarité à l’ère du chômage de masse.
Invités :
- Fanny Guinochet, journaliste spécialiste des questions économiques et sociales, chroniqueuse à France Info
- Elie Cohen, économiste, chercheur au CNRS
- Anne-Sophie Alsif, cheffe économiste au Bureau d’informations et de Prévisions Économiques
- Sophie Fay, journaliste au service économie de L’Obs
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé