Covid, Brexit : les provocations de Boris
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A quoi joue Boris Johnson ? Alors que le Brexit approche, un nouveau cycle de négociation s'ouvre ce mardi 8 septembre entre Londres et Bruxelles, mais les négociations se tendent à moins de quatre mois de l'échéance.
Le Premier ministre britannique menace de claquer la porte des discussions si un accord de libre-échange n’est pas trouvé à la mi-octobre, ravivant le spectre d’un "no deal". Parallèlement le Financial Times a révélé lundi que son gouvernement préparerait deux projets de loi qui contredisent certains engagements contenus dans l’accord sur le divorce qu’il a lui-même signé en janvier avec les Vingt-Sept, notamment dans le domaine des subventions de l’État et des douanes en Irlande du Nord.
En effet, l’accord de retrait signé en début d’année prévoit que la frontière entre le Royaume-Uni et l'Union européenne passe à travers l'Irlande, l'Irlande du sud restant dans l'Union européenne.
Pour ne pas raviver des tensions entre Irlandais, il a été décidé que les contrôles douaniers auraient lieu à Belfast pour tous les produits entrant au Royaume-Uni et pas physiquement sur cette fameuse ligne qui traverse la campagne irlandaise. Mais aujourd'hui les Britanniques semblent vouloir revenir sur le protocole. Hier, la présidente de la Commission Ursula Von Der Leyen a averti, tout ce qui a été signé dans le passé doit être respecté. De son côté, Michel Barnier, le chef des négociateurs européens, a rappelé que "la confiance pour l’avenir" passe par le respect de "tout ce qui a été signé dans le passé".
Le Royaume-Uni a officiellement quitté l’Union européenne le 31 janvier dernier mais reste soumis aux règles communautaires pendant une période de transition fixée au 31 décembre 2020. Aucun accord ne régit pour l’heure les relations entre les deux parties après cette date et les négociations coincent, en particulier sur la question des aides publiques.
Alors que va-t-il se passer le 1er janvier prochain ? La semaine dernière, devant les entrepreneurs réunis aux universités d'été du Medef, Michel Barnier a été très clair : il faut qu'ils se préparent. A cette date, tous les produits qui entrent au Royaume-Uni vont être contrôlés et peut-être taxés si c'est un "no deal". Des marchandises plus chères et acheminées plus lentement.
Parallèlement outre-Manche, Boris Johnson répète qu’un tel "no deal" serait "une bonne issue pour le Royaume-Uni". "Mon gouvernement se prépare, à nos frontières et dans nos ports, à être prêt pour cela (…) Nous aurons le contrôle absolu de nos lois, de nos règles et de nos zones de pêche. Nous aurons la liberté de conclure des accords de libre-échange avec tous les pays du monde. Et grâce à cela, nous prospérerons", a-t-il estimé, reprenant là les accents de la campagne pour le référendum sur le Brexit, il y a quatre ans.
Pourtant, dans un pays confronté à une récession record, le PIB connait un recul de 21,7 % sur un an, la perspective d’un no deal inquiète les entreprises britanniques.
La semaine dernière, douze associations et syndicats représentant le secteur britannique des transporteurs routiers ont publié une lettre appelant le gouvernement à se réveiller. "Le Royaume-Uni marche en somnambule vers un désastre", le risque de "très graves perturbations dans les chaînes de distribution", a déclaré le porte-parole de la Road Haulage Association, le syndicat des transporteurs routiers.
Boris Johnson, déjà très critiqué pour sa gestion de la crise sanitaire et dont le parti vient de perdre 26 points dans les sondages, n’a pas répondu à cette lettre.
Alors est-ce un énième coup de bluff de Boris Johnson ou sommes-nous en route pour un "no deal" ? Quel en serait l'impact pour la France, la Grande-Bretagne et l'Europe ?
Invités :
- Philippe Dessertine, directeur de l’Institut de Haute Finance
- Philip Turle, journaliste britannique, chroniqueur international à France 24
- Catherine Mathieu, économiste à l’OFCE, spécialiste du Royaume-Uni et des questions européennes
- Sophie Fay, grand reporter à L’Obs
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé