Brexit : qui a gagné ?
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Enfin ! Les Britanniques et les Européens voient le bout du chemin sur la question du Brexit. Après quatre années d’intenses négociations, de coups de mentons et de rodomontades, un accord a été trouvé la semaine dernière sur les termes du divorce, écartant l’hypothèse d’une rupture chaotique crainte par les entreprises.
C’est désormais aux députés britanniques de débattre du texte, long de 1 250 pages. Un vote est attendu en début d'après-midi.
Dans la matinée, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président du Conseil européen, Charles Michel, ont formellement signé l'accord conclu entre Bruxelles et Londres, avant que celui-ci soit paraphé par le Premier ministre britannique Boris Johnson.
"Nous allons devenir un voisin amical, le meilleur ami et allié" de l'Union européenne, a assuré le Premier ministre britannique, Boris Johnson, ce mercredi, à la veille de la fin de la période de transition, prévue dans le cadre du Brexit. Le Royaume-Uni travaillera "main dans la main" avec l'UE, s'est-il félicité devant le Parlement britannique, souhaitant convaincre qu’il a obtenu une victoire dans cette partie.
Mais est-ce vraiment le cas ? La pêche était le point le plus épineux de l’accord commercial post-Brexit trouvé avec l’Union européenne. Et les concessions faites par Boris Johnson laissent aux pêcheurs anglais un goût amer.
Ce qu’ils voulaient, c’était moins de pêcheurs européens dans leurs eaux tout en continuant les échanges lucratifs avec le continent. C’est ce qui leur avait d’ailleurs été promis. Ce qu’ils auront, ce sont les mêmes chalutiers français, belges ou espagnols à côté d’eux au 1er janvier, certes avec des quotas de pêche qui vont baisser de 25% dans les cinq années à venir. Ces pêcheurs, qui avaient voté pour le Brexit, ont aujourd’hui le sentiment d’avoir été bernés. Leur représentant se dit "en colère, déçu et trahi".
Entre la pandémie de Covid-19 et le Brexit tout proche, le marché de l'emploi est sinistré outre-Manche. Le taux de chômage a continué à grimper sur les trois mois achevés fin octobre, à 4,9%, et les licenciements ont atteint un record sur la période, d'après l'Office national des statistiques.
Les dépôts de bilan se multiplient et de nombreux analystes alertent sur le fait que beaucoup d'entreprises vont encore s'effondrer. Très touché, le secteur du transport aérien vacille et de nombreux employés, comme les pilotes de ligne, se retrouvent au chômage.
Boris Johnson revendique une victoire politique, mais qu’en est-il vraiment ? Les pêcheurs britanniques sont-ils les grands perdant de l’accord avec l’UE ? Comment le Royaume-Uni peut-il faire face au mur du chômage et des faillites, à l’orée du Brexit, et dans le contexte de la pandémie de Covid-19 ?
Invités :
- Philippe Dessertine, directeur de l’Institut de Haute Finance
- Anne-Elisabeth Moutet, journaliste pour The Daily Telegraph
- Éric Albert (en duplex à Londres), correspondant à Londres pour Le Monde
- Isabelle Ory (en duplex à Bruxelles), correspondante à Bruxelles pour Europe 1
Présenté par : Caroline Roux