Trump : à quitte ou double
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C'était la dernière fois qu'ils se faisaient face, avant le scrutin du 3 novembre. Donald Trump et Joe Biden ont livré leur ultime débat présidentiel dans la nuit de jeudi à vendredi à Nashville dans le Tennessee. Mais cette fois ni invectives ni de cacophonie comme lors du premier round, fin septembre, les échanges menés par la journaliste de NBC, Kristen Welker, ont été bien plus audibles. La technique du micro coupé entre les temps de parole de chacun a porté ses fruits. Les citoyens Américains ont pu entendre deux candidats que presque tout oppose exposer leurs idées, leur vision des États-Unis, mais aussi leurs critiques de leur adversaire.
À la traîne dans les sondages, le président américain a ainsi accusé son rival de vouloir "reconfiner" le pays en raison de la Covid-19, au détriment de l’économie. Il faut que "nous apprenions à vivre avec" le coronavirus, a lancé Donald Trump, fataliste. Avec lui, "les gens apprennent surtout à mourir", lui a rétorqué son adversaire démocrate, en prédisant aux Américains “un hiver sombre” pour le pays le plus endeuillé du monde, avec plus de 222 000 décès dus au coronavirus. Les échanges ont ensuite basculé dans des accusations mutuelles de liens inadéquats avec des pays étrangers. Le milliardaire républicain a accusé Joe Biden d’être un "politicien corrompu" et de s’être "enrichi en Ukraine et en Chine" avec son fils. Riposte de Joe Biden : "Je n'ai jamais touché un centime de l'étranger. J’ai publié 22 ans de déclarations d’impôts. Où sont les vôtres ?"
Enfin l’ancien vice-président d’Obama a pris un risque en assurant que s’il était élu il se "détournerai[t] progressivement de l’industrie pétrolière". "C’est une sacrée déclaration", s’est moqué le républicain. "Vous vous souviendrez de ça, le Texas ?, l’Ohio ?, la Pennsylvanie ?", a lancé Donald Trump en direction des électeurs de ces États clés. La Pennsylvanie par exemple est l’État le plus important de ce scrutin et pourrait tout faire basculer dans un sens ou dans l’autre. Et si Donald Trump y compte cinq points de retard, il avait réussi à coiffer Hillary Clinton au poteau il y a quatre ans. Rien n’est donc joué…
Alors à dix jours du vote, chaque camp a sa stratégie pour tenter de mobiliser les électeurs dans cette campagne hors norme. Toujours très populaire parmi les démocrates aux États-Unis, l'ex-président Barack Obama a tenu mercredi un meeting à Philadelphie pour soutenir la candidature de son ancien partenaire à la Maison-Blanche. Il en a profité pour critiquer avec force le bilan de son successeur Donald Trump et a appelé à "voter comme jamais" pour Joe Biden. Dans une vidéo postée hier sur Twitter, il explique comment voter par correspondance, et met l’accent sur l’importance de voter le plus tôt possible. Pour tenter de mobiliser un électorat jeune, l’élue démocrate Alexandria Ocasio-Cortez a, pour sa part, tenu pendant plus de trois heures un live sur Twitch, une plate-forme massivement utilisée pour diffuser des parties de jeux vidéo. Celle qui est surnommée "AOC" a rassemblé jusqu’à 435 000 spectateurs simultanés, un des plus gros scores de l’histoire de la plate-forme.
De son côté, Donald Trump, visiblement inquiet des sondages qui pointent un effritement de sa popularité chez les seniors, a décidé de tenir un meeting ce vendredi à The Villages, la plus grande communauté de retraités des États-Unis. Il a également fait savoir qu’il allait voter de façon anticipée samedi en Floride où les deux candidats sont désormais au coude-à-coude dans les sondages. Une manière pour lui d'encourager le camp républicain à se mobiliser sans attendre.
Plus de 44 millions d'électeurs américains ont déjà voté à l'élection du 3 novembre prochain, selon l'organisation indépendante US Elections Project de l'Université de Floride. Ces votes anticipés comprennent les électeurs ayant déjà voté par correspondance, ou ceux s'étant déplacés en avance dans leur bureau de vote afin de se prononcer en personne. Un record qui bouscule la campagne.
Alors quel sera l’impact des votes anticipées ? Qui a gagné le dernier débat entre Joe Biden et Donald Trump ? Qui sont les "Proud Boys" ?
Invités :
- Thomas Snegaroff, historien, spécialiste des États-Unis
- Alexandra de Hoop Sheffer, politologue, spécialiste des États-Unis
- Melissa Bell, correspondante à Paris de la télévision américaine CNN International
- Sonia Dridi, correspondante à Washington et auteure de Joe Biden, le pari de l'Amérique anti-Trump