Virus : l'Allemagne s'inquiète, Merkel veille
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Si la France fait le choix d’un assouplissement, de l’autre côté du Rhin c’est un tour de vis supplémentaire qui est décidé. Mercredi, au lendemain de l'allocution d'Emmanuel Macron dévoilant le calendrier du déconfinement progressif, Angela Merkel a annoncé que les mesures entrées en vigueur le 2 novembre dernier en Allemagne le resteront jusqu'en janvier. Des restrictions plus sévères vont également être prises pour faire face à la seconde vague de l’épidémie qui frappe le pays.
Car alors que la courbe des contaminations baisse en France, l’Allemagne vient de franchir la barre du million de personnes testées positives à la Covid-19, avec 22 268 nouveaux cas enregistrés en vingt-quatre heures, soit à peu près autant que dix jours plus tôt. Ce nombre "se situe encore à un niveau beaucoup trop élevé (…) Nous devons faire encore un effort", a estimé Angela Merkel avant de détailler à ses concitoyens les nouvelles règles en vigueur pour ces prochaines semaines. Ainsi dans le pays, les rassemblements privés devront dorénavant se limiter à cinq personnes appartenant à deux foyers différents. Jusque-là, le seuil était fixé à dix personnes. Autre nouvelle règle : dans les magasins de plus de 800 m2, l’accès sera limité à un client pour 20 m2 de surface commerciale, et non plus pour 10 m2, comme c’était le cas. Pour les fêtes de fin d’année, l’étau sera quelque peu desserré : du 23 décembre au 1er janvier, dix personnes – sans compter les enfants de moins de 14 ans – seront autorisées à se rassembler en privé. En revanche, les restaurants continueront de rester fermés, tout comme les cinémas, les théâtres, les musées et les salles de concert. La chancelière allemande qui souhaite que l’Union européenne interdise les séjours de ski d’ici au 10 janvier, a également invité les Allemands à ne pas partir à l'étranger durant les vacances de Noël, en particulier au ski.
Après avoir plutôt bien géré la première vague au printemps dernier, Berlin a donc décidé de durcir en cette fin d’année son arsenal pour freiner la propagation de l’épidémie mais aussi d’accélérer la mise en œuvre de son plan de vaccination contre la Covid-19. Les autorités, qui souhaitent cibler dans un premier temps "ceux qui ont le plus haut niveau de risque", veulent que tout soit prêt pour le 15 décembre. Et pour y parvenir, tout repose sur l’anticipation, depuis des mois. Rien que dans la capitale allemande, six lieux stratégiques ont été choisis pour les futures vaccinations. Parmi eux, un immense centre des congrès à l'ouest de la ville, ou encore plus au nord une patinoire qui va être transformée en laboratoire géant. Les seringues et aiguilles ont déjà été commandées, et pour conserver les vaccins, la puissante industrie allemande est déjà mise à contribution : des réfrigérateurs capables de descendre à moins 80 degrés sont sur les lignes de production.
L’objectif étant de parvenir à réaliser, dès le feu vert donné par l'Agence européenne des médicaments (EMA), une campagne de vaccination à grande échelle, avec une injection toutes les deux minutes. Car si en France les sondages indiquent que seule la moitié de la population serait prête à se faire vacciner contre le Covid-19, la proportion monte à 70 % outre-Rhin, où même les plus jeunes s'y montrent largement disposés. Une adhésion que l’on retrouve aussi pour ce plan de vaccination puisque 93 % des Allemands y sont favorables et pour son initiatrice Angela Merkel.
La chancelière qui a fêté, dimanche, le 15e anniversaire de son élection à la tête du gouvernement, jouit en effet de sondages dont rêveraient la plupart de ses homologues. Début novembre, sa cote de popularité atteignait 74 % d’opinions favorables dans le baromètre mensuel ARD-Deutschlandtrend, soit 21 points de plus qu’en mars, au début de l’épidémie de la Covid-19. Jamais elle n’avait atteint un tel taux de satisfaction depuis avril 2015, à la veille de la crise de réfugiés.
Comment expliquer une telle longévité et popularité ? Quelle est actuellement la situation sanitaire en Allemagne ? Enfin quelle est la stratégie vaccinale d'Angela Merkel contre la Covid-19 ?
Si la France fait le choix d’un assouplissement, de l’autre côté du Rhin c’est un tour de vis supplémentaire qui est décidé. Mercredi, au lendemain de l'allocution d'Emmanuel Macron dévoilant le calendrier du déconfinement progressif, Angela Merkel a annoncé que les mesures entrées en vigueur le 2 novembre dernier en Allemagne le resteront jusqu'en janvier. Des restrictions plus sévères vont également être prises pour faire face à la seconde vague de l’épidémie qui frappe le pays.
Car alors que la courbe des contaminations baisse en France, l’Allemagne vient de franchir la barre du million de personnes testées positives à la Covid-19, avec 22 268 nouveaux cas enregistrés en vingt-quatre heures, soit à peu près autant que dix jours plus tôt. Ce nombre "se situe encore à un niveau beaucoup trop élevé (…) Nous devons faire encore un effort", a estimé Angela Merkel avant de détailler à ses concitoyens les nouvelles règles en vigueur pour ces prochaines semaines. Ainsi dans le pays, les rassemblements privés devront dorénavant se limiter à cinq personnes appartenant à deux foyers différents. Jusque-là, le seuil était fixé à dix personnes. Autre nouvelle règle : dans les magasins de plus de 800 m2, l’accès sera limité à un client pour 20 m2 de surface commerciale, et non plus pour 10 m2, comme c’était le cas. Pour les fêtes de fin d’année, l’étau sera quelque peu desserré : du 23 décembre au 1er janvier, dix personnes – sans compter les enfants de moins de 14 ans – seront autorisées à se rassembler en privé. En revanche, les restaurants continueront de rester fermés, tout comme les cinémas, les théâtres, les musées et les salles de concert. La chancelière allemande qui souhaite que l’Union européenne interdise les séjours de ski d’ici au 10 janvier, a également invité les Allemands à ne pas partir à l'étranger durant les vacances de Noël, en particulier au ski.
Après avoir plutôt bien géré la première vague au printemps dernier, Berlin a donc décidé de durcir en cette fin d’année son arsenal pour freiner la propagation de l’épidémie mais aussi d’accélérer la mise en œuvre de son plan de vaccination contre la Covid-19. Les autorités, qui souhaitent cibler dans un premier temps "ceux qui ont le plus haut niveau de risque", veulent que tout soit prêt pour le 15 décembre. Et pour y parvenir, tout repose sur l’anticipation, depuis des mois. Rien que dans la capitale allemande, six lieux stratégiques ont été choisis pour les futures vaccinations. Parmi eux, un immense centre des congrès à l'ouest de la ville, ou encore plus au nord une patinoire qui va être transformée en laboratoire géant. Les seringues et aiguilles ont déjà été commandées, et pour conserver les vaccins, la puissante industrie allemande est déjà mise à contribution : des réfrigérateurs capables de descendre à moins 80 degrés sont sur les lignes de production.
L’objectif étant de parvenir à réaliser, dès le feu vert donné par l'Agence européenne des médicaments (EMA), une campagne de vaccination à grande échelle, avec une injection toutes les deux minutes. Car si en France les sondages indiquent que seule la moitié de la population serait prête à se faire vacciner contre le Covid-19, la proportion monte à 70 % outre-Rhin, où même les plus jeunes s'y montrent largement disposés. Une adhésion que l’on retrouve aussi pour ce plan de vaccination puisque 93 % des Allemands y sont favorables et pour son initiatrice Angela Merkel.
La chancelière qui a fêté, dimanche, le 15e anniversaire de son élection à la tête du gouvernement, jouit en effet de sondages dont rêveraient la plupart de ses homologues. Début novembre, sa cote de popularité atteignait 74 % d’opinions favorables dans le baromètre mensuel ARD-Deutschlandtrend, soit 21 points de plus qu’en mars, au début de l’épidémie de la Covid-19. Jamais elle n’avait atteint un tel taux de satisfaction depuis avril 2015, à la veille de la crise de réfugiés.
Comment expliquer une telle longévité et popularité ? Quelle est actuellement la situation sanitaire en Allemagne ? Enfin quelle est la stratégie vaccinale d'Angela Merkel contre la Covid-19 ?
Invités :
- Sylvie Matelly, économiste et directrice adjointe de l'IRIS (Institut de relations internationales et stratégiques)
- Nicolas Bouzou, économiste et directeur fondateur d’Astèrès (société d’analyse économique et de conseils)
- Hélène Kohl, correspondante Europe 1
- Antoine Flahault, épidémiologiste et directeur de l'Institut de santé globale de l'université de Genève
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé