Vaccins : y en aura-t-il pour tout le monde ?
C dans l'air- 1 h 4 min
- indisponible
- tous publics
Du même programme
- C dans l'air C dans l'air Les Jeux polémiques de Paris 2024 diffusé le 18/05 | 1 h 4 min
- C dans l'air C dans l'air Spécial Iran diffusé le 26/05 | 2 h 17 min
- C dans l'air C dans l'air Edition spéciale Etats-Unis diffusé le 13/10 | 2 h 20 min
- C dans l'air plus que 1j C dans l'air Communes : le retour de la taxe d'habitation ? diffusé le 23/10 | 1 h 5 min
Le gouvernement passe la seconde. Sous le feu des critiques, l’exécutif a décidé d’accélérer la campagne vaccinale contre la Covid-19, jugée trop lente. Si au cours de la première phase, la stratégie établie par le gouvernement prévoyait de vacciner en priorité les résidents d’Ehpad et leurs soignants, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a fait marche arrière et annoncé l’élargissement à tous les soignants – hospitaliers et de ville, pompiers et aides à domicile de plus de 50 ans. Ainsi qu’à l’ensemble des plus de 75 ans ne résidant pas en Ehpad dès ce lundi 18 janvier.
A partir de ce 14 janvier, les personnes éligibles qui souhaitent se faire vacciner, vont donc devoir prendre rendez-vous. Elles pourront le faire en appelant un numéro national, qui n'a pas encore été communiqué, en appelant directement le centre vaccinal local ou en réservant un créneau via Internet sur le site sante.fr et les trois plateformes de prise de rendez-vous médical en ligne - Doctolib, Maiia et Keldoc - sélectionnées par l'État.
L’inscription réalisée, la personne pourra se rendre dans le centre de vaccination choisi. Sur place, elle devra remplir un questionnaire visant à vérifier que la vaccination peut se dérouler dans de bonnes conditions. Il sera également possible de voir un médecin. Une fois la première dose de vaccin injectée, elle devra ensuite attendre "entre trois et six semaines" pour recevoir la seconde a expliqué Olivier Véran. Le ministre de la Santé souhaite parvenir à un "rythme de croisière avec plusieurs dizaines de milliers de personnes vaccinées par jour, et un million de personnes vaccinées d'ici la fin du mois de janvier". Pour y parvenir, le gouvernement promet l’ouverture des centres de vaccination dans tous les départements de France. Il table sur 600 à 700 structures opérationnelles d’ici fin janvier, soit une multiplication par six ou sept de leur nombre en quelques jours. Mais "le nombre de vaccinés dépend de la capacité des laboratoires à produire et fournir les pays qui ont commandé des doses" a complété le ministre.
Alors y aura-t-il des vaccins pour tout le monde ? Le gouvernement en a-t-il commandé assez ? Les contrats avec les laboratoires sont conclus par l’Union européenne. La répartition des doses précommandées se fera au prorata des populations des États membres. La France devrait ainsi recevoir 15 % d’un total de 2 milliards de doses déjà réservées à ce jour par l’UE. Après le feu vert vendredi de la Haute autorité de Santé concernant le vaccin de Moderna, 50 000 doses ont été livrées dans l'Hexagone ce lundi. Et d’ici fin janvier, la France aura reçu 1,4 million de doses du vaccin Pfizer/BioNTech. Mais en élargissant la vaccination aux pompiers, aides à domiciles et personnels de santé de plus de 50 ans et/ou considérés à risque, en plus des résidents des Ehpad, le nombre de vaccinations à réaliser d'ici fin janvier est de deux millions. En rajoutant tous les plus de 75 ans à partir du lundi 18 janvier, le nombre pourrait grimper à 7 millions. D’autre part, l’immunologiste Alain Fischer a indiqué ce matin sur France Inter vouloir "étendre la vaccination pour les personnes âgées de 65 à 74 ans le plus vite possible", soit 15 millions de personnes supplémentaires.
Alors comment accélérer la vaccination sans provoquer une pénurie de vaccins ? Quels sont les nouveaux "ajustements" envisagés par le "Monsieur vaccins" du gouvernement ? Qui élabore et met en œuvre la stratégie vaccinale du gouvernement ? L’exécutif a-t-il fait appel à plusieurs cabinets de conseil ? Enfin, au fil des mois, la course aux vaccins est devenue un enjeu géopolitique. Entre recherche, production et distribution, plusieurs pays, en particulier la Chine, les États-Unis et la Russie, sont engagés dans une course sanitaire mais aussi géopolitique. Dominer le monde de demain passera-t-il par la détention d’un vaccin contre la Covid-19 ?
Invités :
- Dominique Seux, directeur délégué de la rédaction Les Echos
- Caroline Tourbe, journaliste sciences et médecine Le Point
- Brigitte Autran, immunologue à la Pitié-Salpêtrière, membre du comité scientifique sur les vaccins Covid-19
-Philippe Amouyel, épidémiologiste et professeur de santé publique à l’Université de Lille
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé