Vaccination : "dans les tout prochains jours"
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Un vaccin contre le Covid-19 en Europe avant Noël ? L'Agence européenne des médicaments (EMA) a décidé d’accélérer la cadence et devrait se prononcer sur le vaccin Pfizer-BioNTech la semaine prochaine. Dès le feu vert donné par le régulateur européen, "les vaccinations pourront commencer immédiatement" et "le même jour" dans tous les pays européens a expliqué la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, devant le Parlement européen.
Les premières vaccinations pourraient donc intervenir avant la fin de l’année en France et selon la stratégie vaccinale du gouvernement examinée cet après-midi à l’Assemblée nationale, les premiers vaccinés seront les résidents d'Ehpad ainsi que le personnel de ces établissements. Viendront ensuite "entre février et mars" les personnes présentant des facteurs de risques, puis la campagne "grand public" à partir du printemps. L’exécutif espère ainsi vacciner 15 millions de Français d'ici l'été, 1 million d'ici janvier...
Mais seront-ils partants ? "Optimiste", Alain Fischer, chargé de conseiller le gouvernement sur la campagne de vaccination contre le Covid-19 en France, a affirmé ce mercredi sur France Inter qu’il serait "irresponsable" de trop "attendre" pour commencer les vaccinations. Jugeant également "absolument légitime" qu'une partie de la population se pose des questions sur les différents sérums qui commencent à être administrés à travers la planète, il a mis en avant l’importance "d'informer de façon transparente et complète" afin "d’obtenir au mieux l'adhésion de la population, et d'abord des professionnels de santé eux-mêmes". Mais selon un sondage interne réalisé par la Fédération des établissements hospitaliers et d'aide à la personne solidaires (Fehap), seuls 19 % des soignants en Ehpad seraient aujourd’hui prêts à se faire vacciner. Les pensionnaires et leurs représentants accepteraient, eux, à une courte majorité d'être vaccinés, avec 53 % de "oui" et 38 % de "non". Plus largement, d’après d’autres enquêtes, une majorité des Français, près de 60 %, n’auraient pour l’instant pas l’intention de se faire vacciner contre le Covid-19 lorsqu’un vaccin sera disponible.
En Allemagne où des signaux d'impatience avaient été envoyés ces derniers jours par les autorités à l’EMA, c’est le risque de pénurie de vaccins qui suscite des interrogations. Alors que le pays est confronté à une forte seconde vague, avec 952 morts au cours des dernières 24 heures, le ministre de la Santé Jens Spahn a calculé que, pour stopper la pandémie, 55 à 65 % des Allemands devraient être vaccinés, soit 46 à 54 millions de personnes. L'Allemagne aura besoin pour cela d'une centaine de millions de doses de vaccin anti-Covid-19. Or, au premier trimestre 2021, l'Allemagne ne recevra que 7 millions de doses. C'est le contingent que lui a attribué l'Union européenne, responsable des achats pour l'ensemble des 27. Les États-Unis qui débutent la plus grande campagne de vaccination américaine jamais connue, recevront eux 20 millions de doses au mois de décembre. Le déploiement du vaccin, d’abord pour les personnels soignants et dès la semaine prochaine pour les résidents des maisons de retraite, doit permettre au pays, qui fait face à une explosion des cas de coronavirus depuis un mois et demi, de vaincre l’épidémie qui a provoqué la mort de près de 300 000 personnes.
Au Royaume-Uni, où près de 140 000 personnes ont été vaccinées contre le Covid-19 en une semaine, la campagne se poursuit et l’organisation se met en place doucement. Car au-delà des difficultés de stockage du vaccin, sur les 40 millions commandées, moins d'un million de doses auraient été effectivement livrées à ce jour dans le pays. Par ailleurs, suite aux réactions allergiques observées chez deux soignants très allergiques qui sont "désormais guéris", le protocole a été modifié : les personnes doivent rester 15 minutes en observation après chaque injection. Il est par ailleurs recommandé de ne pas vacciner "toute personne ayant un historique de réaction allergique importante à des vaccins, des médicaments ou de la nourriture (comme des réactions anaphylactiques ou ceux à qui il a été conseillé de porter un injecteur d'adrénaline)".
De son côté, la Chine - qui a décidé depuis plusieurs mois de commencer à injecter des vaccins toujours en phase d’essai - revendique déjà plus d'un million de personnes vaccinées dans le pays. Parmi elles figurent des diplomates, des gens qui voyagent pour leur travail, des directeurs d'école ainsi que des employés qui travaillent dans des zones à risque comme les aéroports, les ports, les douanes. Des étudiants se font aussi vacciner pour partir dans les universités en Europe ou aux États-Unis. Eux sont volontaires et doivent payer 50 euros pour les deux injections.
Invités :
- Dr Jean-Paul Hamon, président de la Fédération des Médecins de France et auteur de "Qui veut la peau de nos généralistes ?"
- Pr. Hervé Chneiweiss, neurologue, directeur de recherche au CNRS, président du comité d'éthique de l'Inserm
- Pr. Christine Rouzioux, professeure émérite en virologie à l’hôpital Necker, membre de l’Académie de médecine
- Pr. Antoine Flahault, épidémiologiste et directeur de l'Institut de santé globale de l'Université de Genève
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé