Liban : la colère monte, le pouvoir craque
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La colère ne retombe pas six jours après les deux explosions qui ont ravagé la capitale libanaise et fait près de 160 morts. Ce dimanche 9 août, des manifestants ont pris d’assaut certains ministères de la ville de Beyrouth, engendrant des affrontements avec les forces de l’ordre. Le peuple libanais demande la démission du gouvernement, seul moyen d’obtenir selon eux des changements structurels.
Car c’est la classe politique qui est jugée responsable de cette double explosion. Corruption, clientélisme, pots-de-vin… Le système libanais est corrompu depuis plusieurs années et le pays marqué par une crise économique qui plonge la moitié des habitants sous le seuil de pauvreté. Pour tenter d’apaiser les tensions, le premier ministre Hassan Diab a annoncé qu'il allait proposer des élections législatives anticipées. Il doit soumettre sa proposition, ce lundi, au Conseil des ministres. Pour l’heure, la ministre de l’Information, Manal Abdel Samad, le ministre de l'Environnement et du développement administratif, Damianos Kattar, et la ministre de la Justice, Marie-Claude Najm, ont démissionné.
Participer à la reconstruction de Beyrouth, c’est la priorité de la communauté internationale. Le président Emmanuel Macron s’est rendu sur place jeudi 6 août pour apporter son soutien à la population et organiser l’aide internationale. Véritable chef de file, il a co-présidé avec l’ONU, un sommet réunissant une trentaine de pays dont la Chine, les États-Unis, l’Union européenne, l’Arabie Saoudite, le Qatar, la Jordanie ou encore l’Australie et le Brésil. Au total, ce sont 250 millions d’euros débloqués qui serviront à reconstruire les écoles, hôpitaux, consolider le reste des bâtiments endommagés et apporter de l’aide médicale et alimentaire. La France a déjà mis en place un pont aérien d’envergure permettant de faire voyager jusqu’au Liban près de 700 tonnes de nourriture et 18 tonnes de matériel médical.
Et le président libanais Michel Aoun est sommé de rendre des comptes. Ancien militaire élu en 2016, il était jusqu’à présent l’homme fort du pays. Dans une position plus que délicate, ce dernier a évoqué l’idée selon laquelle l’explosion pourrait avoir été causée volontairement. "Il est possible que cela ait été causé par la négligence ou par une action extérieure, avec un missile ou une bombe", a-t-il déclaré lors d’un entretien vendredi 7 août avec des journalistes retransmis à la télévision. Il a également rejeté une enquête internationale, demandée la veille par Emmanuel Macron, estimant qu'elle "diluerait la vérité".
Les manifestations contre le gouvernement vont-elles se poursuivre au Liban ? Comment la classe politique va-t-elle réagir ? De quelle manière l’aide internationale va-t-elle s’organiser ? Le président libanais risque-t-il sa place ?
Invités :
- Philippe Dessertine, économiste, directeur de l’Institut de Haute Finance
- Armelle Charrier, éditorialiste à France 24, spécialiste des questions internationales
- Rym Momtaz, journaliste libanaise, correspondante en France pour Politico
- Dominique Moisi, géopolitologue, conseiller spécial à l’Institut Montaigne
Présenté par : Bruno Duvic