Rentrée politique : le début des grandes manœuvres !
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C’est une phrase qui fait l'effet d'une bombe chez Les Républicains. Dans les colonnes du Figaro du 1er septembre, Christian Estrosi appelle sa famille politique à passer "un accord avec Emmanuel Macron" en vue de 2022. Ne voyant pas de candidat naturel s'imposer au sein du parti, le maire de Nice juge cette solution comme "le seul moyen de ne pas renoncer à nos valeurs et à nos idées".
Au lendemain de l’université d’été de La Baule et à trois jours de la rentrée du parti LR à Port-Marly dans les Yvelines, Christian Estrosi a lancé un pavé dans la mare qui risque d'accentuer les divisions au sein de son propre camp. D’ailleurs les réactions ne se sont pas fait attendre au sein de la formation de droite qui a mis au pouvoir quatre présidents sur huit au cours de la Ve République.
Le numéro 3 du parti, Aurélien Pradié, a donné le ton mardi matin sur France Info. “Je trouve ça totalement misérable”, a affirmé le député LR qui accuse Christian Estrosi de “se vendre au plus offrant”. “Ne soyons pas des girouettes !” a intimé sur Twitter l’eurodéputée LR Agnès Evren. “Si nous ne défendons pas nos valeurs (...), nous serons mangés par les deux bouts, entre le RN et LREM”, pressent-elle.
Même François Baroin est sorti de son silence dans Le Parisien pour expliquer que Les Républicains et Emmanuel Macron, ce n’est pas la même chose : avec eux, il n’y aurait "pas eu la même politique ultra technocratique, centralisatrice. Pas la même politique fiscale". Il n’y aurait "pas eu les Gilets jaunes" non plus.
Quoi qu’il en soit, à deux ans du scrutin, la présidentielle est déjà dans toutes les têtes et la question de l’incarnation est posée. Xavier Bertrand et Valérie Pécresse, deux électrons libres aux ambitions présidentielles, ont quitté le parti LR mais planent sur cette rentrée. Bruno Retailleau, qui est à la tête du micro-parti de François Fillon, assure lui aussi se préparer, quant à François Baroin, il a indiqué qu'il ferait connaître sa décision à l'automne. Ira ? Ira pas ?
Le doute persiste en ce mois de septembre et Les Républicains voient arriver le sujet qui pourrait fracturer leur formation avec le débat sur l'utilité ou non d'organiser une primaire. Et ce alors que l’ombre de Nicolas Sarkozy, actuellement en tournée de promotion de son dernier livre, continue de planer sur cette rentrée.
Parallèlement, au sein du gouvernement, c’est une autre bataille, celle des mots, qui se déroule entre le ministre de l’Intérieur et le garde des Sceaux, et fait apparaître un désaccord de fond au sein de la majorité sur la façon d’envisager et de traiter l’insécurité en France. Invité sur les ondes d'Europe 1 hier, Éric Dupond-Moretti a ainsi récusé "l'ensauvagement de la société" dénoncé par la droite et par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin. "L'ensauvagement, c'est un mot qui […] développe le sentiment d'insécurité", a-t-il estimé. Or, "pire que l'insécurité, il y a le sentiment d'insécurité" qui est "de l'ordre du fantasme" et est nourri par "les difficultés économiques" et "certains médias", selon lui. Gérald Darmanin a de son côté campé sur ses positions et réitéré le mot "ensauvagement" malgré l’appel du Premier ministre Jean Castex à "fermer le ban" pour éteindre la polémique.
Invités :
- Nathalie Saint-Cricq, responsable du service politique de France 2
- Bruno Jeudy, rédacteur en chef du service politique de Paris Match
- Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion de l’institut de sondages IFOP
- Françoise Fressoz, éditorialiste au Monde
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé