L'État de crise permanent
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Macron face à la colère des Français. Ce samedi, des manifestations contre la loi “sécurité globale” étaient organisées un peu partout dans le pays.
À Rennes, Lyon, Paris ou encore Strasbourg, ils étaient 133 000 manifestants à battre le pavé selon l’Intérieur, 500 000 selon les organisateurs.
En cause, la loi “sécurité globale”, et plus particulièrement l’article 24, déjà adopté en première lecture par l’Assemblée nationale, qui vise à pénaliser la diffusion malveillante d'images de forces de l'ordre. En fin de journée, des heurts ont éclaté dans la capitale avec près de 50 interpellations et une centaine de policiers et gendarmes ont été blessés, a indiqué le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.
Ce texte de loi, qui créé la controverse au sein même de la majorité, intervient dans un contexte tendu marqué par une semaine de violences policières : lundi, des migrants installés place de la République ont été violemment évacués par les forces de l’ordre tandis qu’un producteur de musique a été lourdement passé à tabac par des policiers, dans le 17e arrondissement de Paris, le 21 novembre dernier. Les images, qui ont circulé massivement sur les réseaux sociaux, ont fortement choqué l’opinion publique. Le ministre de l’Intérieur doit être auditionné en fin de journée par la Commission des lois de l’Assemblée nationale pour apporter des précisions sur ces différents événements.
La colère aussi dans les stations de ski. Lors de sa conférence de presse, jeudi 26 novembre, le Premier ministre Jean Castex a annoncé que les stations de montagne seraient ouvertes mais pas les remontées mécaniques. Une annonce qui n’a pas tardé à faire réagir : des élus, députés, présidents de région et une quinzaine d'organismes et entreprises demandent à Emmanuel Macron la réouverture en décembre des remontées mécaniques. “Monsieur le président de la République, ne tuez pas la montagne française !”, ont-ils écrit dans une tribune, réclamant “un calendrier précis” et “en urgence un sommet de la montagne” autour de Jean Castex afin d’obtenir “un vrai plan de compensation à la hauteur du choc” économique.
En France, les restaurateurs sont contraints de rester fermer au moins jusqu’au 20 janvier. Pour compenser les pertes, l’exécutif a déjà annoncé une indemnisation à hauteur de 20% de leur chiffre d’affaires. En visite à Reims, ce week-end, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a indiqué que le plafond d’indemnisation pour les entreprises - qui restent fermées à cause du coronavirus - va doubler, et atteindre les 200 000 euros par mois. Des aides pourtant jugées insuffisantes par la profession. En Allemagne, par exemple, les entreprises se verront verser jusqu’à 75% de leur chiffre d’affaires du mois de novembre 2019.
Comment l’exécutif va-t-il réagir face à la forte mobilisation du week-end et après une semaine marquée par des violences policières ? Va-t-il devoir revoir sa copie concernant l’article 24 du texte de loi “sécurité globale” ? Les professionnels des sports d'hiver vont-ils obtenir gain de cause pour les fêtes de fin d’année ? Quid des restaurateurs ?
Invités :
- Roland Cayrol, politologue - CETAN
- Nathalie Saint-Cricq, éditorialiste politique à France Télévisions
- Brice Teinturier, directeur Délégué de l’institut de sondages IPSOS
- Soazig Quéméner, rédactrice en chef du service politique de Marianne