Dette Covid : on efface tout ?
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Ce lundi 14 décembre, restaurateurs, hôteliers et gérants de discothèques manifestent à Paris pour réclamer la réouverture « le plus rapidement possible » de leurs établissements. Ces derniers, qui doivent rester fermés au moins jusqu’au 20 janvier prochain, subissent la crise économique de plein fouet. Arrêtés depuis le 30 octobre, et après plusieurs mois de fermeture au printemps dernier, ils craignent de ne pas pouvoir rouvrir comme attendu, à l’image des lieux culturels qui devaient reprendre du service le 15 décembre et qui devront finalement patienter jusqu’au 7 janvier. Invité ce matin sur Franceinfo, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire s‘est voulu prudent et a conditionné la réouverture de ces lieux à l’évolution de la situation épidémique. « Je ne peux pas vous dire avec certitude que nous rouvrirons les bars et les restaurants le 20 janvier », a-t-il déclaré. En attendant, il a fait savoir qu'il mobiliserait 20 milliards d'euros supplémentaires dans le projet de budget pour 2021, en discussion ce lundi à l'Assemblée nationale, pour maintenir plus longtemps que prévu les aides d'urgences aux entreprises. Mais est-ce vraiment suffisant ?
De son côté, l’Allemagne a décidé de durcir drastiquement les restrictions et a annoncé un « reconfinement » dès ce mercredi. Les commerces dits « non-essentiels » seront à nouveau fermés ainsi que les écoles, au moins jusqu’au 10 janvier. Ces nouvelles mesures ont été décidées après une flambée du nombre de contaminations dans le pays. Dans le même temps, l’Union européenne a enfin validé, jeudi 10 décembre, son plan de relance post-Covid grâce à la levée du veto de la Pologne et de la Hongrie. Ce sont près de 750 milliards d’euros qui vont enfin être répartis entre les pays européens avec notamment 65 milliards d'euros pour l'Italie, 59 milliards d'euros pour l'Espagne et 40 milliards d'euros pour la France. Un plan de relance historique qui devrait permettre aux États de relancer leurs économies durement affectées par la crise sanitaire, quitte à générer une énorme dette pour les générations futures.
Justement, comment rembourser cette dette ? La dette française - générée par la crise de 2020 - a atteint 186 milliards d’euros et pourrait représenter plus de 120% de notre PIB à la fin de l’année. Certains hommes politiques comme Arnaud Montebourg ou Jean-Luc Mélenchon demandent à ce qu’elle soit partiellement ou totalement annulée. D’autres, comme l’économiste Thomas Piketty, estiment qu’il faudra taxer les plus riches. Selon lui, ces derniers devront nécessairement être mis à contribution, « tôt ou tard ». Un constat partagé par la prix Nobel d’économie Esther Duflo qui milite pour le rétablissement de l’ISF. Taxer les plus riches et redistribuer aux plus pauvres ? Étudiants, intérimaires, chômeurs, artisans… La crise sanitaire a fait basculer un million de Françaises et Français dans la précarité depuis le début de la pandémie. Ils s’ajoutent désormais aux 9,3 millions de personnes vivant déjà au-dessous du seuil de pauvreté.
Concrètement, comment va se traduire le plan de relance européen ? La France pourra-t-elle vraiment rembourser sa dette liée au Covid ? Qui sont ces Français qui ont basculé dans la pauvreté ?
Invités :
- Philippe Dessertine, directeur de l’Institut de Haute Finance
- Fanny Guinochet, journaliste spécialiste des questions économiques et sociales, chroniqueuse à Franceinfo
- Bruno Jeudy, rédacteur en chef du service politique de Paris Match
- Mathieu Plane, économiste à l'OFCE, directeur adjoint du Département analyse et prévision