Biden y croit, Trump dénonce les fraudes
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Un terrible bras de fer débute aux États-Unis. Alors que le scrutin est très serré après une longue nuit d’attente et que le dépouillement se poursuit dans de nombreuses circonscriptions, Donald Trump, dans une courte allocution, a revendiqué la victoire à la présidentielle de mardi. Dénonçant une "fraude" des démocrates sans apporter la moindre preuve, le président sortant a annoncé son intention de saisir la Cour suprême pour faire arrêter le décompte des voix.
C’est, on se souvient, ce qu’avait fait la Cour suprême fédérale en 2000, lorsque la Cour suprême de Floride n’était pas parvenue à départager les deux candidats, George W. Bush et Al Gore, séparés par seulement quelques milliers de voix dans cet État. Mais, à l’époque, la Cour était intervenue au bout d’un mois, tranchant en faveur de George W. Bush, alors que le dépouillement était achevé depuis longtemps sur la totalité du territoire américain et que tous les autres recours avaient été épuisés. Aujourd’hui on voit mal l’instance suprême, même avec une écrasante majorité de juges conservateurs, interrompre un processus électoral en cours sans preuves d’irrégularités apportées par les juridictions inférieures. Ce serait ni plus ni moins, faire fi du suffrage universel.
S’exprimant un peu avant Donald Trump, depuis son fief du Delaware, le candidat démocrate s’est lui dit "confiant" et "optimiste" sur l’issue du scrutin : "Nous sommes en bonne voie pour remporter l’élection. Étant donné le vote par correspondance sans précédent, nous savions que cela prendrait du temps. Il faut attendre que toutes les voix soient décomptées […] Gardez la foi, nous allons gagner. Votre patience est formidable", a-t-il lancé à ses partisans. Anticipant le coup de tonnerre venu de la Maison Blanche, Joe Biden a ensuite ajouté sur Twitter : "Ce n’est pas à moi ou à Donald Trump de déclarer le vainqueur de cette élection, mais aux électeurs".
Alors qui sera le 46ème président des États-Unis ? A ce stade, le suspense est entier. Ni Donald Trump, ni Joe Biden n’obtiennent les 270 grands électeurs nécessaires pour l’emporter, sur les 538 que comptent le pays. Victorieux en Floride, au Texas, et dans la quasi-totalité des États traditionnellement républicains, le président sortant en comptait 213 à 12 heures (heure de Paris). L’ancien vice-président de Barack Obama, qui est parvenu à renverser un État gagné par Trump en 2016, l’Arizona, en comptait lui 235. Mais le décompte des votes se poursuit dans plusieurs États clefs ( Michigan, Pennsylvanie, Géorgie et Wisconsin) et il pourrait prendre encore plusieurs jours.
100 000 électeurs américains ont voté cette année par anticipation. Un record. Ces bulletins ont été envoyés par courrier ou déposés dans des boîtes sécurisées prévues à cet effet. Leur dépouillement est beaucoup plus long que le vote en personne, fait le plus souvent sur des machines. Car il faut les ouvrir, vérifier les signatures, les scanner, les compter… Et dans certains États, dont les swing states de Pennsylvanie et du Michigan, la loi interdit de commencer le décompte de ces bulletins avant le jour de l’élection. Cela va donc prendre du temps. Un temps prévu par la loi puisque légalement les États clés ont deux, trois ou quatre jours pour dépouiller ces bulletins.
Mais en attendant les résultats du scrutin, la tension grandit dans le pays, extrêmement polarisé et divisé après une campagne très violente. Alors quels sont désormais les scénarios possibles ? Quels sont les premiers enseignements de ces élections ? Quand l’Amérique connaîtra-t-elle le nom du locataire de la Maison Blanche pour les quatre années à venir ?
Invités :
- Pierre Le Manh, directeur Général, IPSOS, Amérique du Nord
- Philippe Corbé, correspondant de RTL aux Etats-Unis
- Daniel Cruise, politologue, ancien conseiller à la Maison Blanche
- Sonia Dridi, correspondante à France 24 à Washington et auteure "Joe Biden, le pari de l’Amérique anti-Trump" publié aux édition du Rocher
Présenté par : Caroline Roux