Erdogan/Macron : l'escalade et les sanctions
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Basilique Sainte-Sophie transformée en mosquée, interventions en Syrie et en Libye, manœuvres dans la zone maritime de la Grèce, envoie des miliciens syriens pour épauler l’Azerbaïdjan, achat d'armes russes … Le président turc Recep Tayyip Erdogan multiplie depuis 2016 coups d’éclat et actes expansionnistes, galvanisé par ses ambitions nationalistes sur fond de nostalgie de la grandeur ottomane et encouragé par la mollesse des réactions de l’Occident. Mais le vent serait-il en train de tourner ?
Devant l’accumulation des provocations, Washington a dénoncé le 2 décembre dernier les "manquements" de la Turquie aux règles de l’Alliance Atlantique et "la politique du fait accompli" menée par Ankara dans plusieurs crises régionales. Lâchée par les États-Unis, la Turquie est également devenue un dossier majeur pour les 27 qui se retrouvent ces jeudi 9 et vendredi 10 décembre à Bruxelles pour un nouveau sommet européen au programme copieux. Car si les dirigeants européens avaient exigé de la Turquie, le 1er octobre dernier, qu’elle cesse ses différentes actions provocatrices ou belliqueuses déjà condamnées par le passé, force est de constater que les tensions ne sont pas, du tout, retombées en Méditerranée ou entre Paris et Ankara.
Ainsi les événements du Parc des Princes de mardi soir ont été une nouvelle fois le prétexte d’une tribune politique de Recep Tayyip Erdogan, toujours très offensif quand il s’agit de la France devenue selon lui "un lieu où se concentre la parole raciste". Avant cela, le président turc avait appelé à boycotter les produits français, accusant Emmanuel Macron d’"islamophobie" pour avoir défendu le droit de caricaturer le prophète Mahomet. Il l’avait également accusé de mener une "campagne de haine" contre l’islam. Et après avoir mis en cause, fin octobre, son "état de santé mentale", il a émis la semaine dernière l’espoir de voir la France "se débarrasser le plus tôt possible" de lui, estimant qu’il était un "problème" pour le pays.
Personnellement visé par le président turc, Emmanuel Macron entend pousser pour l’adoption de sanctions. Mais il va devoir convaincre ses partenaires et en premier lieu l’Allemagne. Le pays d’Angela Merkel, qui compte une importante communauté turque, a jusqu’à présent bloqué leur adoption dans l’espoir de trouver un accord pour "développer une relation réellement constructive avec la Turquie".
Alors jusqu'où ira le bras de fer entre Macron et Erdogan ? Le temps des sanctions européennes est-il venu ? Pourquoi l’Allemagne semble en retrait sur ce dossier ? Quel poids représente la Turquie en Allemagne ? Et quelle est la stratégie turque vers l’Afrique ?
Invités :
- François Clémenceau, rédacteur en chef international au Journal du Dimanche
- Agnès Levallois, maître de recherches à la Fondation de la Recherche Stratégique (FRS)
- Delphine Minoui, journaliste, correspondante à Istanbul pour Le Figaro
- Armelle Charrier, éditorialiste en politique internationale à France 24