Trump / Biden : cette mort qui pourrait tout changer
C dans l'air- 1 h 7 min
- indisponible
- tous publics
Du même programme
- C dans l'air C dans l'air Les Jeux polémiques de Paris 2024 diffusé le 18/05 | 1 h 4 min
- C dans l'air C dans l'air Spécial Iran diffusé le 26/05 | 2 h 17 min
- C dans l'air C dans l'air Edition spéciale Etats-Unis diffusé le 13/10 | 2 h 20 min
- C dans l'air plus que 1j C dans l'air Communes : le retour de la taxe d'habitation ? diffusé le 23/10 | 1 h 5 min
Le sprint final est lancé. À quarante-cinq jours de la présidentielle du 3 novembre aux États-Unis , Donald Trump et Joe Biden se rendent coup pour coup. Dans une campagne qui continue de vivre au rythme de la crise sanitaire et des manifestations contre le racisme et les violences policières, les deux candidats concentrent leurs efforts sur une demi-douzaine de "swing states" où tout devrait se jouer.
Joe Biden, qui conserve 6 points d’avance sur le candidat républicain au niveau national, a enregistré cette semaine une série de bons sondages au Midwest. Mais rien n’est perdu pour Donald Trump, qui refait son retard en Floride et multiplie déplacements et déclarations fracassantes. Le président américain a ainsi promis mercredi un début de distribution au public d’un vaccin à partir d’octobre malgré les avis contraires des experts sanitaires et les attaques de son adversaire démocrate qui le juge "disqualifié" pour gérer la pandémie.
Et l’activisme du locataire de la Maison-Blanche ne se limite pas aux discours. Ces derniers jours Donald Trump a partagé à plusieurs reprises sur son compte twitter des vidéos truquées pour fragiliser Joe Biden. Ainsi à deux reprises dans la semaine, il a partagé sur son compte un montage qui laissait croire que l’ancien vice-président avait fait jouer sur son téléphone le titre de rap "Fuck the police" au cours d’une rencontre en Floride avec la communauté portoricaine alors qu’il s’agissait du succès de 2017 Despacito.
C’est dans ce contexte déjà très tendu que les Américains ont appris la mort de Ruth Bader Ginsburg, doyenne de la Cour suprême américaine, à l’âge de 87 ans, des suites d’un cancer du pancréas. Le décès de cette juge progressiste, championne de la cause des femmes, des minorités ou de l’environnement, laisse vacant un poste doté de grands pouvoirs, ce qui augure d’une intense bataille politique avant l’élection du 3 novembre.
Clé de voûte des institutions américaines en tant que sommet du pouvoir judiciaire, la Cour suprême est amenée à trancher sur des questions essentielles concernant la société, que ce soit la peine de mort, l’avortement, le port d’armes, l’immigration ou les droits civiques. Elle est composée de 9 juges nommés à vie par le président et approuvés par le Sénat, qui représente les États. Depuis son élection en 2016, le président Donald Trump a nommé deux juges très conservateurs. S’il parvenait à nommer un(e) remplaçant(e) d’ici à la fin de son mandat actuel, les conservateurs disposeraient alors d’une majorité de voix, ce qui fait craindre aux démocrates la remise en cause de la législation sur l’avortement ou encore l’assurance santé (Obamacare). À plus court terme, la Cour suprême pourrait être appelée à se prononcer en cas de litige sur le scrutin comme cela avait été le cas en 2000 lors du recomptage des voix en Floride entre le républicain George W. Bush et le démocrate Al Gore. A l’époque la majorité conservatrice avait déclaré le premier vainqueur. Là, sans nouvelle nomination d'ici le 3 novembre, les juges de la Cour suprême seraient au nombre de huit, ce qui pourrait donner lieu à un vote ex æquo.
Invités :
- Corentin Sellin - Historien-spécialiste des Etats-Unis
- Marie-Cécile Naves - Directrice de recherche à l’IRIS-spécialiste des Etats-Unis
- Sylvie Kauffmann - Editorialiste internationale au Monde
- Lauric Henneton - Maître de conférences à l'Université de Versailles Saint-Quentin
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé