Noël : la menace d'une troisième vague ?
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Une histoire sans fin. Alors que le pic de la deuxième vague est passé et que le vaccin contre la Covid-19 arrive bientôt en France, le milieu médical et scientifique s’inquiètent de l’approche d’une troisième vague pour début 2021. À quelques jours du déconfinement et des fêtes de fin d’année, la crainte d’un regain de l’épidémie se fait sentir au vu de chiffres qui stagnent. En effet, la courbe des nouveaux cas quotidiens semble avoir atteint un plateau autour des 10 000, chiffre encore loin du seuil de 5000 cas présenté par Emmanuel Macron comme l’objectif pour le déconfinement. À moins de trois semaines de Noël, le spectre d’une recrudescence de l’épidémie aggravée par les réunions familiales apparaît alors inévitable.
Le constat est similaire dans de nombreux pays, et les solutions apportées parfois plus dures que chez nous. Au Québec, la virulence de l’épidémie a forcé le premier ministre François Legault à interdire dans la majeure partie du territoire les rassemblements familiaux pour Noël. En Italie, qui figure parmi les pays européens les plus gravement touchés par l’épidémie (on dénombre toujours 700 morts par jour en moyenne), des mesures drastiques ont été annoncées pour ne pas baisser la garde. Nos voisins transalpins auront l’interdiction de se déplacer entre régions à partir du 21 décembre et devront supporter un couvre-feu en vigueur pendant toute la période des fêtes, y compris les soirs de réveillon.
Aux États-Unis, qui comptent près de 280 000 morts dus au coronavirus, la troisième vague de l’épidémie est déjà là depuis quelques semaines, et la flambée de cas affole aujourd’hui tous les compteurs, alors que les fêtes de Thanksgiving ont vu des millions d’Américains se déplacer à travers le pays. À Las Vegas, les touristes reviennent petit à petit. Économiquement dévastée, Las Vegas voit ses inégalités s’accentuer, son chômage monter autour des 15 % et ses violences s’amplifier. Des symptômes d’une ville malade, qui symbolisent la crise dans le pays tout entier.
Malgré des prévisions pourtant catastrophiques, un continent semble cependant s’en tirer : l’Afrique. Peu de malades ont développé des formes graves du Covid-19, et les soupçons de sous-estimation des chiffres se sont tus face à l’absence de surmortalité inexpliquée. Alors que l’Afrique représente 17 % de la population mondiale, elle ne recense donc bien que 4% des cas de contaminations. Au Sénégal, le virus a même quasiment disparu et ce pays qui dénombre pourtant 16 millions d’habitants n’a enregistré « que » 331 morts depuis le début de l’épidémie. La jeunesse de sa population, l’expérience face aux précédentes épidémies ou la température pourraient être des explications.
Alors, y a-t-il un risque de durcissement des mesures sanitaires en France avant Noël ? Comment le gouvernement peut-il encore éviter une troisième vague ? Faut-il tirer leçon de la situation américaine d’après Thanksgiving ? Que nous enseigne l’exemple africain ?
Invités :
- Éric Caumes, chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris
- Ève Roger, cheffe du service Société à Europe 1
- Christine Rouzioux (en duplex), professeure émérite en virologie à l’hôpital Necker – Membre de l’Académie de médecine
- Antoine Flahault (en duplex de Genève), épidémiologiste - Directeur de l'Institut de santé globale de l'Université de Genève