Retards, contrats...les labos jouent-ils le jeu ?
C dans l'air- 1 h 4 min
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Face à une pandémie qui ne faiblit pas et sous la menace de nouveaux variants qui progressent dans de nombreux pays, la course au vaccin s’intensifie et la pression des États s’accroit sur les laboratoires. Le géant français Sanofi, qui n'est pas en mesure pour le moment de proposer son propre vaccin, vient d’annoncer qu’il allait mettre en flacon celui de ses concurrents Pfizer/ BioNTech pour répondre au besoin de doses de l’Union européenne. Cet accord, signé directement avec la biotech allemande, survient après que le gouvernement en ait fait à plusieurs reprises la demande récemment. Il "permettra de produire plus de 100 millions de doses à partir du mois d’août, sur une cadence assez régulière jusqu’à la fin de l’année, de façon à apporter tout de suite un support (…) pour le marché européen ", s’est félicitée la ministre déléguée à l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher sur France 2.
L’objectif est de palier aux difficultés rencontrées par plusieurs laboratoires pour tenir les cadences élevées nécessaires afin de respecter les contrats qu’ils ont signés. Le groupe américain Pfizer et la biotech allemande BioNTech ont les premiers prévenu mi-janvier qu’ils n’allaient pas pouvoir tenir le calendrier initialement fixé avec l’UE, avant de se dire en mesure de limiter à une semaine les retards de livraison. Mais la semaine dernière, c’était au tour du britannique AstraZeneca d’indiquer que ses livraisons seraient réduites de moitié jusqu’au printemps, provoquant la colère de Bruxelles.
Mardi, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a ainsi mis la pression sur les fabricants en affirmant qu’ils devaient "honorer leurs obligations". "L’Europe a investi des milliards pour développer les premiers vaccins et créer un véritable bien commun mondial. Maintenant, les entreprises doivent tenir leurs promesses", a-t-elle soutenu dans une intervention en vidéo au Forum économique mondial de Davos.
Néanmoins, dans ce contexte, la montée en puissance jusqu’à 132 millions de doses en fin d’année semble compromise, et les regards en Europe se tournent vers le vaccin russe Spoutnik V. Ainsi la chancelière allemande Angela Merkel s’est montrée claire : si l’Agence européenne du médicament valide courant février le vaccin russe Spoutnik V, “nous pourrons discuter d’une production et d’une utilisation conjointe”. De son côté, la Hongrie a d’ores et déjà rompu les rangs et passé commandes. "S'il n'y a pas de vaccin de l'Union, prenons-le ailleurs. Il n'est pas possible que les Hongrois meurent à cause de ça", a expliqué le dirigeant hongrois, coutumier des bras de fer avec Bruxelles.
Autre pays à être scruté par l’Europe et le monde : Israël. L’État hébreu a lancé le 20 décembre dernier une campagne massive de vaccination contre le Covid-19 et il commence à récolter les bénéfices de sa stratégie. Alors que plus de 25 % des Israéliens ont déjà reçu la première injection, les autorités israéliennes ont fait savoir que sur les dernières 24 heures, elles n'ont recensé aucun nouveau cas de Covid-19 ni aucun décès lié au virus. D’autre part, les hospitalisations ont chuté de 60 % parmi les personnes vaccinées (ayant reçues les deux doses) âgées de plus de 60 ans.
Polémique sur le nombre de doses par flacon de vaccin, retard de livraison… Pourquoi l’Union européenne tape-t-elle du poing sur la table ? Les laboratoires sont-ils tout-puissants dans cette période ? Que savons-nous sur le vaccin russe Spoutnik V ? Enfin quelles leçons tirer de la campagne de vaccination menée en Israël ?
Invités :
- Philippe Dessertine, directeur de l’Institut de Haute Finance
- Caroline Tourbe, journaliste sciences et médecine au Point
- Marie-Paule Kieny, directrice de recherche à l’INSERM -spécialiste en santé publique
- Jean-Dominique Giuliani, président de la Fondation Robert Schuman et de l’ILERI
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé