Un reconfinement... mais beaucoup d'exceptions !
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C'est une nouvelle page qui s’ouvre en ce qui concerne la crise sanitaire en France : le confinement est entré en vigueur cette nuit pour la seconde fois, et pour au moins un mois. L'objectif : enrayer la propagation de la Covid-19 en limitant le nombre de contaminations et de personnes admises dans les services de réanimation. Et pour cause, "si nous ne donnons pas aujourd'hui, un coup de frein brutal aux contaminations, nos hôpitaux seront très vite saturés sans que nous ayons, cette fois, la possibilité de transférer beaucoup de patients d'une région à une autre parce que le virus est partout" a justifié mercredi soir Emmanuel Macron. La situation est effectivement critique dans les hôpitaux : "Nous savons que quoi que nous fassions, près de 9000 patients seront en réanimation à la mi-novembre" a reconnu le président, soit plus que les 7 000 malades atteints au pic de la première vague épidémique, en avril.
Plus largement, selon les données fournies par Santé publique France, 36 020 personnes sont mortes des suites d'une infection au coronavirus depuis le début de la pandémie dont 250 au cours des dernières 24 heures. 2 607 personnes supplémentaires ont été hospitalisées pour Covid-19 depuis mardi, et 15 786 en sept jours.
Les hôpitaux français accueillent désormais 21 160 personnes infectées par le nouveau coronavirus dont 3 147 personnes en réanimation. Pas moins de 47 637 nouveaux cas positifs ont également été enregistrés depuis mercredi, et le taux de positivité augmente fortement à 19,4 %, contre 18,6 % la veille et seulement 4,5 % début septembre.
Face à la très forte dégradation de tous les indicateurs de l'épidémie, le président de la République a annoncé mercredi soir le retour du confinement sur tout le territoire national au moins jusqu'au 1er décembre, avec toutefois des modalités plus souples qu’au printemps pour certains secteurs. Ainsi pour se déplacer, chacun doit toujours se munir d’une attestation dérogatoire de déplacement où l’on retrouve les mêmes motifs : rendez-vous médical, assistance à un proche, courses "essentielles", promenade "d’une heure maximum" et "dans un rayon d'un kilomètre de son domicile"… Les déplacements d’une région à l'autre sont eux aussi interdits. En revanche, une "tolérance" exceptionnelle s’adressera aux voyageurs pour le week-end de fin des vacances scolaires, afin qu’ils puissent regagner leur domicile. Les réunions privées "en dehors du strict noyau familial" sont interdites, de même que les rassemblements publics. En revanche dans les Ehpad, les visites restent autorisées pendant toute la durée du reconfinement.
Autre changement à l’école : si les cours des établissements supérieurs seront assurés en ligne, les crèches, les écoles primaires, les collèges et les lycées restent ouverts avec des protocoles sanitaires renforcés : masque pour les enfants à partir de 6 ans, arrivées et départs étalés dans le temps, récréations par groupes, maintien d’une distance d’un mètre entre chacun à la cantine et entre les bureaux "quand cela est matériellement possible"… Mais les syndicats déplorent un protocole pour l’heure peu détaillé et s’interrogent sur sa mise en œuvre d’ici lundi.
En ce qui concerne le travail, le Premier ministre a insisté sur le fait que le télétravail devait être la règle pour les entreprises qui le peuvent. Cependant, de nombreux employés ont le droit de se déplacer pour aller travailler s’ils ont rempli une attestation. Contrairement au premier confinement, les guichets des services publics, les usines, les bâtiments et travaux publics sont maintenus en service et les parcs, jardins, forêts ou plages sont cette fois toujours accessibles. Enfin les bars, restaurants et les commerces "non essentiels" comme les magasins de prêt-à-porter, les magasins de jouets, les librairies, les salons de coiffure sont désormais fermés.
Alors dans les dernières heures, nombre de Français se sont organisés. Beaucoup ont décidé hier de se rendre chez le coiffeur, dans les librairies ou encore de prendre la route. Plus de 700 kilomètres de bouchons ont été enregistrés en Ile-de-France à quelques heures du confinement. Néanmoins ce vendredi matin c’était encore l'affluence d’un "jour ordinaire" dans les rues de la capitale a regretté Martin Hirsch sur Twitter. Le directeur général de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP) a appelé à faire "attention" car "beaucoup se joue en ce moment si on veut éviter le débordement".
École, travail, commerces, déplacements… quelles sont les modalités de ce nouveau confinement ? Combien de temps va-t-il durer ? Enfin l’économie française peut-elle résister à ce nouveau coup de frein ?
Invités :
- Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro
- Fanny Guinochet, journaliste spécialiste des questions économiques et sociales et chroniqueuse à France Info
- Soazig Quemener, rédactrice en chef du service politique de Marianne
- Pascal Perrineau, politologue
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé