Europe : du rêve de VGE... au Brexit
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Toute sa vie durant, l'ancien président de la République Valéry Giscard d'Estaing, décédé ce mercredi 2 décembre 2020, a été un infatigable défenseur de la construction européenne. A l’Élysée, il a en partie façonné l'Europe telle qu'on la connaît aujourd'hui. Dès les premiers mois de son septennat en juillet 1974, il donne le ton : "La politique européenne ne fait plus partie de notre politique étrangère. Elle est autre chose et ne se sépare plus du projet fondamental que nous formons pour nous-mêmes".
Partisan d’un approfondissement de l'intégration européenne, Valéry Giscard d'Estaing va alors avoir la chance d’être au pouvoir en même temps que son homologue allemand Helmut Schmidt avec qui il va travailler de concert. Leur entente est telle que c'est à cette époque qu'est créée l'expression "couple franco-allemand". Ensemble, ils vont mener trois réformes européennes majeures, qui ont à jamais marqué la construction européenne. Ainsi en décembre 1974, VGE participe à la création du Conseil européen, réunion régulière des chefs d’Etat ou de gouvernements européens. En 1978, c'est lui, avec Helmut Schmidt, qui propose la création du Système monétaire européen (SME), préfiguration de l'Union monétaire et de l'euro. Le dispositif voit le jour l’année d’après.
Enfin, c'est sous son mandat qu'est décidée l'élection au suffrage universel direct du Parlement européen. Une disposition que ses deux prédécesseurs à l'Elysée avaient toujours refusée et qui aboutit en 1979 aux premières élections européennes. Remporté par l'UDF (le parti du président), ce scrutin porte Simone Veil à la présidence de la première Assemblée européenne.
Après sa défaite à la présidentielle de 1981 contre François Mitterrand, l’ancien chef de l’Etat poursuit son engagement en faveur de l'Europe, notamment au Parlement européen, où il siège de 1989 à 1993. Ce natif de Coblence, en Allemagne, qui ambitionne de diriger l’Europe prend ensuite la tête de la convention chargée de rédiger une Constitution à l’échelle du continent qui sera finalement rejetée en 2005.
Enfin, à la veille du référendum sur le Brexit en 2016, l’ancien chef d’Etat qui, dans un entretien accordé en Atlantico disait penser que le Royaume-Uni allait quitter l’Europe, estimait nécessaire que celle-ci se réforme en profondeur, "renégocie les traités qui organisent la gouvernance", si elle veut survivre. "L’Europe à 28 n’est pas gouvernable. Donc l’Europe ne peut pas continuer à fonctionner comme elle fonctionne actuellement. Cette Europe à 28 est incapable d’affronter les problèmes qui se posent aujourd’hui, la crise économique, la mondialisation", disait-il.
Quatre ans après le référendum, les points de blocage restent nombreux entre Londres et Bruxelles malgré l'approche de la fin de la période de transition post-Brexit, le 31 décembre à minuit, moment qui marquera le départ du Royaume-Uni du marché unique. Des blocages que l’on retrouve également sur la question du budget et du plan de relance européen. La Pologne et la Hongrie s’opposent toujours à un mécanisme permettant de les priver de fonds en cas de violations de l’Etat de droit.
Alors quel est l’héritage européen de Valéry Giscard d'Estaing ? Quel avenir pour l’Europe ?
Invités :
- Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro
- Romain Gubert, journaliste Le Point
- Patrick Martin-Genier, enseignant en droit public, spécialiste des Affaires européennes
- Béatrice Gurey, grand reporter Le monde
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé