Allemagne : qui va succéder à la patronne Merkel ?
C dans l'air- 1 h 6 min
- indisponible
- tous publics
Du même programme
- C dans l'air C dans l'air Les Jeux polémiques de Paris 2024 diffusé le 18/05 | 1 h 4 min
- C dans l'air C dans l'air Spécial Iran diffusé le 26/05 | 2 h 17 min
- C dans l'air C dans l'air Edition spéciale Etats-Unis diffusé le 13/10 | 2 h 20 min
- C dans l'air plus que 1j C dans l'air Communes : le retour de la taxe d'habitation ? diffusé le 23/10 | 1 h 5 min
La course à la succession d'Angela Merkel est officiellement lancée en Allemagne. Après avoir été deux fois repoussée, l'élection du nouveau président de l'Union chrétienne démocrate (CDU) a eu lieu ce samedi matin lors d'un "congrès digital". Un scrutin clé à neuf mois des élections législatives. Avec 52,8% des voix lors du second tour face au libéral Fredrich Merz, c'est le centriste Armin Laschet qui a finalement été élu. Parmi les trois hommes en lice, Laschet incarnait la continuité avec Merkel. À mots couverts, la chancelière exprimait d'ailleurs sa préférence pour le président de la Rhénanie du Nord-Westphalie.
Si la tradition veut que ce soit le président de la CDU qui soit le candidat du camp conservateur à la chancellerie, Armin Laschet pourrait ne pas se lancer. Car une alternative est de plus en plus évoquée : laisser la place à Jens Spahn, le populaire ministre de la Santé. Salué pour sa gestion de la crise sanitaire, ce jeune quarantenaire progressiste, ouvertement homosexuel, ne cache pas son ambition.
Cette succession à la Chancellerie se dessine alors que la gestion allemande de la crise sanitaire se dégrade. Si la première puissance européenne a été applaudie lors de la première vague, "Mutti" semble avoir perdu le contrôle depuis l'automne. La chancelière ne peut rien imposer aux présidents des Länders qui s’accrochent à leurs prérogatives policières et sanitaires. Angela Merkel avait alors marqué les esprits début décembre avec un discours ému où elle exhortait les allemands à faire preuve de prudence. Une fin de mandat compliqué pour la chancelière malgré sa popularité. Après seize ans de règne, elle quittera ses fonctions après les élections du 26 septembre prochain, à l'âge de 67 ans.
L'heure est donc au bilan du merkelisme. Et la première chose qui frappe, c'est l'extrême popularité de la chancelière, voire l'attachement affectif que lui portent les allemands et ce, malgré son image austère. Entre pragmatisme et stabilité, sa politique incarne l'ordre libéral face aux populismes. Trois faits marquants illustrent ses années de pouvoir. L'arrêt définitif de la totalité des centrales nucléaires allemandes, proclamé au lendemain de de la catastrophe de Fukushima. L'ouverture des frontières aux réfugiés annoncé en 2015, entre générosité et logique économique. Le revirement sur le plan de relance européen fin 2020, avec plus de 300 milliards d'euros de subventions pour ceux qui en ont le plus besoin après la crise sanitaire.
Merkel est originaire de l'Est du pays, et en ce contexte troublé certains poussent justement leur nostalgie jusqu'au temps de l'ancienne Allemagne de l'Est. Ce sont les amoureux mélancoliques d'un passé condamné. On appelle ça l'ostalgie : la nostalgie ressentie à l’égard de la République démocratique allemande (RDA), après la dissolution du régime communiste dans l’Allemagne réunifiée.
Alors, Armin Laschet a t-il des chances de devenir le prochain chancelier d'Allemagne ? Comment Merkel peut-elle sauver sa fin de règne ? Quel bilan faire de sa politique ? Que dit l'ostalgie de l'Allemagne d'aujourd'hui ?
Invités :
- Jean-Dominique Giuliani, président de la Fondation Robert Schuman et de l’ILERI
- Hélène Miard-Delacroix, historienne et spécialiste de l’Allemagne contemporaine
- Dominique Seux, directeur délégué de la rédaction des Échos
- Marion Van Renterghem, grand reporter
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé