Terrorisme : sommes-nous désarmés ?
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"Les islamistes ne doivent pas pouvoir dormir tranquilles dans notre pays. La peur va changer de camp". Après l’assassinat du professeur Samuel Paty dans les Yvelines vendredi, Emmanuel Macron durcit le ton.
Le chef de l’État a annoncé à l’issue d’un Conseil de défense, dimanche soir, un "plan d’action" dès cette semaine contre "les structures, associations ou personnes proches des milieux radicalisés". Sous pression, le président de la République, en déplacement ce mardi à Bobigny pour y présider une séance de la Cellule de lutte contre l’islamisme et le repli communautaire (CLIR), a promis d’apporter "des réponses concrètes, à court et moyen terme", quinze jours seulement après avoir dévoilé le projet de loi contre les séparatismes, qui sera présenté en Conseil des ministres le 9 décembre prochain. Mais lesquelles ?
Depuis hier des opérations de police sont menées tous azimuts contre des individus et des associations proches de la mouvance islamiste. 51 structures associatives "verront toute la semaine un certain nombre de visites des services de l’État et plusieurs d’entre elles (…) se verront dissoutes en Conseil des ministres", a expliqué Gérald Darmanin, qui a particulièrement ciblé le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) et l’association humanitaire Baraka City.
Le ministre de l’Intérieur a aussi demandé au préfet de Seine-Saint-Denis de fermer la mosquée de Pantin qui avait notamment relayé sur sa page Facebook une vidéo dénonçant le cours du professeur d’histoire et géographie sur la liberté d’expression au cours duquel des dessins et caricatures de Mahomet avaient été montrés.
Le lieu de culte sera fermé à partir de mercredi soir pour une durée de six mois. Par ailleurs, les patrons en France des grands réseaux sociaux, comme Facebook, Twitter, TikTok et Snapchat, ont été convoqués ce matin place Beauvau par la ministre déléguée à la Citoyenneté, Marlène Schiappa, pour tenter de trouver les moyens de mieux contrer le cyber-islamisme.
Place Beauvau, le ministre de l’Intérieur a également demandé l’expulsion de 231 étrangers en situation irrégulière et fichés S pour leur appartenance à l’islam radical. 180 sont actuellement incarcérés, une cinquantaine se trouvent sur le territoire national. Mais l’éloignement d’un étranger qui ne dispose pas de passeport nécessite l’accord du pays de retour à travers la délivrance d’un laissez-passer consulaire. Le retour dans le pays d’origine d’un étranger ne peut donc se faire sans l’accord préalable du pays concerné. Par ailleurs, l’actuelle législation n’autorise pas le renvoi d’un ou plusieurs étrangers vers un pays en guerre (Syrie, par exemple), en vertu des conventions internationales. Cette mesure choc ne peut donc s’appliquer en quelques jours seulement. D’autant qu’une fiche S n’est pas constitutive d’un délit. Encore faut-il prouver la dangerosité présumée de l’individu.
Enfin la formation des imams a longuement été évoquée par Emmanuel Macron lors de son discours sur le séparatisme religieux, le 2 octobre dernier.
Jusqu’à présent, les imams provenaient de pays étrangers, du Maghreb ou de Turquie avant de rejoindre les mosquées françaises à la faveur d’accords entre la France et le pays d’origine de l’imam (Algérie, Maroc notamment). Il est aujourd’hui question de rompre avec cette pratique pour "libérer l’islam de France des influences étrangères", a insisté le président de la République, en mettant fin au système de formation des imams à l’étranger, en promouvant une labellisation de la formation des imams en France et en renforçant le contrôle sur les financements des associations et lieux de culte musulmans.
Alors comment l’exécutif entend-il agir contre l’islamisme radical ? Quelles solutions envisage-t-il ? Que peut faire vraiment l’État ?
Invités :
- Bruno Jeudy, rédacteur en chef du service politique de Paris Match
- Mathieu Delahousse, grand reporter à L’Obsspécialiste des questions de justice, auteur de “La chambre des coupables. La justice face aux djihadistes française”, publié chez Fayard
- Éric Delbecque, spécialiste en sécurité intérieure. Il a été responsable de la sécurité de Charlie Hebdo après l’attentat de 2015.
Son dernier ouvrage s’intitule “Les silencieux. Ne nous trompons pas les salafistes menacent la République”, publié aux éditions Plon
- Raphaëlle Bacqué, grand reporter au Monde, auteure de “La communauté”, coécrit avec Ariane Chemin et édité par Albin Michel.
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé