La guerre des droites
C dans l'air- 1 h 4 min
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Dans la famille Le Pen l’heure n’est plus aux échanges d’amabilité. Après l'éviction du Rassemblement national de personnalités proches de Marion Maréchal cet été, la nièce en retrait de mandats électifs, et jusque-là discrète, multiplie en cette rentrée les entretiens médiatiques et les critiques contre sa tante. "Le drame du RN, c'est sa difficulté à parler aux orphelins de la droite", a-t-elle lâché dans Le Parisien. "Je déplore le fait que les courants dans le parti ne soient pas représentés, pas sûr que ces signaux soient positifs." La riposte de Marine Le Pen ne s'est pas faite attendre : "Que Marion revienne travailler avec nous. Elle verra le travail que nous avons fait. On accueille tous ceux qui ont envie de travailler", a-t-elle répliqué sur LCI à celle qui a quitté la politique électorale depuis l'échec de la présidentielle en 2017 pour diriger une école qui peine à recruter des élèves.
Cette nouvelle crise familiale cache une divergence de fond entre la tante et la nièce sur la stratégie électorale. La présidente du RN est attachée à un positionnement "social-populiste" qui entend rallier des électeurs à droite et à gauche. L'ancienne élue du Vaucluse critique cette stratégie "ni droite, ni gauche", défend une ligne de droite ultra-traditionnaliste, réactionnaire, teintée de libéralisme économique et prône "l'union des droites". Car pour l’ex-députée, sa tante ne peut "pas gagner seule" la présidentielle. Et si elle assure qu'elle n'a pas "envie du tout" de se lancer dans la course à l'Élysée, elle explique également qu’elle ne "compte pas (se) mettre au service d'un candidat" pour 2022 et juge "impossible de prédire l'affiche du second tour ", alors que Marine Le Pen est donnée au second tour, selon de récents sondages. Un point de vue partagé par le maire de Bézier Robert Ménard qui en juin dernier affirmait déjà que Marine Le Pen n'avait aucune chance de l'emporter face à Emmanuel Macron en cas de duel en 2022. A deux ans de la présidentielle, celle qui a déjà officialisé sa candidature fait face à une fronde orchestrée par sa nièce et le maire de Béziers alors qu’au sein même du RN, le doute s’est installé sur ses chances de succès.
Du côté de LREM, les grandes manœuvres débutent également. Mal en point après sa défaite des municipales, le parti mise sur la construction d’"une maison commune" avec ses partenaires en vue des prochaines échéances électorales. Mais alors que les centristes et les LR s’avèrent de plus en plus nombreux dans l’entourage du chef de l’État, à l’Assemblée et au QG de la rue Saint-Anne, au détriment des marcheurs historiques, certains ne vivent pas bien cette nouvelle donne. Le délégué général du mouvement devrait proposer lundi prochain une nouvelle organisation. La députée de l’Essonne Marie Guévenoux, ancienne juppéiste passée par l’écurie d’Alain Madelin avant de rejoindre le macronisme en 2017, devrait être promue numéro 2 du parti présidentiel.
Une nouvelle organisation qui va être scrutée également par Les Républicains. Sans candidat naturel pour 2022, la formation de droite se concentre en cette rentrée sur le projet et entend intégrer l’écologie dans son logiciel. Ainsi le patron des députés LR Damien Abad vient de lancer une "task force environnement" chargée de plancher sur l'énergie, les mobilités ou encore la fiscalité verte. "La droite doit incarner une écologie positive et du concret, qui préserve le pouvoir d'achat des Français", selon lui. Dans cette optique, LR multiplie les initiatives : "matinées de l'écologie" avec des experts pour sortir LR de sa "zone de confort", consultations du grand public... Dimanche, le numéro 3 Aurélien Pradié lancera à Marseille un "tour de France de l'environnement" pour rencontrer, un an durant, élus, acteurs agricoles et associatifs.
Alors le parti LR est-il en train d’amorcer sa transition écologique ? Se dirige-t-on vers une recomposition du pôle majoritaire ? Enfin que se passe-t-il au Rassemblement national ? Marine Le Pen peut-elle tenir jusqu'en 2022 ?
Invités
Yves Threard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro
Soazig Quéméner, rédactrice en chef du service politique de Marianne
Ivanne Trippenbach, journaliste politique à l’Opinion, chargée des questions régaliennes
Bernard Sananes, président de l’institut de sondage Elabe
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé