Covid : la France change de stratégie
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Pas plus de dix personnes rassemblées dans les parcs, sur les quais ou les plages, plus de soirées dansantes dans les bars, journées du patrimoine ou Foire de Marseille annulées, sorties scolaires suspendues, restriction des visites dans les Ehpad, appels à limiter les rassemblements dans la sphère privée… Les préfets de Gironde et des Bouches-du-Rhône ont annoncé lundi, à deux heures d’intervalles, une série de mesures quasi similaires pour lutter contre la recrudescence de l’épidémie de Covid-19.
Les deux départements, et en particulier Bordeaux et Marseille, avaient été mis en avant vendredi dernier par le Premier ministre dans un discours, au cours duquel il avait sommé les préfets concernés de prendre des mesures locales contraignantes pour faire face à "une évolution préoccupante des contaminations" dans ces territoires.
Au total, la France a enregistré plus de 6.000 nouveaux cas de Covid-19 et 34 personnes sont décédées à l'hôpital en 24 heures, selon les données de Santé publique France. Le nombre de malades entrant en réanimation a encore augmenté, avec 448 nouveaux patients ces sept derniers jours, soit 21 de plus en 24 heures.
Mais c’est à Bordeaux et Marseille où les indicateurs se dégradent de jour en jour que la situation est particulièrement scrutée. Dans la cité phocéenne, le taux d'incidence atteint le record de 312 nouveaux cas pour 100 000 habitants et il flambe à 400 chez les 20-40 ans.
Désormais, plus de 10 % des Marseillais qui se font tester sont positifs (10,6 %). "Et les jeunes ne sont pas les seuls touchés. Ce que nous redoutions s'est produit : des populations plus âgées, plus fragiles sont désormais contaminées" a expliqué le directeur général de l'Agence régionale de santé (ARS).
Résultat : "Depuis dix jours, nous constatons une hausse rapide des hospitalisations et des admissions en réanimation qui nous inquiète énormément", a insisté Philippe De Mester. Les "très fortes tensions sur les réanimations" s'intensifient : "Nous sommes passés à un doublement des entrées tous les 12 jours, à moins de huit jours maintenant, avec un risque rapide de saturation".
Hier, avec 139 patients placés en réanimation en Paca, il ne restait que 64 places disponibles pour les malades Covid. Mais dans les hôpitaux marseillais, la situation est plus difficile encore : 129 lits Covid étaient occupés hier et 29 encore vacants.
En réanimation, 31 lits étaient pris sur 35 par des patients qui ont le même profil que lors de la première vague (essentiellement des personnes âgées de plus de 60 ans ou souffrant de comorbidités ) mais dont la prise en charge a évolué.
Six mois après l'apparition de l'épidémie de coronavirus en France, si le médicament-miracle pour soigner la Covid-19 n’a pas été trouvé, la façon dont on soigne aujourd'hui les malades les plus gravement atteints a évolué : moins d'intubations, utilisation de l'oxygénothérapie et de la cortisone.
Enfin des travaux sont lancés sur l’anakinra, un médicament de la gamme des anti-inflammatoires, essentiellement utilisé en rhumatologie pour soigner certaines maladies comme les polyarthrites rhumatoïdes.
En attendant de connaître les résultats des études menées notamment sur des patients hospitalisés à l'Assistance publique - Hôpitaux de Marseille, médecins et responsables politiques ont appelé les habitants à la responsabilité et au respect des gestes barrières.
Avec les mesures annoncées, le préfet des Bouches-du-Rhône a de son côté assuré avoir voulu "concilier la lutte contre l’épidémie et la reprise de la vie quotidienne". Une prise en compte des demandes répétées des élus locaux et des acteurs de la vie économique départementale, qu’il a consultés tout au long du week-end.
Ainsi l’option d’un reconfinement local est écartée pour le moment alors que dans d’autres pays comme en Israël, c’est une stratégie toute autre qui est adoptée : le Premier ministre israélien vient ainsi d’annoncer qu’il rétablira la semaine prochaine un nouveau confinement dans tout le pays dans l’espoir de juguler une seconde vague de contamination au SARS-CoV-2.
Celui-ci débutera vendredi 18 septembre, veille du Nouvel An juif, pour la fête de Rosh Hashana (Nouvel an juif), se poursuivra pendant Yom Kippour et se terminera au dernier jour de Soukkot, vers le 9 octobre, ont précisé les autorités
Alors les mesures annoncées pour freiner l’épidémie de Covid sont-elles suffisantes ?
Comment sont pris en charge les malades en réanimation ? Qu’est-ce que l’anakinra ?
Invités :
- Bruno Jeudy, rédacteur en chef du service politique de Paris Match
- Anne-Claude Cremieux, professeure de maladies infectieuses à l'hôpital Saint-Louis à Paris, membre de l’Académie de Médecine
- Nathalie Mauret, journaliste politique au bureau parisien du groupe Ebra (Est Bourgogne Rhône Alpes) qui rassemble plusieurs titres de la presse quotidienne régionale
- Alain Fisher, pédiatre immunologiste à l’hôpital Necker enfants malades et professeur honoraire au collège de France
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé