Déconfiner : mission impossible ?
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Si le nombre de patients hospitalisés en raison du coronavirus est en baisse pour la troisième journée consécutive dans le pays, la mortalité reste élevée (429 décès hier à l’hôpital) tout comme la charge sanitaire. La France est donc encore "loin du déconfinement" a prévenu le gouvernement, qui travaille néanmoins à un "allégement" des mesures de restriction sanitaire. Emmanuel Macron doit prendre la parole la semaine prochaine pour faire un point. Il devrait détailler aux Français la stratégie déployée par l’exécutif après le 1er décembre, date fixée depuis le début pour mettre fin à ce reconfinement décidé pour freiner la progression de l’épidémie.
Et cette fois pas question de reproduire les erreurs du déconfinement trop rapide au printemps dernier. Malgré une légère amélioration sur le front de l’épidémie, l’exécutif entend jouer la prudence et plancherait sur une "adaptation du confinement" qui pourrait concerner en premier lieu les commerces dits "non-essentiels", notamment à l’approche de Noël.
Ces derniers espèrent une réouverture le 28 novembre prochain maintenant qu’Amazon s’est dit prêt à reporter le Black Friday, cette journée de remises prévue le 7 novembre. Elle aura lieu finalement le 4 décembre chez le géant en ligne à condition que les commerces puissent rouvrir entre temps. Cette annonce du géant américain du e-commerce, au centre des débats en cette période de confinement, accusé notamment de plomber l'économie locale, de concurrence déloyale et d’évasion fiscale, était très attendue. Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire qui penche pour l’ouverture des magasins à la fin de la semaine prochaine, avait fait de ce décalage un préalable. Les acteurs du commerce qui sont reçus aujourd’hui à Bercy sont désormais optimistes.
En revanche, pas de perspectives réjouissantes pour les bars, cafés et restaurants. Matignon a confirmé qu’il sera compliqué d’envisager une réouverture avant la fin de l’année, et qu’au-delà, il est impossible de confirmer ou démentir une date. Exit donc les fêtes de Noël et du Nouvel An, mais les restaurants, bistrots, brasseries, bars et cafés vont-ils survivre, malgré les aides financières évoquées par le ministre de l'Economie (chômage partiel, PGE, fond de solidarité, aide au loyer...) ? Quelles sont les pistes du gouvernement pour le déconfinement ? Enfin qui va payer la facture de la crise ?
Pour plusieurs dirigeants ou personnalités de la sphère économique, la crise actuelle devrait justifier un geste de solidarité temporaire de la part des plus riches. A l’image de Louis Gallois, ancien patron de la SNCF et d’EADS, aujourd’hui président du conseil de surveillance du groupe automobile PSA, qui se prononce pour une hausse temporaire "de l’impôt sur la fortune immobilière ou, pour plus de lisibilité et de simplicité, de l’impôt sur le revenu", avec notamment l’instauration, pendant deux ans, d’une tranche supplémentaire ou d’une imposition spéciale au-delà de 100 000 euros de revenus par an.
Invités :
- Nicolas Bouzou, économiste et directeur du cabinet Asterès
- Nathalie Saint-Cricq, éditorialiste politique à France Télévisions
- Pascale Hebel, économiste et directrice du pôle consommation et entreprises au CREDOC
- Fanny Guinochet, journaliste spécialiste des questions économiques et sociales et chroniqueuse à France Info
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé