Le vote qui fait trembler l'Amérique
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C’est l’élection que tout le monde regarde. Donald Trump ou Joe Biden ? Des dizaines de millions d'Américains sont appelés, ce mardi 3 novembre, à se rendre aux urnes pour choisir qui du président sortant ou de l'ancien vice-président démocrate passera les quatre prochaines années à la Maison Blanche. Deux lignes et deux styles radicalement opposés s'affrontent lors de cette élection présidentielle hors norme qui devrait marquer durablement le pays. Les premiers bureaux de vote ont ouvert à 6 heures locales sur la côte Est, soit midi en France. C’est donc désormais l’heure du choix pour les Américains, ou plus exactement la fin du choix tant la participation est déjà énorme.
En cette année marquée par la pandémie de Covid-19, presque 100 millions d’Américains ont déjà voté, soit en se déplaçant dans les bureaux de vote déjà ouverts soit par voie postale, ce qui représente environ 40 % du corps électoral. Ce niveau sans précédent de votes anticipés signifie que l’on va sans aucun doute vers une participation record. L'Amérique polarisée, divisée, se mobilise pour cette élection disputée par les deux prétendants jusqu’aux dernières heures d’une campagne sous haute tension.
Car si le président sortant reste à la traîne derrière son rival démocrate dans les sondages au niveau national, la course reste trop serrée dans les Etats “bascule”, les seuls à même de faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre, pour que le scrutin paraisse joué d’avance. Alors dans la dernière ligne droite, Donald Trump a multiplié les meetings pour tenter de décrocher in fine la majorité de 270 grands électeurs au Collège électoral nécessaire pour l’emporter (sur 538 délégués). Lundi, il a enchaîné les meetings en Caroline du Nord, en Pennsylvanie, dans le Wisconsin et le Michigan, quatre États où il s’était imposé contre Hillary Clinton en 2016 mais où son adversaire démocrate a de bonnes chances de l’emporter cette fois, à en croire les enquêtes d’opinion. Interrogé sur des informations de presse selon lesquelles il se déclarerait vainqueur dès le soir du 3 novembre si les résultats sont serrés, le président a nié tout en disant regretter ouvertement que les votes par correspondance dans certains États puissent compter, même s'ils arrivent après le jour de l'élection. "Je pense que c'est terrible quand on ne peut pas connaître les résultats le soir même de l'élection", a-t-il affirmé. Persuadé que ces votes tardifs lui seront défavorables, il entretient depuis des semaines les soupçons de fraude.
De son côté, Joe Biden, lui, s’est concentré sur l’Ohio et la Pennsylvanie d’où il a appelé les électeurs à "reprendre" le contrôle de la démocratie. "Le pouvoir est entre vos mains" a lancé le candidat démocrate lors de son dernier grand meeting à Pittsburgh.
Mais à mesure que l'issue des urnes se rapproche, la nervosité grandit aux États-Unis. Les partisans de Donald Trump semblent enclins à effectuer des démonstrations de force. Certains le font en occupant un pont dans le New Jersey ; d'autres, comme des supporters du président sortant, en encerclant un bus de campagne démocrate au Texas. Signe de l’extrême tension qui règne dans le pays, dans plusieurs grandes villes à l’instar de New York et Washington, des commerçants ont installé des panneaux de protection devant leurs boutiques par crainte de débordements le soir de l'élection. Quand dans d’autres villes comme Philadelphie, le procureur a décidé de mobiliser 90 agents supplémentaires afin de prévenir toute menace ou intimidation contre les électeurs.
Alors que va-t-il se passer ? Quels sont les enjeux de ce scrutin ?
Invités :
- Benjamin Haddad, politologue, directeur Europe du Think Tank Atlantic Council et auteur de "Le Paradis perdu"
- Scott Sayare, journaliste américain, ancien correspondant du New York Times à Paris
- Véronique Le Billon, correspondante aux États-Unis pour Les Échos
- François Clémenceau (en duplex de Washington), rédacteur en chef au Journal du dimanche, en charge de l'actualité internationale
Présenté par : Caroline Roux