Covid : le début de la fronde !
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"La situation continue globalement de se dégrader et la circulation du virus atteint dans certains territoires, des niveaux tels que les conséquences sanitaires et en particulier le niveau de tension hospitalière […] exigent que nous prenions des mesures supplémentaires". À l’issue d’un nouveau conseil de Défense, le ministre de la Santé Olivier Véran a présenté hier soir une nouvelle carte de circulation du virus et a annoncé de nouvelles mesures pour ralentir la progression de l’épidémie alors que les hospitalisations sont en nette augmentation en France depuis plusieurs jours.
Ainsi les départements où le virus circule activement sont désormais classés en trois zones : la zone "d'alerte", la zone "d'alerte renforcée" avec huit grandes villes supplémentaires, dont Paris, où les bars fermeront au plus tard à 22 heures à partir de lundi.
Mais les mesures les plus strictes concernent la métropole d'Aix-Marseille et la Guadeloupe, placées pour quinze jours en "alerte maximale" face au Covid-19. Tous les bars et restaurants de ces deux territoires devront en conséquence fermer à partir de ce samedi. Les rassemblements de plus de 10 personnes (parcs, plages) sont désormais interdits et les salles de sports resteront fermées également dans ces zones "écarlates". Ce niveau est le dernier avant l'état d'urgence sanitaire, et un éventuel confinement. D’ailleurs le ministre l’a dit : “si la situation s’aggrave encore, Marseille pourrait basculer en état d’urgence sanitaire et donc être reconfinée”. Pour éviter un tel scénario, Olivier Véran a appelé les Français à limiter toutes les interactions sociales, privées comme publiques, et les entreprises à favoriser le plus largement possible le télétravail.
Mais ces annonces ont fait l’effet d’une bombe en particulier dans la seconde ville de France, déclenchant une colère unanime des élus de tous bords et des professionnels. "Décisions politiques que personne ne peut comprendre", pour la maire EELV de Marseille, Michèle Rubirola ; "véritable catastrophe économique", selon la présidente LR de Métropole Aix-Marseille-Provence, Martine Vassal ; "quasi-reconfinement" et "punition collective", aux yeux du président LR de la région, Renaud Muselier. Ou encore une "violence inacceptable" pour le premier adjoint PS, Benoît Payan qui demande au gouvernement de "revoir sa copie" et met en avant les progrès de ces derniers jours : une légère baisse du taux d’incidence du virus.
"Trois ou quatre jours de stabilisation ne suffisent pas pour considérer qu'on est sur la bonne voie" a expliqué de son côté le ministre de la Santé. Le taux d'incidence reste supérieur à 250 en population générale, et à 180 chez les personnes âgées. Des chiffres qui ont légèrement baissé, on avait atteint près de 300 pour 100 000, mais restent très au-delà du seuil d’alerte souligne Olivier Véran.
La courbe s’est stabilisée mais les infectiologues estiment qu’il faut avoir une baisse sur 10 à 15 jours pour dire qu'on est sur le bon chemin. Car dans les hôpitaux de Marseille le taux d'occupation des réanimations par des patients Covid est désormais de 45 % selon l’AP-HM. Et c’est bien là le problème : il ne faut pas que les patients Covid prennent toute la place au détriment des autres malades.
Dans la capitale où le nombre de patients Covid admis en réanimation est passé de 50 début septembre à 132 mercredi et devrait dépasser 200 à la fin du mois, la direction de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a annoncé ce jeudi être "contrainte d’effectuer de premières déprogrammations" d’opérations chirurgicales "à compter de ce week-end", face à l’afflux de malades du coronavirus dans ses services.
Selon l’Agence Santé publique France, 13 072 nouvelles contaminations ont été confirmées au cours de ces dernières vingt-quatre heures sur l’ensemble du territoire, soit 3 064 de plus que la veille. 4 244 patients ont été hospitalisés au cours des sept derniers jours, parmi eux, 675 ont été admis en réanimation, soit 24 de plus que la veille.
Le taux de positivité des tests est remonté de 6,1 % à 6,2 % et 1 039 foyers d’infections sont en cours d’investigations (+ 70 en vingt-quatre heures). Enfin quarante-trois décès supplémentaires ont été recensés, ce qui porte le bilan à 31 459 morts depuis le début de l’épidémie en France.
Comment ralentir la progression de l’épidémie ?
Pourquoi Marseille a-t-elle été placée en alerte maximale ?
Comment dépister plus massivement et plus rapidement ?
Des chiens renifleurs peuvent-ils détecter la Covid-19 ?
Invités :
- Christine Rouzioux, professeur de virologie-Membre de l’académie de médecine
- Yves Thréard, éditorialiste et Directeur adjoint de la rédaction du Figaro
- Bertrand Guidet, chef du service de médecine intensive et réanimation à l’hôpital Saint-Antoine à Paris
- Sophie Aurenche, journaliste au service Reportages à RTL
- Anne-Claude Cremieux, professeure de maladies infectieuses à l'hôpital Saint-Louis à Paris
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé